Chalain d'Uzore

Chalain d'Uzore


 

  La commune de Chalain-d’Uzore, se situe sur le versant ouest des Monts d’Uzore et constitue le pendant de celle de Saint-Paul-d’Uzore. Son relief est partagé entre le flanc ouest de l’émergence basaltique et une plaine formant une cuvette humide où l’on trouve plusieurs vestiges d’étangs. Le reste du territoire est constitué de prés et de quelques parcelles cultivées.

 Plan du Fanum de Chalain (La Diana) Comme l’ensemble des Monts d’Uzore, la commune a fait l’objet au cours du XIXe siècle de nombreux travaux ou suivis de travaux par des membres de la société La Diana ou des chercheurs locaux. Cela se traduisit par deux grands pôles de découvertes archéologiques.

  Le premier est connu sous le nom de la Pierre Murée. Les découvertes ont été faites au cours de trois campagnes, comprises entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle. Il s’agit tout d’abord d’un fanum ou petit temple rural de tradition celtique. Ensuite, située à l’ouest de la précédente, une villa gallo-romaine a été fouillée. Un trésor, daté du milieu du IIIe siècle de notre ère, composé d’objets usuels, de bijoux et de monnaies a été découvert dans un angle de murs de l’habitat. Cette découverte avait d’ailleurs occulté la fouille du bâtiment par lui même dont un plan avait été relevé rapidement mais n’avait jamais été publié. De nombreuses pièces, des couloirs de circulation, des murs en hémicycle, ainsi que ce qui paraît être un balnéaire apparaissent. Enfin, la dernière située encore plus à l’ouest, est décrite comme une dépendance du bâtiment précédent. Le relevé sommaire montre quelques murs de même orientation que l’habitat (est/ouest et nord/sud) et mentionne la présence de matériaux de construction et de quelques céramiques.

 Trésor de Chalain (La Diana) Le second pôle est celui situé au lieu-dit la Tuillière où un puits gallo-romain a été découvert et fouillé. Outre de la tuile à rebords et des fragments d’éléments d’hypocauste, plusieurs vases et cruches complets ont été exhumés. L’environnement de ce puits n’est pas connu.

  Nos recherches dans les archives ont fait apparaître plusieurs découvertes mal localisées au XIXe siècle : un plan d’un ensemble fouillé au lieu-dit les Cornillons sans aucun commentaire, où figurent plusieurs murs formant un ensemble allongé dans lequel on trouve plusieurs pièces et un sol en béton antique ; le dessin d’une clé mixte bronze/fer ramassée aux Echalats ; l’indication de la présence de tuiles à rebords au lieu-dit les Pavillons.

Décor sur céramique sigillée : félin  Les prospections systématiques effectuées par le GRAL ont permis de retrouver des indices archéologiques en plusieurs autres points de la commune : des éléments protohistoriques associés à des indices gallo-romains (tuiles à rebords, céramique commune et sigillée) aux Tissots ; des indices gallo-romains aux Robbets mélangés à de la céramique médiévale ; des fragments de tuiles à rebords et des tessons de céramique commune aux Buissonnées et aux Péchoires.

Vue aérienne de la motte de Bossieux  Dans l’ouest de la commune, vers le lieu-dit Bossieux, l’étude des archives, les prospections pédestres et aériennes ont mis en évidence plusieurs éléments : le ramassage de matériel lithique (éclats de silex et nucléus) sur un replat ; la présence d’une motte associée à un péage au cours du XVe siècle ; la mention d’une chapelle dédiée à sainte Catherine citée au XIIIe siècle ; la découverte d’un cimetière au XIXe siècle ; le passage d’une voie importante au Moyen-Age (le chemin Français) dont il reste les vestiges de la chaussée au gué de Pralong.

  Le bourg ancien, représenté par Guillaume Revel a fait l’objet par le GRAL de recherches en archives à la bibliothèque de La Diana à Montbrison. Plusieurs documents ont permis d’avoir une chronologie et une représentation intéressante du bourg : le terrier de Cruce de 1428 ; l’armorial de Guillaume Revel de 1450 ; le terrier Renevier de 1525 ; le terrier Perrot de 1565 et le cadastre napoléon de 1809. Ces documents nous ont Vue aérienne de l'église de Chalain d'Uzoreconduits à l’étude du bourg et de l’église.

  Cette dernière dédiée à saint Didier est située au centre de l’ancien bourg et, est étroitement liée au château. Le bâtiment s’est révélé beaucoup plus complexe que prévu. Il a subi des modifications, notamment au niveau des toitures. Le clocher possède des baies romanes et des structures, sans doute plus anciennes, ont été décelées : vestiges d’un crénelage ou de baies antérieures aux baies existantes. On note aussi la présence des gisants, datant du XVIe siècle, d’Anne de Joyeuse et de Gabriel de Lévis.

  Pour l’anecdote, les recherches dans les terriers nous ont permis aussi de retrouver la mention des ruines du fanum de la Pierre Murée qui, en 1565, portait le toponyme d’église des sarrasins alias de fourchaud. Cette appellation nous indique la manière dont fut utilisée une partie des matériaux de ce petit temple.

 

Bulletin n° 19, 2009