Marcilly-le-Châtel
Marcilly-le-Châtel
Marcilly est située au nord de Montbrison et au sud de Boën et se trouve à cheval entre les contreforts est des monts du Forez et la plaine du Forez. Elle a pour caractéristique géologique la plus évidente, une butte basaltique au sommet de laquelle s’élevait le vieux château que l’on voit sur l’Armorial de Guillaume Revel.
La trouvaille archéologique la plus ancienne est celle d’une tombe contenant une épée pliée et des céramiques datées de la Tène D1 au lieu-dit Puy Granet. La prospection dans un milieu partagé entre les bois, les prés et un lotissement n’a pas permis de trouver des traces d’occupation de cette période au sommet et sur les pentes de ce relief.
Au XIXe siècle, d’autres signalisations, de la part de Vincent Durand nous indiquent des ramassages de tuiles à rebords, des découvertes de sépultures en plusieurs points de la commune et d’éléments de constructions « monumentales ». Ces derniers figurent effectivement sous la forme de fragments de tambour de colonne dans les soubassements du transept droit de l’église avec d’autres remplois dont un possible sarcophage et un élément appartenant à un cippe. Un pilastre cannelé sert aussi de support à un pilier de hangar dans l’enceinte du château neuf. La surprise a été de découvrir un élément de statuaire chez un particulier qui l’avait trouvé, en remploi dans le soubassement d’un mur en pisé, au hameau du Pavé. Il s’agirait, d’un Hermès bicéphale, coupé en deux, dont il ne reste que la tête de Bacchus, en marbre blanc. Tous ces éléments semblent indiquer la présence d’un édifice monumental ou d’une riche demeure.
Les prospections sur les premières pentes des monts du Forez, ont montré l’omniprésence d’indices isolés ou regroupés sur de petites surfaces dans un parcellaire morcelé, typique des communes à vocation viticole. Ces indices ont été ramassés majoritairement sous la forme de fragments de tuiles à rebords, mais on retrouve aussi quelques éléments plus anciens, éclats de silex ou céramiques non tournées et des éléments plus récents, tessons médiévaux. L’interprétation de la présence de ce matériel dans ces zones à vocation vinicole est difficile : éléments en place ou simple épandage ?
Au lieu-dit La Garde comme à Château Gaillard, la densité, la surface importante et la variété des céramiques permettent de supposer la présence de deux habitats. Le second pouvant être lié à un possible atelier de tuiliers découvert à quelques centaines de mètres, au lieu-dit la Morandin.
A Lugnieux, il s’agit peut-être d’un vaste domaine situé sur le flan sud du relief qui a été découvert. Sa présence détectée au sol a été confirmée par le survol aérien qui montre quelques aménagements. Il semblerait qu’une plateforme ait été construite pour son installation. Ce domaine serait à vocation agricole si l’on comptabilise la quantité importante de tessons de vases de stockage ramassée. La présence à une centaine de mètres à l’est d’éléments lithiques indique une antériorité de fréquentation du lieu et celles de tessons médiévaux à l’ouest une postériorité du site. Cette dernière est confirmée par les textes qui, dès les Xe/XIe siècles, mentionnent une villa de Liviniacus puis de Luiniacus.
A Chabet, deux petites zones contenant des indices ont été identifiées. La plus proche du hameau se caractérise par du matériel datant de la Tène Finale : céramiques et quelques rebords d’amphores de type Dressel 1.
La présence d’éléments gallo-romains est signalée au sommet et sur les flancs de la butte basaltique où est bâti la forteresse. Les travaux de construction du château, sa reconstruction au XIXe siècle et l’exploitation du basalte sont vraisemblablement venus à bout d’éventuelles constructions antiques. Des fragments de tuiles à rebords ont été ramassés sur les pentes nord/est.
Bulletin n° 22, 2012