Saint-Maurice-en-Gourgois

 Saint-Maurice-en-Gourgois


 

Avant l'opération de prospection systématique, le bilan archéologique de la commune de Saint-Maurice-en-Gourgois était vierge. Les prospections ont permis, la localisation de trois sites gallo-romains situés respectivement vers les lieux-dits Les Prés, Les Clotres et Le Rachat.

Céramique gallo-romaine

Sur les deux premiers des indices ont été ramassés en quantité importante, sur une large surface : fragments de tuiles à rebords ; céramiques communes à cuisson oxydante et réductrice ; tessons à pâtes d'amphores ; céramiques sigillées. Aux Prés, la présence de fragments de tubuli d’hypocauste indique la présence d'une pièce chauffée, donc d'un habitat. Au Rachat, il semble que les parcelles recelant quelques indices (fragments de tuiles à rebords, tessons de céramique commune et sigillée) se trouvent en bordure d'une zone plus riche mais aujourd'hui lotie.

Une prospection particulière a été effectuée, en hiver, sur tous les points hauts de la commune et notamment ceux dominants la vallée de la Loire, à la recherche d'occupation protohistorique. Hormis les vestiges de culture en terrasse, aucune trace d'aménagement ou d'occupation datant de cette période n'a été mise en évidence.

Vue aérienne du bourgBlason des St Bonnet

 

 

 

L'inventaire des vestiges médiévaux et plus récents de Saint-Maurice-en-Gourgois est d'une très grande richesse.

L'histoire de ce territoire est tout d'abord très particulière.

À l'origine il appartenait à la puissante famille de Saint Bonnet (le Château) dont le territoire allodial couvrait une grande partie de cette marche des monts du Forez. Robert de Saint Bonnet, sans héritier direct et sans doute âgé, multiplia sur la fin de sa vie les fondations pieuses et les dons à l'église. En 1239, il partagea le territoire de Saint-Maurice :

Sculpture, le bourg-      la partie située à l'ouest semble être restée sous sa domination et suivre le destin de la seigneurie ; elle fut vendue au comte de Forez en 1291.

-      le village de Saint-Maurice-en-Gourgois fut donné au prieuré de Saint Rambert par l'intermédiaire de son frère Humbert, alors prieur du lieu.

-      le hameau de Château-le-Bois fut donné au Hospitaliers du Puy-en-Velay, en échange de la promesse de leur part de recevoir son neveu Autard dans leurs rangs. Il leur fit aussi don de la moitié de la grande dîme.

-       le hameau de Lyaont, aujourd'hui Gland, fut donné aux Templiers ainsi que l'autre moitié de la grande dîme.

A cette période, au sein de ce territoire figuraient aussi de petites seigneuries comme celle de Gourgois ou de Prunerie. Les seigneurs de Gourgois, habitués au château de Cornillon, fournirent plusieurs châtelains tandis que les seigneurs de Prunerie assumèrent plusieurs fois la charge de châtelain de Saint-Bonnet-le-Château. Plus récemment, d'autres seigneuries, agglomérats de biens autour d'une maison ou d'un hameau, virent le jour. Ce riche passé a laissé de nombreuses traces et vestiges de bâtiments plus ou moins remaniés et de nombreux remplois dans presque tous les hameaux. Voici un rapide énoncé des éléments inventoriés :

- Antouilleux : plusieurs habitats anciens ; moulin ; remplois.

- Chaise Neuve : quelques éléments appartenant à une maison "noble XVIIe s.

- Château-le-Bois : vestiges du château des Hospitaliers ; chapelle dédiée à Saint-Jean ; habitats ; remplois ; souterrain.

- Cohérette : structure circulaire avec possible clôture et tour. Plusieurs habitats des XVIe/XVIIe s en partie conservés ; plusieurs moulins en cascade.

- Ecolèze : ferme ou maison noble du XVIe s. ayant subi des effondrements et modifications ; remplois.

- Gabelon : structure circulaire du hameau avec possible clôture ; habitats des XVIe/XVIIe s. ; moulin ; chapelle modifiée au XIXe s. dédiée à Notre Dame des Anges ; souterrain.

- Gland : remplois ; siège d'une ferme templière située à peu de distance du hameau : la Commanderie de Lyaont..

- Gourgois : chapelle dédiée à saint Isidore ; habitats ; remplois.

- La Chaise : vestiges d'une maison noble du XVIIe s. ; remplois.

- La Goutte : vestiges d'un habitat des XVIe/XVIIe s.

- La Rivière : bâtiment lié à l'installation des Oratoriens de Notre-Dâme de Grâce.
Chazelet

- Le Bourg : plusieurs habitats des XVIe/XVIIe s., en partie conservés ; église du XIXe s. avec des vestiges du XVe s. ; deux chapelles en style gothique (XIXe s. ?).Croix du Theil

- Le Chazelet : siège d’une petite seigneurie et d'un domaine, quelques vestiges.

- Le Fressonet : remplois  liés à un habitat ; moulins.

- Le Theil : remplois ; chapelle signalée au XIXe s., dédiée à la Sainte Trinité, aujourd’hui disparue ; possible souterrain.

- Les Mures : remplois d’éléments de bâti et d'un chapiteau de la chapelle du Theil ; vestiges d'un moulin.

- Morier, Pommerlet, Pommerol : remplois.

- Prunerie : vestiges de la maison forte ou noble des seigneurs de Prunerie ; remplois.

- Sabonnaire : remplois.

- Vareilles : maison noble du XVIIIe s. avec vestiges des XVIe/XVIIe s. ; souterrain.

Il faut ajouter une quarantaine de croix plus ou moins récentes. Le quart de ces croix se répartissent le long d'un itinéraire médiéval provenant du gué/pont de Saint-Rambert et conduisant au Puy-en-Velay. L'itinéraire est bien conservé et fait l'objet de plusieurs mentions au Moyen Âge. L'antériorité antique est possible (la voie aurait pu desservir l’oppidum d’Essalois (commune de Chambles) mais non prouvée.

 

Hors série, Saint Maurice au pays de Gourgois