Bellegarde en Forez

Bellegarde en Forez


 

Vue aérienne de l'ensemble, constitué en 3 pôles  La commune de Bellegarde en Forez est située sur la rive droite de la Loire. Son territoire se répartit sur la plaine et sur les premiers contreforts des Monts du Lyonnais, en proportion d’un tiers pour la partie plaine et de deux tiers pour la partie montagne.

  Nos prospections se sont déroulées principalement dans l'ouest de la commune, constitué par la plaine et les piedmonts. Notre passage dans les quelques parcelles cultivées du relief s’est révélé infructueux.
 
Quelques éléments lithiques isolés ont été ramassés entre les lieux-dits les Varennes et la Veange. Nous avons notamment trouvé une pointe de flèche en silex rosé, malheureusement cassée. La faible densité de ces indices ne permet pas de situer un éventuel site.

  L’essentiel du mobilier archéologique ramassé date de l'époque gallo-romaine. La plupart des ramassages effectués sont limités : vers Les Vernes, de la tuile à rebords et de la céramique commune ; à La Vaure de la tuile à rebords ; encore de la tuile à rebords mais accompagnée de céramique commune variée (écuelle, vase ovoïde, vase de stockage, fragments d’amphores et un fragment de céramique sigillée) dans deux zones proches l’une de l’autre, situées à l’ouest ; de la tuile à rebord, un fragment possible d’amphore de type Haltern 70, de la céramique commune et peinte au nord-ouest du territoire. Au lieu-dit le Ceriset, les éléments récoltés indiquent par leur variété et par leur densité la présence probable d'un habitat : fragments de tuiles à rebord ; tubuli d’hypocauste ; tessons d’amphores, fragments de céramique commune et de céramique sigillée lisse Pointe de flèche en silexet à décors. Ces dernières ont permis d'avancer une datation de la fin du Ier siècle et du début du IIe siècle de notre ère pour l’occupation de ce site.

  Le village et l'ancienne forteresse médiévale sont bâtis à la sortie d’un défilé aux versants pentus, au fond duquel coule la rivière d’Anzieux. Cette vallée a été vraisemblablement un cheminement naturel pour traverser la montagne en direction des vallées Saône/Rhône, et de Lyon. Cette position stratégique fait du chatel de Bellegarda, cité en 1260, un des verrous du Forez. Bellegarde est un village bipolaire comme l’a représenté Guillaume Revel dans son Armorial datant de 1450. D’un côté le bourg castral et de l’autre un autre groupement d’habitats, autour de l’église. Le bourg castral est installé à la sortie de la vallée ; il est en forme Cadastre Napoléon du Châteaud’éventail et la partie haute est occupée par le château flanqué d’un donjon carré, tandis que la partie basse est occupée par des habitations. L’enceinte suit la pente et son parcours est rythmé par une succession d’échauguettes en bois et de tours rondes. Une tour rectangulaire, précédée d’un pont-levis, constitue l’entrée de la forteresse. Au XIXe siècle, l’ensemble clos était encore occupé par de nombreux habitats, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. L’Armorial de Revel est difficile à interpréter car la physionomie des lieux a beaucoup changé. Au XVIe siècle, le château fut reconstruit dans la partie basse du bourg, au détriment des habitats et d’une partie des remparts.

  Le nombre de bâtiments autour de l’église est limité. Cet édifice paraît avoir connu de nombreuses vicissitudes et l’église dessinée en 1450 ne se retrouve pas dans les descriptions ou plans anciens, encore moins dans le bâtiment actuel. Hormis une porte portant la date de 1656, attribuée à la maison de Javogues, aucun édifice ancien n’a été répertorié. Aux deux pôles cités, il faut en rajouter un troisième, situé au pied du relief, au carrefour de la voie appeléePhoto ancienne du Château viam Lioneysa et d’un itinéraire nord-sud. Ce lieu est connu sous le nom des Forges ou des Farges. Cet ensemble à trois centres de vie bien distincts (le château, l’église et le carrefour) forme une particularité de la commune.

  De l’autre côté de la vallée, sur le relief face à l’ensemble castral, se trouve la petite chapelle de Saint-Pierre-de-Montmain. Citée en 1343, il s’agit d’un édifice rustique, assez bas de toit. Il existait sur ce relief, selon plusieurs auteurs, une tour (de guet ?).

  Il faut aussi signaler la présence de plusieurs tuileries du XIXe siècle sur le cadastre Napoléon. Elles sont situées au pied du château pour l’une et dans la vallée du Claveau pour les autres. Quelques vestiges de bâtiments sont encore visibles.

 

Bulletin n° 16, 2006