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Groupe de Recherches Archéologiques de la Loire
Maison Passé-Présent
8 rue Desimiane de Montchal
42170 Saint-Just Saint-Rambert

Bulletin n° 34, 2024

SOMMAIRE 

Editorial
Eric Clavier, président du GRAL

In Memoriam Jean-François Parrot

- Les moulins à sel
Mireille Busseuil

- Les souterrains et la guerre en Forez au Moyen Age
Eric Clavier

- L’extraction des meules sur le territoire de Roche-la-Molière
Christian Ranchon

- Au pays de Saint-Bonnet-le-Château : les sites fortifiés
Mireille Busseuil

Chronique d’archéologie forézienne
1 - Recherches, inventaires et fouilles
2 - Les publications

 

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Veauche


Mise à jour le 17/08/2024

La commune de Veauche est essentiellement une commune de plaine, bordée à l’ouest par la partie concave d’un méandre de la Loire et à l’est par le Volvon, un affluent de la Coise. La densité de l’urbanisation et le peu de terrains labourés ont singulièrement limité les prospections.

Fouilles Archéodunum, base de mursAu niveau archéologique, seuls quelques fragments de tuiles à rebords isolés avaient été ramassés près de la rivière Volvon. Des fouilles archéologiques pratiquées en 2010 (T. Argant, Archéodunum, 2011) ont montré l’intense fréquentation et occupation des lieux à travers le temps : tout d’abord par le ramassage d’un petit ensemble lithique datant de la préhistoire ou de la période l’Epipaléolithique/Mésolithique montrant ainsi une fréquentation du territoire à cette période ; la découverte d’un ensemble de fossés drainant datant du second Age du Fer indiquant une mise en valeur des terres à la période gauloise ; il y a ensuite un court abandon au cours du Ier siècle avant J.-C. Les structures antiques sont installées près d'un ancien chenal du Volvon. On y note la présence d’une possible installation hydraulique (moulin : crapaudine + meule ?) au sein d'un enclos et de bâtiments adjacents et d’un puits, le tout mal conservé mais qui semble abandonné à la fin du IIe s. de notre ère ; les occupations se déplacent sur le point haut où il a été retrouvé deux fours à céramique, de la période médiévale et datés du Xe s. entrant peut être dans la mouvance des ateliers de Saint-Bonnet-les-Oules ; un autre bâtiment datant des XIII/XIVe s. ainsi que les probables bases d’un pigeonnier moderne ont été découvert lors de ces travaux.

Cadastre Napoléon du bourg ancienL’enceinte médiévale de Veauche, telle que nous pouvons la percevoir à l’aide du cadastre ancien, apparaît comme occupant une surface assez réduite ; elle possède une forme ovoïde. Seule, ce qui paraît être une tour, en parcelle 426 y apparaît, De l'ensemble de l'enceinte, il ne reste que quelques bases de murs dont l’origine est discutable et celle d’une tour, visible en contrebas du pont enjambant la route moderne de Veauchette. La création de cette voirie est vraisemblablement à l’origine de la disparition de la partie nord de la fortification. A l’intérieur de la fortification, outre l’église dont la partie la plus ancienne date des environs de l’an mille se trouvaient les bâtiments du prieuré, établissement supprimé au milieu du XVe s., ainsi que le château ou la maison forte. Les premiers occupants connus portaient le nom du lieu, à moins que ce ne soit eux qui lui ont laissé le leur au bourg.

Cadastre ancien, Aux PlacesLe cadastre ancien de la commune garde dans ses planches, l'image d'un petit ensemble fossoyé situé vers le lieu-dit Aux Places. A quoi correspond cette petite parcelle entourée d'eau : une ancienne motte féodale ? Un pigeonnier moderne ?

Portail de l'église de VeaucheL’église de Veauche est formée de deux grandes époques : la façade et les deux premières travées datent des X/XIe s. ; les deux autres travées ainsi que le chœur ont été rebâtis au XVIe s. La façade présente un tympan en appareil réticulé, sous une arcature en plein cintre. Deux chapiteaux ornés d’entrelacs, posés sur des colonnes galbées soutiennent l’archivolte. Les arcatures des premières travées sont de même conception ainsi que l’iconographie des chapiteaux, hormis sur un chapiteau de la première arcature où figurent un quadrupède de profil et un oiseau aux ailes déployées, tenant un animal dans ses serres.Chapiteaux de l'église de l'an mille

 

 

La partie datant du XVIe s., entre dans le pur style du gothique forézien ; elle présente quelques sculptures intéressantes comme un chien avec des mains et des pieds humains, un joli petit diable, un singe agrippé à une croisée d’ogive ou encore un joueur de flûte semblant avoir égaré son instrument.

Nous signalerons aussi deux croix d'une certaine ancienneté. La première est installée au dessus de la vieille fontaine de la Chana et la seconde se trouve en bordure de l’ancien chemin traversant la commune du nord au sud dont le fût est sculpté d’une représentation de saint Jacques ; il est reconnaissable à son chapeau et son bâton de pélerin.

Bulletin n° 12, 2001

Fouilles Archéodunum, Bulletin n° 27, 2017

Bonson



La commune de Bonson se situe au sud de la plaine du Forez, en bordure du fleuve. Elle porte le nom de la rivière qui la traverse, au sud-est, et qui se jette dans la Loire sur la commune voisine de Saint-Cyprien, dans une zone où les gravières ont fortement modifié le paysage. Son territoire n’est pas très étendu mais la densité du bâti, résidentiel et industriel, est importante et les parcelles en état d’être prospectées sont par conséquent très limitées.

Les découvertes archéologiques sont peu nombreuses mais ce qui ne signifie pas que son territoire n’a pas été occupé dans des temps anciens. Quelques indices d’une présence gallo-romaine ont été ramassés sous la forme de fragments de tuiles à rebords dans le lit majeur de la Loire, au lieu-dit les Littes ; de la tuile a aussi été ramassée accompagnée de quelques tessons de céramique commune vers Esserterie.

Les diagnostics successifs effectués par les archéologues de l’Inrap entre 2008 et 2013 lors de l’établissement de la ZAC Les Plaines, située à l’ouest de la commune de Bonson ont donné quelques résultats positifs. Cette zone englobe aussi une partie du territoire des communes de Sury-le-Comtal et de Saint-Marcellin-en-Forez. Un horizon néolithique a été mis en évidence ainsi que quelques structures antiques. La plus présente est une petite nécropole, sans doute familiale, datant des Ier et IIe siècles, ainsi que des traces du bucher de crémation. Elle se situait non loin du bourg moderne de la ville. Des drains et des fossés dont certains sont antiques (un des fossés a été daté de l'Antiquité Tardive) montre une parcellisation ancienne de l’endroit.

En 1903, au lieu-dit la Tuilière, près du hameau du Béchet, un sarcophage bâti en dalles de calcaire a été exhumé lors de travaux agricoles. Aucun élément permettant une datation n’a été retrouvé à l’intérieur ou aux alentours ; il a néanmoins été avancé le XIIe siècle comme datation la plus ancienne lui étant attribuable.

Si l’on consulte l’ancien cadastre de 1811, nous constatons que ce qui constitue aujourd'hui le bourg moderne était alors inexistant. Quelques domaines isolés et les deux groupements de Lurieu et du bourg de Bonson constituaient les seuls habitats. C’est la conjonction de plusieurs facteurs qui contribuèrent au développement du nouveau bourg et l’abandon progressif de l’ancien qui se trouvait en dehors des voies de communications : l’intersection de deux routes nouvelles avec celle venant de Saint-Bonnet-le-Château (celles de Montbrison à Saint-Etienne par Saint-Rambert et par Andrézieux) ; la construction du pont d’Andrézieux ; le passage du chemin de fer et la création de la gare.Anciennement, c'était le lieu-dit actuel de la Chapelle qui constituait le centre de vie de la commune.

La chapelle Notre-Dame de Bonson possède en commun avec d’autres édifices de ce type, la légende accompagnant sa création, au XIe siècle. Une statue de la Vierge fut découverte par un berger dans le creux d’un arbre. Elle fut emportée par les habitants, mais elle revint d’elle-même plusieurs fois vers le lieu de découverte où fut alors élevé la chapelle. Une Vierge sculptée datant du XVe s. a été dérobée dans les années 1980-90 ; ce n’était donc pas la Vierge primitive.

Le bâtiment est construit en bordure de la balme qui domine le lit majeur du fleuve et le bief des moulins. La façade possède un clocher mur et un campanile à deux chapiteaux sculptés (oiseau et motifs végétaux). Le portail date de la construction ; il est surmonté d‘une petite fenêtre. On distingue aussi sur cette façade les agrandissements effectués au cours du XVIe siècle par l’adjonction de chapelles latérales. Celle de gauche est dédiée à Saint Joseph, la première de droite, plus richement décorée a été financée par la famille Gonyn (Abbé Signerin) et la seconde consacrée à Notre Dame. Le chœur actuel, a trois pans, date de 1866 et il a remplacé un chœur plus ancien avec une abside en cul de four.

La croix des Rameaux que l’on trouve à l’entrée du hameau mais dont l’emplacement initial a été a modifié, a subi de nombreuses rénovations : le socle et le dé sont du XVIe s., le fût du XVIIe s., le chapiteau du XVIIIe s., l’entablement du XIXe s. et le croisillon du XXe s. (voir base de données Lapis crucem).

Sury-le-Comtal



Chapelle Saint-EtienneLa commune de Sury-le-Comtal est installée dans le quart sud-ouest de la plaine du Forez. Sa partie ouest empiète sur les piedmonts des monts du Forez. Elle est traversée par la rivière de la Mare et celle d’Ozon qui se rejoignent au nord de la ville. On trouve dans son sous-sol de l’argile et du calcaire qui a donné lieu à une activité de fabrication de chaux. Fait rare dans la plaine, il existe aussi un filon de silex. De couleur blanc laiteux, il ne se retrouve malheureusement pas dans les sites préhistoriques ou protohistoriques situés aux alentours, indiquant peut-être que le gisement n’était pas accessible à cette époque.

Plusieurs découvertes archéologiques ont été faites lors du creusement du canal du Forez. Tout d’abord une grande lame en silex à deux tranchants, près du pont-canal. Ensuite près du lieu-dit d’Aubigny où « Un vase romain, des monnaies impériales, des fragments de vases et des restes humains et animaux qui avait été incinérés », ainsi qu’un bâti voûté, ont été retrouvés. Toujours près du même lieu, une occupation protohistorique a laissé quelques traces sous la forme de quelques céramiques à décor digité et d’éclats de silex.

La présence gallo-romaine est très présente sur le territoire de la commune, souvent mélangée avec de l’amphore Dressel pouvant indiquer une présence laténienne sous-jacente. Qualitativement, les sites se limitent souvent à des tessons de tuiles à rebords et à quelques fragments de céramique commune. Les lieux de découvertes ont été regroupés en plusieurs pôles :

  • Chapelle Saint-Etienne tout le long de rivière de la Mare où un fragment de sigillée à décor de l'atelier de Lezoux (63) a été ramassé ;
  • autour du hameau d’Ozon, où ce sont surtout des fragments de tuiles à rebords et de céramique commune qui ont été retrouvés en plusieurs points;
  • vers Amancieux, où ont été effectués des ramassages de fragments de tuiles à rebords et de céramique commune ;
  • vers les hameaux de Sancieux et du Mont, où ce sont essentiellement des fragments de tuiles à rebords qui ont été retrouvés.

La présence de pierres à trous de louve dans les chaînages d’angle ainsi qu’un petit appareil réticulé en remploi dans la chapelle Saint-Étienne du cimetière pourraient appartenir à un bâtiment important qui se trouvait sur place mais pourrait aussi appartenir au même ensemble que les trouvailles d’Aubigny. La zone située à l’est du territoire s’est révélée pauvre en vestiges archéologiques.

Lors des différentes tranches de travaux de la ZAC des Plaines et de la déviation routière de Bonson et de Sury-le-Comtal, des sondages et fouilles ont permis de mettre en évidence de nombreuses traces d’occupations anciennes sur ces deux communes et sur celle de Saint-Marcellin-en-Forez. Deux puits ont été fouillées (Ferber, Inrap, 2010), le premier pourrait dater du Ier Age du Fer et le second de la période augustéenne. Parmi les nombreux fossés liés à des parcellaires, souvent érodés, formant une trame en partie antique, un charbon de bois a permis d‘avancer pour une de ces structures une datation des IIIe-IVe siècle.

Dans la quatrième tranche des travaux de la déviation, au plus près du bourg de Sury, d’autres éléments archéologiques ont été trouvés (Isnard, Inrap, 2016). Outre des éléments du parcellaire, il a été fouillé une fosse du Néolithique et le dépôt d’une céramique protohistorique ; ce sont deux découvertes isolées. Il est apparu aussi, un petit établissement rural médiéval. Il est composé d’un petit bâtiment et de structures périphériques, d’un puits et d’un chemin d’accès empierré.

La première mention de la ville date de 1092. Elle s’est développée autour de son château qui au fil des siècles a connu de nombreuses modifications. Les plans anciens montrent l’existence de trois enceintes. La première est celle qui entourait le château et dont le tracé est difficile à suivre à cause des extensions et des embellissements qui ont été effectués. La seconde enceinte s’observe beaucoup plus facilement sur un plan de 1750 ou directement sur le terrain. Elle était percée de trois portes : la porte d’Amancieux au nord-est ; la porte de la Farge au sud-est et la porte du Fort à l’ouest. La troisième enceinte a été construite dans le prolongement, au sud, de la précédente. Pour sa construction, la forme circulaire ou ovoïde a été abandonnée au profit d’un plan rectangulaire. Elle s’ouvre par une porte unique, la porte des Fours à Chaux. La représentation qu’a fait Guillaume Revel de la ville autour de 1450 est une des plus réussies de son Armorial.

Au XVe siècle, en remplacement d’un édifice plus ancien, l’église dédiée à Saint-André a été construite. Elle sera modifiée ou agrandie plusieurs fois entre le XVIe et le XIXe siècle. Une crypte, servant d’ossuaire, se trouve sous le bâtiment.

Une petite chapelle dont il est dit qu’elle a remplacé un oratoire appartenant à l’Hôtel-Dieu a été construite au XVIIe siècle sous le vocable de Notre-Dame de Mercy ; elle se trouve près de la porte du Fort. La chapelle du cimetière constitue le troisième édifice religieux de la ville. C’est un très bel édifice dont la base est romane.

Une maladrerie existait sur le chemin qui conduit de Sury-le-Comtal à Saint-Romain-le-Puy, près d’Amancieux où le toponyme a été conservé dans les matrices cadastrales anciennes. A l’époque ce chemin était celui qui reliait Montbrison à Saint-Rambert et au pont de Saint-Just.

Le paysage de la commune est marqué par la présence de nombreux sites d’extraction de calcaire et aussi d’argile. Le calcaire était transformé en chaux dans des fours dont nous retrouvons la trace et l’implantation dans les matrices cadastrales pour les plus récentes. Plusieurs tuileries ou tegularia figurent dans les mentions anciennes et dans les mêmes matrices.

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