Saint-André-le-Puy

Saint-André-le-Puy


 

Vue aérienne Saint André

 

La commune de Saint-André-le-Puy est typiquement une commune de plaine, située sur la rive droite de la Loire. Elle est traversée d’est en ouest par la rivière d’Anzieux.

Son passé archéologique est lié à la découverte au XIXe siècle, d’un trésor monétaire enfoui au lieu-dit le Villain. Il était composé de 201 pièces, se répartissant entre cinq empereurs : Dioclétien, Maximien-Hercule, Constance Chlore, Galère-Maximien et Sévère. Cette suite homogène permet de dater l’enfouissement du tout début du IVe siècle de notre ère.

La prospection de la commune, effectuée en 1999, a permis d’étoffer largement la présence humaine ancienne sur son territoire.

Les indices les plus anciens, proviennent des environs du lieu-dit le Granjeon. Ils sont composés de tessons de céramique non tournée, attribués, sous toutes réserves, à l’Age du Bronze.

Au lieu-dit les Enfers, deux sites proches ont été identifiés. Le premier contient du matériel pouvant suggérer une occupation gauloise (amphore Dressel 1, fragments de meules et tessons de céramique) et le second des éléments typiquement gallo-romains (tegulae et céramiques). Une double occupation de même type se retrouve vers les Rivières, dans des proportions différentes. Pour la période gallo-romaine figurent aussi des fragments de céramique sigillée.

La présence de fragments de tuiles à rebords, indices d’une construction, a été mise en évidence au nord-ouest de la commune, à la limite avec la commune de Marclopt et aux Rompets, en bordure de celle de Saint-Cyr-les-Vignes.

Le site gallo-romain des Gouttes contient des éléments plus variés. Outre de la tuile à rebords, de l’amphore et de la céramique commune, il a été ramassé de la céramique sigillée et métallescente. Près du Grand Sey, le même type de matériel a été retrouvé auquel nous pouvons ajouter de la céramique peinte. Plusieurs résidus métalliques, à demi sphériques, sont apparus lors des prospections. Ils sont l’indication d’un possible atelier de métallurgie.

Cadastre Napoléon, St AndréVue extérieure de l'église

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’église de Saint-André est citée en 1153, comme possession de l’abbaye d’Ainay. L’étude effectuée en 1997 par Christian le Barrier a mis en évidence dix états successifs du bâtiment. Depuis la petite église romane des origines, les étapes importantes identifiées sont : les états IV et VI où la nef est rallongée d’une travée en façade et de deux travées vers le chœur et l’état VIII où les bras du transept sont construits au niveau de la troisième travée. Une litte funéraire, associée aux seigneurs de la Liègue (St-Cyr-les-Vignes), a été retrouvée lors des travaux de réfection intérieure. Une croix, datant du XVIe siècle, très restaurée, figure au devant de la façade.

Le passé de la commune semble lié au passage d’une voie ancienne, que l’on retrouve au XIVe siècle sous le nom de viam Lyoneysa ou viam lugdunensem. Elle apparaît, en partie, sur le cadastre de 1828 dans un tracé un peu moins rectiligne que la route actuelle. L’habitat de la commune sur ce cadastre ancien se concentre autour des lieux Saint André et le Puy. Quelques belles constructions, principalement du XIXe siècles sont visibles.

Bulletin n° 10, 1999

Chazelles-sur-Lavieu

Chazelles-sur-Lavieu


Le bourg de ChazellesLe territoire de la commune est caractérisé par un sol accidenté, couvert de bois sur sa partie supérieure. Le reste du relief consiste en un étroit plateau, où sont installés le bourg et les différents hameaux. Cette bande de terre se fracture brutalement sur la Curaize à l’est et s’étale en douceur au sud et à l’ouest.

Les prospections archéologiques ont été limitées à plusieurs parcelles situées sur l’étroit plateau qui se déploie en dessous du bourg et à quelques parcelles isolées. Des indices de site, sous la forme de fragments de tuiles à rebords ont été retrouvés entre Chatelville et le Suc. D’autres éléments ont été ramassés en plus grande quantité, à la limite de la commune vers le Suc de Bussy. Catillus en remploi

Rabot nucléus

Outre de la tuile à rebord, de la céramique commune et peinte, il a été ramassé un silex verdâtre qui a conservé une partie de son cortex et sur lequel on aperçoit des traces de débitage. Il s’agit d’un outil appelé « rabot nucléus ». Un autre indice de l’occupation antique de la commune est la présence d’un catillus de meule d’époque romaine, en pierre basaltique, trouvé en remploi dans la maçonnerie d’une maison du bourg.

Comme pour la plupart des communes de montagne, le patrimoine bâti concernant la période des XVIe/XVIIe siècles y est important. L’inventaire des habitats conservant des traces ou des remplois des périodes XVIe/XVIIe siècles : fenêtres à croisée et meneau ; portes à accolade avec ou sans blason portant des sculptures ou des dates ; pierres moulurées. Il représente une douzaine de constructions à l’intérieur du bourg dont une maison supposée forte ; cinq habitats au hameau de Chatelville dont la tradition raconte qu’il a été construit ou reconstruit avec les pierres de la forteresse démantelée de Lavieu (l’importance des remplois tendrait à donner une réalité à cette tradition) ; quatre habitats disséminés dans d’autres hameaux comme ceux de Vanel ou aux Salles.

Sous l’ancien régime, le territoire de Chazelles, relevant de la châtellenie de Lavieu, était partagé entre deux seigneuries pourvues de maisons-fortes :

- Chazelles, dont dépendait le bourg de Chazelles et toute la partie ouest de la paroisse. Au XVe siècle, la maison-forte de Chazelles tombant en ruine, la famille Ronzault, titulaire de la seigneurie, fera construire le château de la Pierre, à l’extérieur du village. Le premier seigneur connu est Damas Verd de Perers qui en rendit hommage au comte de Forez, le 13 juillet 1334. Le 12 mars 1674, Georges Ronzault rendit hommage, pour la première fois, du château de La Pierre, à Chazelles-sur-Lavieu.Façade sud de La Pierre Il semblerait, que le château fut seigneurie de La Pierre-Duron jusqu’à la moitié du XVIIIe s. Le bâtiment a fait l'objet d'une étude.Elle met en évidence les différents rôles que le château a tenu durant son existence : maison forte et lieu de pouvoir comme le montre sa tour nord ; centre d’un domaine agricole et d’exploitation forestier comme l’indiquent les dépendances et l’organisation des lieux ; maison et lieu de séjour comme le montrent les nombreux aménagements réalisés pour en améliorer le confort et l’aspect extérieur.

- Le Poyet, au sud-est, qui avait juridiction sur les villages de Vioville et de Châtelville.Il était tenu en alleu et inféodé en 1260. Le premier propriétaire connu est Guichard du Says qui en rendit hommage au comte de Forez le 22 avril 1312.Le Poyet au début du XXe s. Il se vit octroyer la justice de la seigneurie en 1341. Le château est alors qualifié de simple maison forte. Les constructions ont fait l'objet d'une étude partielle. Par le fait que le château du Poyet a subit de nombreux remaniements dont les plus importants datent des XVIIIe et XIXe s. mais aussi parce que l’étude ne porte que sur une partie de l’ensemble, il est difficile de proposer une datation rigoureuse des différentes composantes de l’édifice. Néanmoins, les éléments en présence, notamment les ouvertures anciennes (fenêtres et meurtrières), souvent en remploi, suggèrent une datation de la fin du XVe/début du XVIe s. pour les éléments les plus anciens. Il est toutefois concevable que des parties de murs ou des soubassements soient antérieures, mais il n’est pas possible d’en juger en l’état. Plusieurs tours en élévation donnent au château son aspect très médiéval.

Clocher et portailLe clocher gothique datant du XVe siècle est la seule partie restante de l’ancienne église ; elle est sous le vocable de saint Michel et nous la trouvons citée dès 969. De cette époque, il ne subsiste rien. En 1665, le chœur était voûté et de chaque côté se trouvait une chapelle : une sous le vocable de saint Blaise et l’autre de saint Jean. Le cimetière, autour de l’église, était clos de murs et fermé par des grilles aux entrées. Le portail, bel élément gothique, présente un décor très élaboré typique du XVe s. Il se compose d’une archivolte à triples claveaux (triples voussures moulurées) reposant sur des jambages décorés, de chaque côté, de colonnettes à bases prismatiques et ornées de décors à feuillages. Trois écussons décorent le linteau de la porte d’entrée. Le tympan de l’ogive est ajouré d’enroulements de style flamboyant. L’ensemble est couronné d’un gâble triangulaire, se terminant par un fleuron, dont les courbures sont surmontées de feuilles d’acanthe en relief. Son centre est orné du blason IHS. De part et d’autre du portail des colonnettes sont surmontés de fleurons et agrémentés de décors floraux.

Deux croix du XVIe s. présentent un intérêt. La plus remarquable est la grande croix de l‘église dont le croisillon à écots est sculptée de la crucifixion du Christ et d’une Vierge à l’enfant accompagnée par deux saintes femmes. Une statuette d’un saint, présente sur le fût, est peut-être la représentation de saint Michel.

Bulletin n° 17, 2007

Saint-Maurice-en-Gourgois

 Saint-Maurice-en-Gourgois


 

Avant l'opération de prospection systématique, le bilan archéologique de la commune de Saint-Maurice-en-Gourgois était vierge. Les prospections ont permis, la localisation de trois sites gallo-romains situés respectivement vers les lieux-dits Les Prés, Les Clotres et Le Rachat.

Céramique gallo-romaine

Sur les deux premiers des indices ont été ramassés en quantité importante, sur une large surface : fragments de tuiles à rebords ; céramiques communes à cuisson oxydante et réductrice ; tessons à pâtes d'amphores ; céramiques sigillées. Aux Prés, la présence de fragments de tubuli d’hypocauste indique la présence d'une pièce chauffée, donc d'un habitat. Au Rachat, il semble que les parcelles recelant quelques indices (fragments de tuiles à rebords, tessons de céramique commune et sigillée) se trouvent en bordure d'une zone plus riche mais aujourd'hui lotie.

Une prospection particulière a été effectuée, en hiver, sur tous les points hauts de la commune et notamment ceux dominants la vallée de la Loire, à la recherche d'occupation protohistorique. Hormis les vestiges de culture en terrasse, aucune trace d'aménagement ou d'occupation datant de cette période n'a été mise en évidence.

Vue aérienne du bourgBlason des St Bonnet

 

 

 

L'inventaire des vestiges médiévaux et plus récents de Saint-Maurice-en-Gourgois est d'une très grande richesse.

L'histoire de ce territoire est tout d'abord très particulière.

À l'origine il appartenait à la puissante famille de Saint Bonnet (le Château) dont le territoire allodial couvrait une grande partie de cette marche des monts du Forez. Robert de Saint Bonnet, sans héritier direct et sans doute âgé, multiplia sur la fin de sa vie les fondations pieuses et les dons à l'église. En 1239, il partagea le territoire de Saint-Maurice :

Sculpture, le bourg-      la partie située à l'ouest semble être restée sous sa domination et suivre le destin de la seigneurie ; elle fut vendue au comte de Forez en 1291.

-      le village de Saint-Maurice-en-Gourgois fut donné au prieuré de Saint Rambert par l'intermédiaire de son frère Humbert, alors prieur du lieu.

-      le hameau de Château-le-Bois fut donné au Hospitaliers du Puy-en-Velay, en échange de la promesse de leur part de recevoir son neveu Autard dans leurs rangs. Il leur fit aussi don de la moitié de la grande dîme.

-       le hameau de Lyaont, aujourd'hui Gland, fut donné aux Templiers ainsi que l'autre moitié de la grande dîme.

A cette période, au sein de ce territoire figuraient aussi de petites seigneuries comme celle de Gourgois ou de Prunerie. Les seigneurs de Gourgois, habitués au château de Cornillon, fournirent plusieurs châtelains tandis que les seigneurs de Prunerie assumèrent plusieurs fois la charge de châtelain de Saint-Bonnet-le-Château. Plus récemment, d'autres seigneuries, agglomérats de biens autour d'une maison ou d'un hameau, virent le jour. Ce riche passé a laissé de nombreuses traces et vestiges de bâtiments plus ou moins remaniés et de nombreux remplois dans presque tous les hameaux. Voici un rapide énoncé des éléments inventoriés :

- Antouilleux : plusieurs habitats anciens ; moulin ; remplois.

- Chaise Neuve : quelques éléments appartenant à une maison "noble XVIIe s.

- Château-le-Bois : vestiges du château des Hospitaliers ; chapelle dédiée à Saint-Jean ; habitats ; remplois ; souterrain.

- Cohérette : structure circulaire avec possible clôture et tour. Plusieurs habitats des XVIe/XVIIe s en partie conservés ; plusieurs moulins en cascade.

- Ecolèze : ferme ou maison noble du XVIe s. ayant subi des effondrements et modifications ; remplois.

- Gabelon : structure circulaire du hameau avec possible clôture ; habitats des XVIe/XVIIe s. ; moulin ; chapelle modifiée au XIXe s. dédiée à Notre Dame des Anges ; souterrain.

- Gland : remplois ; siège d'une ferme templière située à peu de distance du hameau : la Commanderie de Lyaont..

- Gourgois : chapelle dédiée à saint Isidore ; habitats ; remplois.

- La Chaise : vestiges d'une maison noble du XVIIe s. ; remplois.

- La Goutte : vestiges d'un habitat des XVIe/XVIIe s.

- La Rivière : bâtiment lié à l'installation des Oratoriens de Notre-Dâme de Grâce.
Chazelet

- Le Bourg : plusieurs habitats des XVIe/XVIIe s., en partie conservés ; église du XIXe s. avec des vestiges du XVe s. ; deux chapelles en style gothique (XIXe s. ?).Croix du Theil

- Le Chazelet : siège d’une petite seigneurie et d'un domaine, quelques vestiges.

- Le Fressonet : remplois  liés à un habitat ; moulins.

- Le Theil : remplois ; chapelle signalée au XIXe s., dédiée à la Sainte Trinité, aujourd’hui disparue ; possible souterrain.

- Les Mures : remplois d’éléments de bâti et d'un chapiteau de la chapelle du Theil ; vestiges d'un moulin.

- Morier, Pommerlet, Pommerol : remplois.

- Prunerie : vestiges de la maison forte ou noble des seigneurs de Prunerie ; remplois.

- Sabonnaire : remplois.

- Vareilles : maison noble du XVIIIe s. avec vestiges des XVIe/XVIIe s. ; souterrain.

Il faut ajouter une quarantaine de croix plus ou moins récentes. Le quart de ces croix se répartissent le long d'un itinéraire médiéval provenant du gué/pont de Saint-Rambert et conduisant au Puy-en-Velay. L'itinéraire est bien conservé et fait l'objet de plusieurs mentions au Moyen Âge. L'antériorité antique est possible (la voie aurait pu desservir l’oppidum d’Essalois (commune de Chambles) mais non prouvée.

 

Hors série, Saint Maurice au pays de Gourgois

Gumières

Gumières


Vue générale du bourgGumières est une commune de montagne dont une grande partie du territoire est planté de bois. Le relief est contrasté et le vallonnement du sud tranche avec la verticalité qui se dégage du paysage depuis le belvédère de la Mure. Le bourg est installé sur un promontoire rocheux, formant un éperon, dominant la vallée de la Mare. De nombreux hameaux se sont installés sur les pentes des vallées et sur quelques replats.

Le paysage actuel, par l’absence de terrains cultivés, n’est guère propice à la prospection archéologique. Plusieurs pierres ont attisé la curiosité humaine et ont fait naître des légendes, souvent difficiles à prouver par des éléments tangibles. La seule découverte archéologique a été effectuée vers 1840 : en abattant un vieux mur, des pièces de monnaies d’or, des rois carolingiens auraient été trouvées.

Le bourg s’est adapté aux contraintes imposées par le terrain et forme un ensemble allongé le long d’une unique rue. A l’extrémité du promontoire se trouve la place et l’église ; dans un texte, J.-M. de la Mure cite une porte, un donjon et un chastel.

Hôtel Bouthéon, relevé/aquarelleL’Hôtel Bouthéon ou Hôtel de la comtesse Anne, est localisé dans le pâté de maisons situé à l’entrée du bourg. Des encadrements moulurés et un linteau taillé en bâtière, sculpté d’une fleur sous une accolade montre une ancienneté de la demeure. A l’intérieur, le linteau de la cheminée est orné d’une figure d’ange et d’un blason dans lequel sont inscrit les initiales IM et la date de 1602. De part et d’autres deux personnages se tenant la main, un masculin et un féminin sont sans doute la représentation d’anciens propriétaires. A l’étage, au niveau d’une petite fenêtre ovale, se trouve une pièce que la tradition défini comme l’oratoire de la comtesse. On y avait une vue directe sur l’église. Elle est couverte d’une petite voûte d’arêtes dont la clé est sculptée du monogramme IHS tandis que trois arêtes retombent sur des petits culots ornés de têtes.

Ce n’est pas le seul bâtiment ancien de la commune car l’habitat des XVIe et XVIIe s. y est représenté par des constructions ou des remplois, par exemple : une grande pierre sculptée d’un monogramme IHS, séparé par une ligne des initiales IM, dont la barre transversale du H sert de support à une croix, inscrit dans un soleil rayonnant surmonté de la date de 1605 et encadrée par une fleur à quatre pétales ; un linteau à accolade avec un petit blason sculpté d’une coquille surmontée d’une croix ou encore de plusieurs linteaux datés.Pierres sculptées ou gravées

Au hameau du Besset, il y a quelques vieux bâtiments et des réemplois, entre autres, une croix gravée en relief sur un grand bloc allongé, intégrée à une maçonnerie. Au Mazet, une maison renferme une cheminée avec les armoiries de la famille Chaux, les initiales AC et la date de 1634. Le château de Chanebou, au Mazet était probablement une maison bourgeoise du XVIIe s. Au hameau de Murcent, il existe un bâtiment remanié sans doute au XVIIIe s. ; la partie basse semble plus ancienne que l’élévation. On y trouve une petite fenêtre à accolade et dans la cave une grande cheminée portant un blason avec la date de 1608 ainsi qu’un porte à accolade et petit cœur. Ce type de linteaux à accolade est aussi présent à Pleinafex, à Prolanges, ou encore à Puziols.

La présence de souterrains ou d’embryons de souterrain a été constatée dans le bourg. L'église, issue d'un prieuré bénédictin, est dédiée à saint Barthélémy. Ell est citée au XIe s. Elle a été reconstruite à la fin du XVe ou au début du XVIe s. mais a subi de gros travaux aux XVIIe et XIXe s.

Les moulins constituent une des richesses de la commune. Il a été dénombré sur les berges de la Mare, 17 moulins ayant abrité au total 21 ateliers (9 meules à farine, 6 pressoirs, 4 mailleries et 2 scieries). Le ruisseau de Prolanges aurait fait tourner deux moulins.L'église saint Barthélémy L’existence d’un moulin sur le ruisseau de Gonsot est confirmée par un vestige de levée mais aussi par la tradition locale. En 1394, l’Aujon (ancien nom de la Mare) faisait déjà tourner un moulin sous le bourg de Gumières.

Croix au BessetPlusieurs croix présentent un intérêt. Au hameau du Besset, une croix a un fût monté sur une meule en réemploi. Elle paraît du milieu du XVe s. et porte à sa base 4 argnats. Près du hameau, deux croix se font face. Celle de gauche, est composé d’un édicule de 4 marches, d’un fut de pierre de 2 blocs (un octogonal, orné de 4 argnats et un cylindrique avec un croisillon en granit), orné d’écots et sculpté d’une représentation de la Vierge à l’enfant, côté nord, et d’un Christ en croix, côté sud. Une croix du début du XVIe s. se trouve au centre du cimetière. Le fût est octogonale avec un dé sculpté et semble avoir été écourté. Le croisillon, octogonal, ses extrémités ornées. D’un côté il y a le Christ accompagné de deux sculptures représentant saint Pierre et sainte Madeleine. De l’autre côté, c’est le couronnement de la Vierge par deux anges en position verticale, accompagné de trois sculptures, accolées au fût et sous les pieds de la Vierge : un apôtre et deux évêques. Une seconde croix de la même période est visible à l’entrée du bourg. Le fût et le croisillon sont cylindriques et ce dernier est écoté ; les extrémités sont ornées. Une face représente la crucifixion du Christ et l’autre le couronnement de la Vierge par un ange en position verticale, la tête en bas.

Parmi les nombreux chemins de la commune, nous signalerons simplement celui dit « chemin des moines ». Il entrait dans la commune vers le carrefour du Lac où aboutissaient plusieurs chemins dont celui venant de Saint-Marcellin et du pont de Vérines. Il traversait la commune pour rejoindre l’actuel GR3, supposé être une voie ancienne de crête se raccordant au sud à la voie Bolène et au nord aux voies vers l’Auvergne.

 

Bulletin n° 15, 2005

Précieux

Précieux


 

La commune de Précieux est située à l’est de la ville de Montbrison. Son paysage est celui d’une plaine, légèrement vallonnée et bien irriguée. On y trouve la confluence de deux rivières : la Curraize et la Mare. On y trouve aussi des petites élévations comme la côte de Ruffieux où la colline qui sépare au nord Précieux de Grézieux-le-Fromental. La géologie de la commune présente, selon Grüner, une variété intéressante. Notamment près de Ruffieux, se trouve un affleurement calcaire mêlé de silex. Ces deux matériaux sont rares dans la plaine du Forez et ceci explique qu’ils ont été l’objet d’extraction.Vue aérienne de Ruffieux Le silex de Ruffieux est de couleur noire avec de nombreuses veinures blanches mais certains faciès sont gris légèrement translucide. Le matériau n’est pas de très bonne qualité et se révèle difficilement taillable. Néanmoins, lors de nos prospections, nous en retrouvons régulièrement associé avec d’autres variétés, sur les sites protohistoriques et quelques exemplaires travaillés se retrouvent sur des sites du nord du département. Le calcaire est lui de qualité moyenne mais il a été extrait, taillé et utilisé dans de nombreux monuments du Forez et notamment dans des églises comme Notre-Dame de Montbrison ou tout simplement dans une partie de l’église de Précieux.

Les découvertes archéologiques sur la commune de Précieux sont nombreuses et se sont succédées dans le temps.

C’est au début du XIXème siècle, qu’aurait été trouvé, au lieu-dit Le Poulailler, une borne milliaire, appartenant à la voie Bolène. En 1889, à Ruffieux, a été découverte plusieurs objets : une hache à talon, une grande épingle en bronze dont la tête est ornée de cannelures circulaires et trois faucilles peu arquées. Ce matériel a été daté de la période de l’Age du Bronze moyen. En 1896, dans une carrière de sable exploitée au lieu-dit les Baluses, fut découverte une sépulture à ustion. D’abord attribuées à la période gallo-romaine, les céramiques découvertes, notamment un vase balustre, furent attribuées à la période fin de la Tène I/début de la Tène II, soit entre – 350 et -200. Quelques années plus tard, une hache bipenne en orho-amphibolite, de couleur marron fut découverte sur le même site. D’autres découvertes gallo-romaines sont signalées à cette période, à Azieux, à la Séauve, à Font-froide, à Janieu, etc…

Haches polies, la VueIl fallut attendre la seconde moitié du XXe siècle pour que de nouvelles trouvailles soient signalées : deux haches polies vers le hameau de la Vue et du matériel gallo-romain vers le Grand Gramia. En 1968/69 une série de sondages furent effectués sur ce dernier site sous la direction de R. Quitaud. Le site fut interprété comme étant le dépotoir d’une villa occupée du Ier à la fin du IIème siècle. Depuis, les prospections du GRAL ont permis de prolonger son occupation au moins jusqu’aux IVe/Ve siècles.

Les diverses prospections réalisées ont permis de localiser dix-neuf zones, dont certaines sont inédites, contenant des indices de sites. Des gisements connues par les découvertes du XIXème siècle ont montré un potentiel plus important que ce que nous pensions au départ : l’ensemble des Baluses a été scindé en sept sous/zones montrant une grande continuité dans l’occupation : Néolithique, Age du Bronze, Age du Fer et Gallo-Romain ; le lieu-dit Ruffieux a été partagé en cinq sous/zones couvrant les périodes de l’Age du Bronze, du second Age du Fer et de la période Gallo-Romaine. Tessons Age du Bronze

Pointes de flèches en silexLes faits les plus marquants de ces prospections sont les suivants :

-        il s’agit tout d’abord de la découverte, à la limite et à cheval sur la commune et sur celle de l’Hôpital-le-Grand, d’éléments lithiques datant du Paléolithique Moyen ou Moustérien. Il s’agit là du seul site de cette période connu dans la plaine. Du matériel Néolithique est aussi présent sur ce site ;

-        c’est ensuite le nombre important de gisements potentiels découverts, venant s’ajouter à ceux déjà connus. Ces indices couvrent toutes les époques avec une prépondérance très marquée des indices appartenant à l’Age du Bronze. Ces sites potentiels se trouvent situés en majorité de part et d’autre de la rivière la Curraize ;

-        des périodes peu souvent présentes dans les prospections de la plaine du Forez sont ici représentées notamment celle du Campaniforme et l’Antiquité Tardive (monnaie de l’empereur Magnence, milieu du IVème siècle et céramique sigillée luisante) ;Sigillée à décor, Drag 37

-        la qualité des indices ramassés est assez inhabituelle, notamment en ce qui concerne le matériel lithique : huit pointes de flèche en silex, une hache polie et un fragment de hache polie en pierre alpine, une pointe en cristal de roche… Les tessons associés à ces découvertes sont souvent en bon état de conservation ;

-        de nombreux indices de céramique médiévale ont été ramassés en dehors du bourg de Précieux, dans des zones qui sont aujourd’hui peu habitées. Elles sont principalement situées dans la partie sud-est de la commune entre le bourg et le hameau d’Azieux. Il semblerait qu’à cette période ce territoire ait connu une occupation nettement plus dense qu’elle ne laisse paraître aujourd’hui.

Le territoire de la commune actuelle de Précieux était partagé à l’époque médiévale en un certain nombre d’entités qui dans le temps et dans l’espace se sont développées ou bien ont disparues. A l’origine, il semble que ce vaste territoire correspondait à peu près à celui de la commune actuelle ; Cadastre Napoléon du bourgil appartenait aux comtes de Forez et il est semble que leurs libéralités soient à l’origine de la dislocation de l’unité territoriale. Que savons nous de l’ancienne seigneurie de Précieux, comment se présentait-elle ? Aucune description, aucune représentation ni aucun vestige du château de Précieux ne sont parvenus jusqu’à nous. Hormis les textes et mentions, seuls deux éléments indiquent sa présence. Le premier est donné par la forme ovoïde du parcellaire que l’on voit sur le cadastre ancien. Elle est caractéristique des sites fortifiés. Le second élément se trouve au centre de ce parcellaire. La petite chapelle qui constitue le chœur de l’église actuelle est datée des XI/XIIèmes siècles. Elle pourrait avoir été la chapelle castrale. Une étude complète du bâtiment a été effectuée.

Cadastre Napoléon MessilieuxLa seconde seigneurie est celle de Curraize dont mention la plus ancienne date de 1202. La maison est avouée en 1333.

Le troisième site est celui de Messilleux, qui est mentionné dès le XIème siècle dans le Cartulaire de Savigny et qui passa aux mains des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem. La prospection réalisée dans les terrains adjacents a montré la présence de céramiques médiévales, autour des vestiges de ce qui semble avoir été une petite motte féodale. Au hameau des Bichaizons, une borne en pierre marque la limite entre le prieuré de Saint-Romain-le-Puy et le territoire des Hospitaliers

Au sud-est de la commune, en limite avec celle de Sury-le-Comtal, nous trouvons les lieux-dits la Séauve et Azieux où quelques éléments des XVI/XVIIème siècles étaient conservés, dont une rare maison en pisé Partie ancienne de l'églisedont les ouvertures étaient à croisée et meneau et en pierres moulurées. Le domaine de la Pompée, du nom du sieur Pompée Gouttes au XVIème siècle, a aussi peut-être constitué un petit fief. La prospection a permis le ramassage d’autres vestiges médiévaux, sous la forme de céramiques de cette période en d’autres points de la commune et notamment au sud du bourg, aux lieux-dits la Cotille et la Sauzée. Vers le lieu-dit les Jaquets, la reprise de fossés pour le remembrement a fait apparaître de nombreux tessons de céramiques médiévales associés avec des fragments de tuile à rebords.

 

Bulletin n° 15, 2005 & n° 16, 2006

Poncins

Poncins


 

Silex Beauverie

L’opération de prospection systématique sur la commune de Poncins a été limitée par l’interdiction faite de prospecter sur certaines terres.

Le passé archéologique de la commune était très riche. Des ramassages importants de matériel lithique, datant principalement du XIXe et du début du XXe s., en sont les principaux pourvoyeurs.

Nos quelques prospections ont permis de montrer que le ramassage de silex (éclats ou fragments retouchés) est un fait très courant sur pratiquement l’ensemble des parcelles de la commune. Le dépouillement de la collection Beauverie, dont une partie se trouve au musée archéologique de Feurs, va aussi dans ce sens, en montrant des points multiples de ramassage, souvent isolés, et avec seulement quelques zones de concentration de matériel archéologique : lithique et céramique (en petite quantité pour ce type de matériel). Ce lieu de confluence, entre deux rivières, le Vizézy et le Lignon, bordé par deux hauteurs a sans doute attiré des générations d’hommes préhistoriques et protohistoriques. La pratique de la chasse, celle de la taille de silex sur place et celle de l’agriculture, sont des activités suffisantes permettant d’avancer une explication à cette grande dispersion.

Trois grandes zones peuvent être définies : la première entre les rivières du Lignon et du Vizézy ; la seconde entre les rivières du Lignon et du Gond, dont l’épicentre est à retrouver ; le troisième au nord du ruisseau du Gond. Les ramassages dans le lit et sur les berges du Lignon sont aussi importants en quantité. M. Philibert a signalé l’existence de deux lots de matériel. Le premier est roulé et le second ne l’est pas.

Cette grande richesse en matériel lithique perd un peu de son intérêt par plusieurs aspects :

- la dispersion de la collection Beauverie qui implique une vision partielle des différentes zones de ramassage. Nous n’en connaissons que la partie rachetée en 1923 par la ville de Feurs ;Vue aérienne, enclos de Goincet

- l’absence de localisation précise des ramassages effectués au XIXe s., constituant l’essentiel de ce lot de silex ;

- les géo localisations différentes entre des dessins de matériel datant du XIXe s. et les mentions figurant sur ce même matériel ; 

- la quasi absence d’éléments en céramique dont-on ne sait s’il faut l’attribuer à une disparition « naturelle » d’éléments dont la cuisson n’était pas très bonne ou bien s’il s’agit d’un désintérêt, à l’époque, pour ce type de matériel qui n’a pas été ramassé.

D’après des travaux récents, il existe une présence du Paléolithique supérieur sous-jacente mais mal cernée géographiquement et chronologiquement.

Le Néolithique, par manque de matériel céramique est lui aussi plus ou moins bien identifié chronologiquement. Le Néolithique moyen, Chasséen, n’apparaît que sur le seul site où de la céramique était présente. L’essentiel des datations est attribué au Néolithique Final. Nous pouvons néanmoins remarquer que les quelques tessons retrouvés dans ces dernières années, suite à des suivis de travaux ou à des diagnostics, montrent qu’une présence de l’Age du Bronze est à envisager sérieusement.

Sigillée à décor, GoincetN’ayant pas pu pratiquer de prospections et de vérifications sur quasiment l’ensemble des gisements connus datant de la période gauloise et gallo-romaine, la synthèse effectuée par M.-O. Lavendhomme dans le cadre de la Carte Archéologique de la Gaule reste la référence pour les périodes gauloise et gallo-romaine sur la commune de Poncins. Le site de Goincet/la Vernée constitue le point central d’une quantité importante de signalisations qui sont aujourd’hui encore difficiles à relier entre elles.

Sigillée à décor, Goincet

Pour ce site, nous pouvons simplement rajouter son extension vers l’ouest, vers les rives de la rivière du Gond, observée lors d’un diagnostic de l’Inrap en 2008 et ce qui paraît être une occupation liée à une exploitation agricole de l’autre côté de la rivière, détectée en prospection en 2013, toujours à l’ouest du hameau.

Les présences de deux (voire trois, si l’on considère qu’il existait une tracé du nord et un tracé du sud pour la voie d’Aquitaine) itinéraires importants de communication et celle de la cité de Forum Segusiavorum sur l’autre rive du fleuve, militent pour une possible occupation de type villa suburbaine ou simplement d’ensembles à vocation agricole, dans toute cette zone.Vue aérienne du bourg de Poncins Actuellement, seules les signalisations sur Précivet et les Petites Varennes peuvent être rattachés à un habitat : la première découverte est liée à des sondages effectués en 1974 où a été mis en évidence la présence de murs et d’une toiture effondrée ; le ramassage d’éléments d’hypocaustes parmi le matériel de prospection sur la seconde est un indice fort pour supposer ici aussi la présence d’un habitat.

Pour la période médiévale, les terriers Tinelli et Guacon ne laissent aucun doute sur la présence d’une petite enceinte villageoise à Poncins au cours des XVe et XVIe s.La croix noire Cette fortification resta présente et active assez longtemps puisqu’elle est encore mentionnée en tant qu’ouvrage de défense au XVIIe siècle et elle est décrite partiellement au XIXe siècle. Elle enserrait le château, des dépendances, l’église et quelques habitations.

Un tracé hypothétique, peut être avancé à l’aide du cadastre Napoléon et de quelques mentions issues principalement du terrier Guacon de 1534. Cette enceinte de forme ovoïde associe un fossé et un mur de vingtain, construit en pierres jusqu’à deux mètres de hauteur, le reste de l’élévation étant en pisé. La présence d’une porte, défendue par une tour flanquante est un élément de fortification important qu’il est difficile d’imaginer aujourd’hui. La disposition des lieux (château au nord, village au sud) telle qu’on la perçoit au travers des différents documents pourrait s’apparenter à l’évolution d’une structure de type château et basse-cour. A partir du XVIe siècle, il semblerait que la volonté du seigneur soit d’évincer toutes ces constructions internes pour les rejeter dans la périphérie de l’enceinte pour conserver l’usage exclusif de l’ensemble clos.

Le dépouillement des terriers a montré l’existence d’une seconde structure close à Goincet, siège d’une petite seigneurie. Il s’agit vraisemblablement d’une maison forte dont la première et unique mention date de 1357. Elle était accolée à une clôture où se trouvaient aussi cinq maisons, une église ou chapelle, une hostellerie, un four et une place ronde. L’ensemble peut-être restitué partiellement à l’aide du cadastre Napoléon.

Des éléments plus modernes ont été inventoriés : ponts et bac ; poterie, tuilerie et moulins.

Bulletin n° 24, 2014

Luriecq

Luriecq


 

Aménagement de terrasse à Fils

Luriecq est une commune de montagne, installée dans les monts du Forez, dont le relief subit un fort dénivelé : 477 mètres au point le plus bas et 1101 mètres au point le plus haut. Son paysage est donc très vallonné et les parcelles cultivées y sont plutôt rares. Plusieurs sommets ou sucs parsèment la commune comme le suc du Châtelard vers Fils, le Suc Gros ou encore le Suc de Montpéroux.Pierre Cubertelle

Archéologiquement, la commune est connue pour son dolmen ou pierre Cubertelle, qui est un des rares monuments mégalithiques de ce type, encore visible dans le département de la Loire. Le Châtelard de Fils, est aussi connu pour avoir fait l’objet de quelques sondages dans les années 1960. Quelques éléments protohistoriques y ont été ramassés lors de la prospection. En 2015, des sondages effectués dans le cadre du PCR de Fabien Delrieu, avec l’aide du GRAL, ont permis de mettre en évidence des aménagements de bord de terrasse datant de la période du Néolithique moyen ou Chasséen. Des tessons de céramique, éclats de silex et haches polies ont été retrouvés à cette occasion.

Pour la période gallo-romaine, des fragments de tuiles à rebords sont signalés près du cimetière et de la gare, dans la partie est du bourg. Lors de travaux de chauffage urbain, nous avons pu constater la présence d’un fond complet appartenant à un vase en sigillée (Drag 37), pris dans une gangue de chaux, en arrière de l’église. Il était le seul élément présent de cette période dans les déblais des travaux.

Une autre présence gallo-romaine a été mise en évidence près du hameau de Triols. De la tuile à rebords en petite quantité, de la céramique commune, de la céramique grise à décor de guillochis à la roulette ainsi qu’un éclat de silex et un fragment de lame ont été ramassés.

Vue aérienne du quartier de l'égliseLa grande richesse de la commune est surtout constituée par son bâti datant des XVIe et XVIIe siècles. De l'église primitive, il ne reste rien d'apparent. L'église actuelle présente tous les signes architecturaux du XVIe siècle.La date de 1549, placée au dessus de la porte ouvrant sur le premier étage du clocher signale probablement un moment important de la vie du bâtiment : début des travaux ou sacralisation.Eléments d'architecture

L’habitat civil constitue le patrimoine le plus remarquable. Une dizaine d’habitats, situés dans le bourg conserve des traces plus ou moins importantes de ce passé : portes à accolade ; linteaux sculptés ; fenêtres à meneaux ou/et à croisée. Cette richesse est encore plus présente dans les hameaux aux alentours : maison noble de Cossanges ; domaine à Sommeriecq ; plusieurs bâtiments à Triols, à Nurols, au Bouchet  ou à Cessiecq ; le domaine de Reiriecq, sans doute fortifié à une époque ; les maisons jumelles du Crozet ; à Cros-Forêt, Crépinges, Charbonnières, Borron, le Fraisse… 

Cette densité est sans doute due à la présence très proche du bourg de Saint-Bonnet-le-Château et de l’installation de personnes issues de la petite noblesse ou de la bourgeoisie.

Au sud-est du territoire de la commune passait autrefois la grande route de Saint-Bonnet dont l’origine antique a été envisagée par plusieurs auteurs mais sans éléments de preuves évidentes.

 

Bulletin n° 18, 2008

Saint-Cyr-les-Vignes

Saint-Cyr-les-Vignes


 

La commune de Saint-Cyr-les-Vignes est située sur la rive droite de la Loire, au sud-est de Feurs. Elle est à cheval entLame en silexre la plaine du Forez et les premiers reliefs des Monts du Lyonnais. Cette partition se fait dans la proportion respective de 2/3 pour 1/3 et son territoire est coupé en deux, dans le sens est/ouest par la rivière de la Toranche. Dans la partie ouest, le territoire de Saint-Laurent-la-Conche constitue une enclave triangulaire, tandis qu’au sud-est, c’est celui de Saint-Cyr-les-Vignes qui s’immisce entre les communes de Maringes et de Bellegarde-en-Forez.

Le ramassage de matériel lithique sous forme d’éclats bruts ou retouchés a été une constante des prospections sur la commune. Ces découvertes sont constituées le plus souvent de pièces uniques ou d’éléments en silex, en très petit nombre. La cause principale est à attribuer, peut-être, aux mauvaises conditions climatiques lors de la prospection, qui n’ont pas permis d’avoir une vision claire des terrains. Nous savons, par expérience, que les sites protohistoriques nécessitent un lavage important par les pluies, conditions non réunies pour cette campagne ; la quasi absence de tessons de terre cuite (un seul tesson), datant de cette période, peut en être une autre conséquence. Quelques outils taillés ont été ramassés, principalement des lames ou lamelles, notamment près des Lyonnes ou une très belle lame conserve des traces de lustrage sur son tranchant. Haches poliesDeux haches polies ont été ramassées dans la même zone géographique. La première a sa surface fortement altérée ; elle était accompagnée d'un tesson à décor de cordon digité. Le matériau utilisé reste à définir géologiquement ; la seconde a été fabriquée dans une roche proche de la serpentine et provient d'un contexte gallo-romain.

Pour la période Tène Finale/Gallo-romaine, la prospection a permis le ramassage de nombreux indices, ici aussi limités en quantité et en surface. Outre des tessons appartenant à des amphores de type Dressel vers les Sermages, des fragments de tuiles à rebords, parfois accompagnés de tessons de céramique vers les Etangs, la Bruyère, au Renard ou la Sauzée, deux sites plus conséquents, peut-être liés à de l'habitat on été retrouvés vers le Cognet et la Liègue. Le premier est installé sur le rebord d'un petit plateau dominant la Toranche. Les indices ramassés sont composés de céramique variée, en petite quantité : tessons de céramiques commune, peinte et sigillée. Le second regroupe plusieurs lieux de ramassage, au moins quatre repérés. Outre des fragments de tuiles (tegulae et imbrex), d'amphores et de vases de stockage, la présence de tessons de céramique est importante : céramique commune à cuisson réductrice et oxydante, céramique peinte, céramique sigillée et quelques éléments de verrerie. Il pourrait s’agir d’un établissement agricole, associant un habitat et plusieurs dépendances agricoles. La présence de matériel archéologique datant de cette époque se retrouve largement dans les parcelles alentours mais aussi en compagnie d’élément médiévaux indiquant sans doute une réutilisation des matériaux.

 

Le paysage médiéval de la commune Cadastre Napoléon la Lièguede Saint-Cyr-les-Vignes est celui d’un territoire fractionné en plusieurs entités, maisons fortes ou maisons nobles appartenant parfois à des seigneurs dont les possessions principales sont ailleurs. C’est aussi la présence de puissants voisins proches : la ville et le château de Sury-le-Bois, appartenant au comte de Forez (actuellement sur la commune de Valeille) comme ceux de Marclopt ; la ville et le château de Bellegarde-en-Forez ; le château de Magneu-le-Gabion. Ces anciennes maisons fortes ou maison nobles sont au nombre de trois : la Bâtie, Le Cognet et la Liègue. Nous pouvons remarquer que les deux dernières sont proche de deux sites où figurent des indices gallo-romains. La maison forte de la Liègue, propriété de la famille Mauvoisin au XIIIe s. est la plus importante et semble avoir connu plusieurs états si l'on en croit la structure fossoyée encore visible sur le cadastre Napoléon.


Vue aérienne ancienne du bourg

L’église actuelle a été reconstruite à la fin du XIXe s., l’ancienne étant considérée comme trop petite et surtout insalubre. Les châteaux de la Sauvadière ou château du Perrey ainsi que le château situé au nord du bourg actuel sont de construction relativement récente. Deux moulins installés sur la Toranche, à sa sortie des monts du Lyonnais, sont représentés sur le vieux cadastre : celui dit d'Epercieux et les moulins du Palais.

L’analyse du réseau viaire présent sur le cadastre Napoléon et du réseau en étoile fait apparaître deux anomalies routières sous la forme de deux tracés parallèles traversant le territoire de la commune, au sud-ouest. Voies médiévales, venant de Feurs en direction de Saint-Galmier et au-delà, elles ont peut-être une origine plus ancienne.

 

Bulletin n° 25, 2015

Valeille

Valeille


 

La commune de Valeille se situe au sud-est de Feurs et son territoire se partage entre une plaine humide et les premières pentes des Monts du Lyonnais, en une proportion de 2/3 pour 1/3. Ce milieu humide se traduit par une présence importante d’étangs, de l’ordre de 10% de la surface totale de la commune actuellement, chiffre évoluant à 15% en 1815 sur le cadastre Napoléon et certainement un peu plus pour les périodes plus anciennes. 

Pointe losangique

Les ramassages d’indices, pour les périodes anciennes, sous forme de silex ont été importants. Mais comme pour Saint-Cyr-les-Vignes, ces trouvailles sont la plupart du temps isolées ou limitées à quelques exemplaires par parcelles. Ces indices sont composés en majorité d’éclats, avec parfois la présence d’un bulbe de percussion. Parmi les éléments issus de débitages figurent un nucléus, quelques lames ou lamelles, un petit racloir, un perçoir et une pointe de flèche losangique. Une autre pointe de flèche, à ailettes et pédoncules aurait été ramassée, il y a quelques années près du lieu-dit les Souches. A noter, près du lieu-dit les Places, sur l’emplacement d’un ancien étang, donc au sein d’un milieu remanié, la présence d’éléments lithiques qui paraissent avoir été abandonnés en cours de taille.

La période gallo-romaine est assez bien représentée. Au début du XVIIIe s., un trésor monétaire, comportant plus de 300 médailles de moyen bronze datant du milieu du IIIe s. de notre ère, a été découvert par un cultivateur des Places. Les prospections ont montré la présence de plusieurs occupations de cette période sous forme de fragments de tuiles à rebords et de tessons de céramique commune sur trois parcelles distinctes du lieu-dit, dont le toponyme couvre une surface importante. Vers le lieu-dit Brossillon, la prospection montre une occupation assez conséquente liée à un habitat et peut-être des bâtiments annexes. Des ramassages de tuiles à rebords accompagnés de tessons de céramique commune et parfois d’amphores ont été effectués à la Pradilière, au Tatier et à Petit Buisson.

La présence de céramique médiévale a été constatée à la Poncetière, associée avec des fragments de tuiles à rebords ou encore aux Places où les ramassages se recoupent avec une des présences gallo-romaines. Autour du lieu-dit Sury, autrefois Sury le Bois, résidence et château des comtes de Forez, dont il existe une représentation sur l’Armorial de G. Revel, de la céramique dont la datation est assez large, a été ramassée. Elle provient vraisemblablement des habitats regroupés autour de la fortification et de l’épandage de toutes époques. L’exploitation de documents inédits de la bibliothèque de La Diana à Montbrison associée aux éléments d’archives déjà dépouillés, a permis de replacer avec plus de précision quelques éléments : fossés, tour porche, hôtel comtal, chapelle. La prospection sur ce lieu, aujourd’hui complètement détruit, a montré la présence d’un tertre sous lequel se trouve une pièce voûtée correspondant à l’emplacement de l’hôtel comtal ainsi que de la présence d’un petit fragment du rempart. La présence de remploi, dans les bâtiments encore présents, est importante et variée : encadrement de portes et de fenêtres ; bénitier ; fragment de croix ; margelle de puits monolithique ; pierres moulurées, etc

 

Vue aérienne Sury le Bois

 

UneEglise de Valeille étude de l’église, située au bourg, datant en partie de la fin du XVe ou début du XVIe s., a été menée. Elle montre plusieurs modifications dont les principales datent du XVIe et du XIXe s. Un autre édifice religieux, la chapelle Notre-Dame du Bon Secours, situé près du bourg, date du XIXe s.

Un moulin, déjà disparu en 1815, a été recensé en bordure du Garollet, au niveau du village situé au débouché du relief de ce ruisseau. Une tuilerie, située près de Tatier fait aussi partie du patrimoine artisanal des XVIII-XIXe s.

Enfin, deux châteaux ou demeures bourgeoises datant du XVIIIe s. ont été inventoriés à la Combe et au Soleillant.

 

Bulletin n° 26, 2016

Saint-Just-Saint-Rambert

Saint-Just-Saint-Rambert


 

Silex

 

La commune de Saint-Just-Saint-Rambert était encore, il y a quelques années, séparée en deux entités distinctes. Morphologiquement les deux anciennes communes présentent un relief tout à fait différent. Le paysage de Saint-Just est composé de collines, de petits plateaux et de vallées ; il est bordé à l’ouest par la Loire. Saint-Rambert a un relief de plaine dans la majeure partie de son territoire, seul le sud de la commune présente un paysage plus accidenté ; elle est bordée à l’est par la Loire.

D’après les différents textes, on dénombre trois gués sur le fleuve entre les deux rives. Le plus connu, sans doute le plus fréquenté, est celui d’Asnières, puis viennent ceux de la Roche et de la Giraudière. Il existait peut-être un pont à l’époque gallo-romaine. Au Moyen-Age, un autre ouvrage d’art lui a succédé.

Une occupation néolithique près du gué d’Asnières et des ramassages de haches en silex ont été mentionnés anciennement. Les prospections du GRAL n’ont révélé que des trouvailles isolées d’éclats ou de fragments de lames. D’autres ramassages unitaires furent effectués près de Saint-Céramique sigillée à décorCôme et dans la large périphérie du Bonson.

Des indices d’occupations gauloises (amphores de type Dressel 1) sur une vaste surface, le long de la rivière du Bonson, ont été retrouvés. Ils pourraient être liés, par un principe de gémellité, à l’oppidum d’Essalois situé sur la commune proche de Chambles.

De nombreuses traces gallo-romaines ont été repérées : le long d’anciennes voies, notamment dans le quartier de Saint-Just-sur-Loire ; sur la balme longeant la Loire, près du Calvaire. La présence d’une ou de plusieurs villae occupées entre le Ier et le IVe s. (tegulae, céramique commune et céramique sigillée à décor, fragments de tubuli d’hypocauste, éléments de maçonnerie, …) a été mise en évidence ; le long de la rivière du Bonson, en continuité avec l’occupation gauloise ; au sud de la commune où un habitat de hauteur semble avoir connu une réoccupation ou une continuité au Haut Moyen-Age. Dans l’ancien Saint-Just, deux secteurs ont connu une occupation gallo-romaine. Le premier se situe aux alentours des lieux dits Avernay et la Méarie où des découvertes anciennes ont été effectuées. Le second se trouve le long de la voie allant du gué d’Asnières en direction d’Etra ou des fragments de tuiles à rebords témoignent d’une occupation.Cippe en remploi

 Les vestiges de l’époque médiévale proviennent principalement de la ville de Saint-Rambert , l’ancienne Occiacum :
- une enceinte urbaine et une enceinte prieurale représentée en 1450 sur l’Armorial de Guillaume Revel. La première était percée de quatre portes s’ouvrant aux quatre points cardinaux et flanquée de nombreux ouvrages de défense dont certains sont encore visibles aujourd’hui. La seconde, préservée en grande partie, contenait les édifices Tour d'angle de l'enceinte urbainereligieux et les bâtiments servant à la vie du prieuré ;
- l’église prieurale et une chapelle adjacente conservant des traces anciennes. La chronologie de l’église prieurale, dédiée à Saint-André, peut être décomposée en 3 périodes : la tour de l’ouest du IX ou Xe s. ; l’élévation de la nef du XIe s. ; le transept, le chœur, les absides, les absidioles et le clocher du milieu du XIIe s. On ne connait guère le plan de l’église originelle dont certains auteurs datent la fondation au VIIe s. Cette église dans laquelle furent transférées les reliques de saint Rambert, est l’un des plus beaux monuments de notre département ; on y observe de nombreuses sculptures (modillons du chœur et des absides) mais aussi des remplois gallo-romains (cippe, appareil réticulé, inscriptions, etc.). La chapelle adjacente, connue sous le nom de chapelle Saint-Jean, est vraisemblablement l’ancienne chapelle dédiée à saint Côme etChapiteau de la chapelle Saint-Jean saint Damien déplacée en périphérie de la ville. Les travaux les plus récents ont mis en évidence un état antérieur au XIe s., pouvant remonter à l’antiquité tardive. A l’intérieur, on remarque deux gros chapiteaux dont l’un représente deux hommes assis sur un même siège, figuration habituelle de Côme et de Damien ;
- nombreux habitats urbains des XVIe et XVIIe s. s’élevant en bordure des rues étroites : portes à accolades parfois ornées de blasons ; fenêtres à croisée et meneau ; façades à colombage ; pierres sculptées ; escaliers tours 
- réseau hydraulique complexe pour alimenter la ville, les fossés de l’enceinte et des moulins situés dans la partie nord.

Deux autres chapelles existent sur le territoire de la commune, ce sont celles de Grangent et de Saint-Côme. La première est liée au château et la seconde à un cimetière de pestiférés. Des sondages anciens ont découvert des sarcophages près de Saint-Côme ; d’autres travaux, plus récents, ont montré que l’édifice s’élève sur un bâtiment gallo-romain, sans doute un habitat ; une étude du bâti, réalisée par le GRAL, a révélé plusieurs états et le remploi de pierres provenant certainement d’un autre édifice (fragments de chapiteaux, pierres moulurées, …).

Vue aérienne du bourg médiéval de Saint-RambertVue aérienne du gué d'AsnièresDeux autres édifices fortifiés se trouvent sur la commune : le château de Grangent, déjà cité, aujourd’hui sur une ile formée par la retenue du barrage ; celui de la Baraillère, lieu-dit cité au XIVe s. et dont la construction actuelle daterait du milieu du XVIIe s.

Il découle des divers lieux de traversée du fleuve un réseau routier dense. Côté rive droite, on trouve un premier itinéraire vers Firminy et la vallée de l’Ondaine, un second en direction de la Vallée du Gier et vers Saint-Etienne ainsi qu’un troisième, plus ouvert, en direction de Feurs mais aussi de Saint-Galmier et au-delà de Lyon. Sur la rive gauche, une première voie au nord-est conduit à Monbrison via Saint-Romain-le-Puy. Une seconde, vers l’ouest se dirige vers Saint-Bonnet-le-Château via Saint-Marcellin-en-Forez. Une troisième, au sud-ouest, par Saint-Maurice-en-Gourgois rejoint la Haute-Loire et le Puy-en-Velay.

Bulletin n° 5, 1994

Veauchette

Veauchette


 

 

  La commune de Veauchette se trouve sur la rive gauche de la Loire ; elle s’inscrit Fragment de pointe de flèche à ailettes et pédonculedans un large méandre. Son territoire est, dans sa plus grande partie, situé dans le lit majeur du fleuve. Cette particularité n’a pas empêché des installations humaines de toute époque.

  Le passé archéologique de Veauchette était inexistant et les prospections du GRAL ont permis de mettre en lumière une riche occupation. Hache en pierre basaltiqueDu matériel lithique a été ramassé en plusieurs points de la commune. Il était parfois isolé (pointe de flèche à ailettes et pédoncule) ou mêlé à des indices plus récents (éclats, lames, lamelles, pointes de flèches, céramique non tournée, haches polies).

  Vers le lieu-dit le Goussat, plusieurs gisements, éloignés les uns des autres de quelques centaines de mètres ont été détectés. Du premier provient du matériel lithique (pointes de flèches, lames, lamelles, grattoirs) associé avec de la céramique de la Tène Finale et des fragments d’amphores de type Dressel 1. Plusieurs fossés furent repérés par prospection aérienne sur les parcelles voisines. A l’occasion de travaux de drainage, des petites fosses riches en charbon de bois et en petits fragments osseux (sépultures ?) sont apparues.

 Planche de décor sur céramique sigillée Dans la périphérie, quatre autres gisements contenant des indices gallo-romains ont été identifiés. Deux se limitent à la présence de fragments de tuiles à rebords et de rares tessons de céramique ; il s’agit peut-être de locaux agricoles. Les indices ramassés sur les deux autres sites sont beaucoup plus variés : fragments de tuiles à rebords, céramique commune, peinte, fine, sigillée lisse et à décor. Un curage de fossé a fait apparaître une stratigraphie dans laquelle se trouvait un niveau de sol empierré, près d’un des deux gisements. Il est possible que nous soyons en présence de deux habitats ruraux.

  Dans la partie sud de la commune, laMarque de potier sur sigillée : SALVETVS plus soumise aux débordements du fleuve, deux grandes zones, riches en indices archéologiques ont été repérées. Sur la première, la photo aérienne est venue en complément de la prospection pédestre ; plusieurs zones de densité différentes ont été identifiées. Il pourrait s’agir d’un ensemble de plusieurs bâtiments. Les indices sont nombreux et variés : tuiles à rebords, céramique commune, à paroi fine, peinte, sigillée lisse et à décor, métallescente. Quelques silex et deux haches polies, mélangés aux autres indices, indiquent peut-être la présence de niveaux plus anciens. Des tessons de céramiques médiévales, gris et noirs, se trouvent en petite densité, dans un angle de la parcelle à l’écart de l’occupation gallo-romaine. La proximité de deux points de traversée du fleuve, un vers Veauche et l’autre vers le Port de Bouthéon n’est peut-être pas étrangère à cette installation.

  Le second gisement, tout aussi étendu, possède lui aussi une base plus ancienne. Quelques tessons non tournés, des éclats, des fragments de lames en silex ainsi qu’une pointe de flèche triangulaire à courtes ailettes et pédoncule en proviennent. Le ramassage d’éléments de la Tène Finale Le bac à draille de Veauchettese limite à la présence d’amphores de type Dressel 1 et une anse avec le timbre HF. Pour la période gallo-romaine, les principaux types de céramiques sont présentes, la sigillée est néanmoins plus discrète. De la sigillée luisante a été ramassée, repoussant la fin probable d’occupation du site à l’Antiquité Tardive.

  Pour la période médiévale, il ne reste pas grand-chose de la maison forte ou château des Veauche de Veauchette, implanté en bordure du fleuve. Il n’est même pas certain que l’actuel château de Sasselanges soit à l’emplacement de l’édifice primitif.

 

Bulletin n° 7, 1996

Unias

Unias


 

 Vue aérienne d'Unias et du lit majeur de la Loire Unias se situe en bordure de la Loire, sur la rive gauche. Les fluctuations du fleuve mais aussi, sans doute, l’activité humaine font qu’une partie de son territoire, composé d’anciennes gravières, se trouve sur l’autre rive du fleuve. Le nord-ouest de la commune est inscrit dans un large méandre du fleuve tandis que le reste du territoire est formé par une terrasse haute.

  Pour les périodes préhistorique et protohistorique, quelques éléments lithiques, principalement des fragments de lames et de lamelles ont été ramassés lors des prospections du GRAL, ce sont des découvertes isolées ne permettant pas de conclure à une installation.

  Malgré son statut de zone inondable, le lit majeur a connu une occupation à l’époque antique. Le tirage par les travaux agricoles et le lessivage par les crues ont dispersé des indices archéologiques dans de nombreuses parcelles du lit majeur. Deux zones, situées légèrement en hauteur par rapport au reste du paysage, contiennent une densité importante de témoins archéologiques.

  Dans la première, située au nord de la plaine alluviale d’Unias, quelques éléments de céramique et des fragments d’amphores de type Dressel 1 placent une première occupation à la Tène Finale. Le reste des indices est typiquement gallo-romain : fragments de tuiles à rebords ; tessons de céramique commune, peinte, à paroi fine et sigillée. Cette dernière, lisse ou à décor, indique une occupation couvrant, au minimum, les deux premiers siècles de notre ère.

 Plan des sondages de la villa des Gargottes La seconde est située au lieu-dit Les Gargottes. Les premières prospections avaient mis en évidence la densité et la variété des indices archéologiques : tuiles à rebords, tessons de céramique commune, peinte, à paroi fine et céramique sigillée. Cette dernière, grâce aux formes et aux décors avait permis d’avancer une datation couvrant les deux premiers siècles de notre ère. Une marque de potier appartenant au potier FIRMO avait été ramassée. Des blocs de maçonnerie, des enduits blancs et colorés, ainsi que des éléments appartenant à un chauffage par hypocauste indiquaient la présence d’une villa gallo-romaine. Des sondages réalisés par le GRAL en 1997, complétés par un petit décapage de surface lors d’une étude géomorphologique en 2005 ont mis au jour les vestiges, très arasés, d’une villa gallo-romaine. Le relevé des structures montre l’existence de plusieurs pièces dont deux étaient chauffées par un système d’hypocauste et une terminée par un mur en demi-cercle. Deux états ont été identifiés. Dans le premier, une seule pièce était chauffée et le mur en hémicycle n’existait pas. L’arasement en dessous des niveaux de sol a empêché d’esquisser une destination aux différentes parties, hormis le praefurnium, pièce en sous-sol qui permettait de faire fonctionner le chauffage. C’est dans le comblement de ce local que l’essentiel du Vue générale et praefurniummatériel archéologique a été retrouvé.

  Quelques indices ont aussi été ramassés sur la terrasse, en deux points. Les deux parcelles contiennent principalement des fragments d’amphores de type Dressel. La première se situe au sud, à la limite avec la commune de Craintilleux et la seconde, à l’ouest, à la frontière avec celle de l’Hôpital-le-Grand. Cette derniere paraît avoir été entamée par les travaux de construction de l’autoroute A72.

  Unias était au Moyen-Age le centre d’une seigneurie, dont les premiers seigneurs connus étaient la famille des Lavieu, la branche dite de Riverie. Elle passa ensuite dans celle des Mays, seigneur de Cuzieu. Cette seigneurie se trouvait située de l’autre côté du fleuve.

  L’église, citée au XIe siècle, a pour caractéristique notamment d’avoir son abside bâtie en petits moellons carrés dont l’origine gallo-romaine est probable. Il pourrait s’agir de pierres issues de la destruction de la villa des Gargottes.

 

Bulletin n° 7, 1996
Bulletin n° 8, 1997

Saint-Romain-le-Puy

 Saint-Romain-le-Puy


 

Vue aérienne du prieuré  La commune de Saint-Romain-le-Puy est située dans la partie est de la plaine, au pied des monts du Forez. Son paysage se partage entre les premiers contreforts de la montagne, au sud et une vaste plaine. La particularité de son relief est le pic basaltique émergeant de la plaine dont le sommet est couronné par les vestiges d’un prieuré.

  La prospection sur la commune s’est déroulée en deux temps. Elle avait fait l'objet d'une campagne d'inventaire et de vérification de sites par le GRAL en 1993. L'année 2010 a été l'occasion de compléter les données déjà fournies par une prospection systématique.

  Saint-Romain-le-Puy abrite les 3/4 de l’agglomération secondaire gallo-romaine de Chézieu, hameau situé à l’extrémité nord de la commune. Elle succédait à un habitat de plaine datant de la Tène Finale et était située en bordure de la voie antique connue sous le nom de voie Bolène, peut-être au carrefour de deux voies. Le site avait été découvert en 1864 et il a fait depuis l’objet de plusieurs campagnes de fouilles :

  • entre 1882 et 1892, de nombreuses structures ont été relevées, dont la voie antique. Une mosaïque décorée de poissons fut découverte à cette époque ;

  • en 1934, un effondrement du talus de la voie de chemin de fer fit apparaître un dépôt d’amphores de type Dressel 1 ;

  • entre 1961 et 1978, des fouilles furent menées par plusieurs archéologues amateurs mettant au jour de nouveaux murs et un puits qui fut fouillé ;

  • en 2000, la présence d’indices découvert en prospection sur l’emplacement de la future usine Solover, fut le point de départ de sondages puis de fouilles de la part de l’Inrap. Elles mirent au jour un vaste ensemble gallo-romain composé de bâtiments, de structures sur poteaux de bois, de voies de circulations, etc. Des éléments, moins nombreux indiquent une fréquentation plus ancienne du site, à la Tène Finale, à l’Age du Bronze et au Néolithique. Tesson de céramique plombifère

  • en 2001, le raccordement de l’usine à la voie de chemin de fer fut l’occasion d’une fouille sur toute l’emprise de la voie. La voie Bolène fut redécouverte ainsi que de nombreuses structures : fossés, murs, drainages, atelier de potiers…

  • en 2009, un diagnostic de l’Inrap au nord de l’agglomération trouva à nouveau la voie antique et quelques murs. Les fouilles effectuées par la société Archéodunum permirent de suivre la voie sur toute la longueur de la fouille et d’en connaître la structure. Quelques bâtiments ont été fouillés ; ils semblent liés à un artisanat du fer.

Décor d'applique en sigillée  Une synthèse des recherches sur le site, accompagnée d’une bibliographie a été dressée par le GRAL et les prospections ont permis de cerner assez précisément la surface occupée par les différentes périodes. Elle se révèle importante. Les prospections dans la partie nord-est, la plus connue, n’ont fait que confirmer les données déjà connues, notamment une présence gauloise plus riche et plus présente dans la partie nord. Les parties sud et sud-ouest sont tout aussi denses et riches en indices. Ces derniers sont en grande majorité gallo-romains et nous noterons parmi la quantité de matériel archéologique ramassé lors de nos prospections : plusieurs fragments de moule de céramique sigillée à décor (trouvaille déjà signalée au XIXe siècle) ; des fragments de fibules ; une petite hache polie ; un gros fragment de décor d'applique en sigillée (masque de théâtre) ; des monnaies gauloises et romaines ; de la céramique plombifère ; des indices d’une activité liée au travail du fer…

  Des prospections au nord-est de Chézieu, vers le lieu-dit Ferland ont permis de ramasser une quantité importante de silex taillés (nucléus, racloir, lames, lamelles, pointes, éclats) dans une zone riche en silex naturels apportés vraisemblablement par la rivière qui passe au pied de la parcelle. Nous sommes peut-être en présence d'un lieu de ramassage et de taille fréquenté à des époques différentes.

Pointe en silex  Au sud de Chézieu, on notera la présence d’amphore de type Dressel 1 dans plusieurs parcelles sans qu’il soit possible de déterminer s’il s’agit d’une occupation ou bien d’un épandage. Il en est de même au Petit Terland, aux Etangs, à Montclaret où les indices composés de fragments de terre cuite (tegulae, amphore) et de silex sont diffus, sans réelle concentration. Le cas le plus flagrant est celui de Terlant où 10 fragments de rebords appartenant à des tegulae ont été ramassés dans 6 parcelles voisines mais non contiguës ainsi que 6 silex répartis dans 3 parcelles.

  Près du château de la Bruyère, au sud duquel fut trouvé dans les années 1970 un habitat gallo-romain. Une autre présence, de même époque, a été détectée plus au nord. Il s’agit vraisemblablement de petits établissements et/ou de dépendances agricoles.
  A proximité, au hameau de l’Heurt, une monnaie de Constantin a été ramassée.
Décor sur céramique sigillée  Près de la source Parot, des indices furent ramassés en 1993 ; cette présence archéologique a été confirmée et la surface du gisement élargie, grâce à de nouvelles mises en culture.
  Quelques indices, composés de tegulae et de rares tessons ont été ramassés au pied du pic, sur son versant sud-est.

  Sur le plateau qui domine la Curraize, à l’ouest des Tourettes, une densité importante de tuiles à rebords, en limite de parcelle, laisse supposer la continuité d’un site plus important, sur la parcelle adjacente.

  La présence antique a laissé des traces au sommet du pic de Saint-Romain, malgré les travaux effectués pour l’établissement du prieuré. Il s’agit d’une fosse dépotoir datée de la fin de l’Empire romain ainsi que trois sépultures de l’Antiquité Tardive, creusées dans le rocher et utilisant des tuiles à rebords. Les remplois sont nombreux dans les murs de l’église : blocs à trous de louves, fragment d’autel funéraire, fûts de colonnes, blocs d’appareil réticulé, tuiles à rebords.

  Le pic, représenté en 1450 sur l’Armorial de Guillaume Revel, était au Moyen-Âge occupé par le village. Au sommet, dans une première enceinte, se trouvaient le prieuré et le château. A mi-pente, un ensemble d’habitations était regroupé autour de l’église dédiée à saint Pierre, enserré dans une seconde fortification. En bas, un autre regroupement d’habitations était enfermé dans une troisième enceinte. Au pied du pic, à l’extérieur, autour de l’église dédiée à saint Martin, on retrouvait une autre concentration d’habitats.

 

 

Bulletin n° 4, 1993
Bulletin n° 21, 2011

Saint-Georges-Hauteville

Saint-Georges-Hauteville


 

Vue aérienne du pic de Montsupt  La commune de Saint-Georges-Hauteville est située sur la bordure ouest de la plaine du Forez, à cheval sur cette dernière et sur les premiers contreforts des monts du Forez. Son territoire, très allongé, est bordé au nord par la Curraize, une rivière ayant formé une vallée encaissée. Au sud, on retrouve le ruisseau de Montclaret. Deux sucs volcaniques émergent du paysage. Il s’agit du pic de Montsupt et du Montclaret.

  Le passé archéologique de la commune était mince. Il existait seulement de vagues mentions d’une occupation du Néolithique et de la présence hypothétique d’un temple gallo-romain au sommet du Montclaret. La présence de ces occupations et du bâtiment est aujourd’hui impossible à vérifier car le lieu a été transformé en carrière. Quelques tuiles à rebords gallo-romaines étaient aussi signalées à Montsupt.

  Les prospections effectuées par le GRAL, sur les terrains disponibles, au pied du Montclaret ont permis la découverte d’une pointe de flèche en silex, datée du Néolithique final, et des indices gallo-romains. Ils appartiennent peut-être à un habitat, car outre de nombreux fragments de tuiles à rebords, d’autres indices ont été Pointe en silex de Montclaretramassés : des tessons de céramiques variées appartenant à des vases de stockage, des tessons d’écuelles, de vases ovoïdes ou de vases tripodes. On trouve aussi de la céramique peinte et sigillée parmi les ramassages.

  Entre les deux vallées, il s’est formé une arête rocheuse sur laquelle se sont développés le village et ses hameaux. C’est sur celle-ci que l’on retrouve une partie des sites Saint Georges sur la croix des Nizaysou indices de sites découverts en prospection. C’est aussi le point de passage supposé d’une ancienne voie romaine, peut-être plus ancienne, devenue voie médiévale et chemin romieu : la voie Bolène. Quatre sites, tous datant de la période gallo-romaine, ont été repérés.

  Au lieu-dit La Roche, en limite avec la commune de Saint-Thomas-la-Garde, ont été ramassés des fragments de tuiles à rebords mêlés avec de la céramique commune, l’ensemble très érodé. Aux  Perrières, un ensemble formé de trois zones de ramassage a été identifié. La première est composée de fragments de tuiles à rebords, accompagnés de  tessons de céramique dont de la céramique sigillée très érodée. Les deux autres contenaient de la tuile à rebords, de la céramique commune et quelques tessons d’amphores. Un fragment de rebord de Dressel I a été ramassé.  Aux Rèves et aux Muettes quelques fragments de tuiles à rebords ont été retrouvés comme dans plusieurs parcelles entourant le pic de Montsupt, confirmant les observations anciennes.

  Deux autres parcelles contenant des indices archéologiques, situées dans la partie plaine de la commune, ont été recensées. La première est située aux Grandes Terres : des fragments de tuiles à rebords et quelques tessons de céramique commune. La La tour de Montsupt au début du XXe s.seconde se trouve aux Grandes Marguerites, où le même type de matériel a été récolté, accompagné de quelques tessons d’amphores.

  La période médiévale se retrouve dans les deux centres de vie constitués par le bourg de Saint-Georges et le village de Montsupt. Dans le premier, hormis l’église, citée au XIIIe siècle mais dont la partie existante la plus ancienne date du XVe siècle, on retrouve quelques rares vestiges d’habitat civil. Dans le second, il reste peu de chose du château et du village représenté par Guillaume Revel en 1450 : un donjon cylindrique et la chapelle Sainte Marie Madeleine datée du XIIe siècle ; elle n’est pas représentée sur l’Armorial. Il existait au XVe siècle un hôpital, construit près du cimetière, dont l’activité était liée au trafic de la voie. On retrouve aussi quelques vieilles croix, notamment vers la ferme des Nizays où une sculpture de saint Georges figure sur le fût. Un moulin à vent, construction peu courante dans notre région, construit en partie en pisé était encore visible lors de nos prospections, dominant la vallée de la Curraize.

 

Bulletin n° 12, 2001

Chalain d'Uzore

Chalain d'Uzore


 

  La commune de Chalain-d’Uzore, se situe sur le versant ouest des Monts d’Uzore et constitue le pendant de celle de Saint-Paul-d’Uzore. Son relief est partagé entre le flanc ouest de l’émergence basaltique et une plaine formant une cuvette humide où l’on trouve plusieurs vestiges d’étangs. Le reste du territoire est constitué de prés et de quelques parcelles cultivées.

 Plan du Fanum de Chalain (La Diana) Comme l’ensemble des Monts d’Uzore, la commune a fait l’objet au cours du XIXe siècle de nombreux travaux ou suivis de travaux par des membres de la société La Diana ou des chercheurs locaux. Cela se traduisit par deux grands pôles de découvertes archéologiques.

  Le premier est connu sous le nom de la Pierre Murée. Les découvertes ont été faites au cours de trois campagnes, comprises entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle. Il s’agit tout d’abord d’un fanum ou petit temple rural de tradition celtique. Ensuite, située à l’ouest de la précédente, une villa gallo-romaine a été fouillée. Un trésor, daté du milieu du IIIe siècle de notre ère, composé d’objets usuels, de bijoux et de monnaies a été découvert dans un angle de murs de l’habitat. Cette découverte avait d’ailleurs occulté la fouille du bâtiment par lui même dont un plan avait été relevé rapidement mais n’avait jamais été publié. De nombreuses pièces, des couloirs de circulation, des murs en hémicycle, ainsi que ce qui paraît être un balnéaire apparaissent. Enfin, la dernière située encore plus à l’ouest, est décrite comme une dépendance du bâtiment précédent. Le relevé sommaire montre quelques murs de même orientation que l’habitat (est/ouest et nord/sud) et mentionne la présence de matériaux de construction et de quelques céramiques.

 Trésor de Chalain (La Diana) Le second pôle est celui situé au lieu-dit la Tuillière où un puits gallo-romain a été découvert et fouillé. Outre de la tuile à rebords et des fragments d’éléments d’hypocauste, plusieurs vases et cruches complets ont été exhumés. L’environnement de ce puits n’est pas connu.

  Nos recherches dans les archives ont fait apparaître plusieurs découvertes mal localisées au XIXe siècle : un plan d’un ensemble fouillé au lieu-dit les Cornillons sans aucun commentaire, où figurent plusieurs murs formant un ensemble allongé dans lequel on trouve plusieurs pièces et un sol en béton antique ; le dessin d’une clé mixte bronze/fer ramassée aux Echalats ; l’indication de la présence de tuiles à rebords au lieu-dit les Pavillons.

Décor sur céramique sigillée : félin  Les prospections systématiques effectuées par le GRAL ont permis de retrouver des indices archéologiques en plusieurs autres points de la commune : des éléments protohistoriques associés à des indices gallo-romains (tuiles à rebords, céramique commune et sigillée) aux Tissots ; des indices gallo-romains aux Robbets mélangés à de la céramique médiévale ; des fragments de tuiles à rebords et des tessons de céramique commune aux Buissonnées et aux Péchoires.

Vue aérienne de la motte de Bossieux  Dans l’ouest de la commune, vers le lieu-dit Bossieux, l’étude des archives, les prospections pédestres et aériennes ont mis en évidence plusieurs éléments : le ramassage de matériel lithique (éclats de silex et nucléus) sur un replat ; la présence d’une motte associée à un péage au cours du XVe siècle ; la mention d’une chapelle dédiée à sainte Catherine citée au XIIIe siècle ; la découverte d’un cimetière au XIXe siècle ; le passage d’une voie importante au Moyen-Age (le chemin Français) dont il reste les vestiges de la chaussée au gué de Pralong.

  Le bourg ancien, représenté par Guillaume Revel a fait l’objet par le GRAL de recherches en archives à la bibliothèque de La Diana à Montbrison. Plusieurs documents ont permis d’avoir une chronologie et une représentation intéressante du bourg : le terrier de Cruce de 1428 ; l’armorial de Guillaume Revel de 1450 ; le terrier Renevier de 1525 ; le terrier Perrot de 1565 et le cadastre napoléon de 1809. Ces documents nous ont Vue aérienne de l'église de Chalain d'Uzoreconduits à l’étude du bourg et de l’église.

  Cette dernière dédiée à saint Didier est située au centre de l’ancien bourg et, est étroitement liée au château. Le bâtiment s’est révélé beaucoup plus complexe que prévu. Il a subi des modifications, notamment au niveau des toitures. Le clocher possède des baies romanes et des structures, sans doute plus anciennes, ont été décelées : vestiges d’un crénelage ou de baies antérieures aux baies existantes. On note aussi la présence des gisants, datant du XVIe siècle, d’Anne de Joyeuse et de Gabriel de Lévis.

  Pour l’anecdote, les recherches dans les terriers nous ont permis aussi de retrouver la mention des ruines du fanum de la Pierre Murée qui, en 1565, portait le toponyme d’église des sarrasins alias de fourchaud. Cette appellation nous indique la manière dont fut utilisée une partie des matériaux de ce petit temple.

 

Bulletin n° 19, 2009

 

Bellegarde en Forez

Bellegarde en Forez


 

Vue aérienne de l'ensemble, constitué en 3 pôles  La commune de Bellegarde en Forez est située sur la rive droite de la Loire. Son territoire se répartit sur la plaine et sur les premiers contreforts des Monts du Lyonnais, en proportion d’un tiers pour la partie plaine et de deux tiers pour la partie montagne.

  Nos prospections se sont déroulées principalement dans l'ouest de la commune, constitué par la plaine et les piedmonts. Notre passage dans les quelques parcelles cultivées du relief s’est révélé infructueux.
 
Quelques éléments lithiques isolés ont été ramassés entre les lieux-dits les Varennes et la Veange. Nous avons notamment trouvé une pointe de flèche en silex rosé, malheureusement cassée. La faible densité de ces indices ne permet pas de situer un éventuel site.

  L’essentiel du mobilier archéologique ramassé date de l'époque gallo-romaine. La plupart des ramassages effectués sont limités : vers Les Vernes, de la tuile à rebords et de la céramique commune ; à La Vaure de la tuile à rebords ; encore de la tuile à rebords mais accompagnée de céramique commune variée (écuelle, vase ovoïde, vase de stockage, fragments d’amphores et un fragment de céramique sigillée) dans deux zones proches l’une de l’autre, situées à l’ouest ; de la tuile à rebord, un fragment possible d’amphore de type Haltern 70, de la céramique commune et peinte au nord-ouest du territoire. Au lieu-dit le Ceriset, les éléments récoltés indiquent par leur variété et par leur densité la présence probable d'un habitat : fragments de tuiles à rebord ; tubuli d’hypocauste ; tessons d’amphores, fragments de céramique commune et de céramique sigillée lisse Pointe de flèche en silexet à décors. Ces dernières ont permis d'avancer une datation de la fin du Ier siècle et du début du IIe siècle de notre ère pour l’occupation de ce site.

  Le village et l'ancienne forteresse médiévale sont bâtis à la sortie d’un défilé aux versants pentus, au fond duquel coule la rivière d’Anzieux. Cette vallée a été vraisemblablement un cheminement naturel pour traverser la montagne en direction des vallées Saône/Rhône, et de Lyon. Cette position stratégique fait du chatel de Bellegarda, cité en 1260, un des verrous du Forez. Bellegarde est un village bipolaire comme l’a représenté Guillaume Revel dans son Armorial datant de 1450. D’un côté le bourg castral et de l’autre un autre groupement d’habitats, autour de l’église. Le bourg castral est installé à la sortie de la vallée ; il est en forme Cadastre Napoléon du Châteaud’éventail et la partie haute est occupée par le château flanqué d’un donjon carré, tandis que la partie basse est occupée par des habitations. L’enceinte suit la pente et son parcours est rythmé par une succession d’échauguettes en bois et de tours rondes. Une tour rectangulaire, précédée d’un pont-levis, constitue l’entrée de la forteresse. Au XIXe siècle, l’ensemble clos était encore occupé par de nombreux habitats, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. L’Armorial de Revel est difficile à interpréter car la physionomie des lieux a beaucoup changé. Au XVIe siècle, le château fut reconstruit dans la partie basse du bourg, au détriment des habitats et d’une partie des remparts.

  Le nombre de bâtiments autour de l’église est limité. Cet édifice paraît avoir connu de nombreuses vicissitudes et l’église dessinée en 1450 ne se retrouve pas dans les descriptions ou plans anciens, encore moins dans le bâtiment actuel. Hormis une porte portant la date de 1656, attribuée à la maison de Javogues, aucun édifice ancien n’a été répertorié. Aux deux pôles cités, il faut en rajouter un troisième, situé au pied du relief, au carrefour de la voie appeléePhoto ancienne du Château viam Lioneysa et d’un itinéraire nord-sud. Ce lieu est connu sous le nom des Forges ou des Farges. Cet ensemble à trois centres de vie bien distincts (le château, l’église et le carrefour) forme une particularité de la commune.

  De l’autre côté de la vallée, sur le relief face à l’ensemble castral, se trouve la petite chapelle de Saint-Pierre-de-Montmain. Citée en 1343, il s’agit d’un édifice rustique, assez bas de toit. Il existait sur ce relief, selon plusieurs auteurs, une tour (de guet ?).

  Il faut aussi signaler la présence de plusieurs tuileries du XIXe siècle sur le cadastre Napoléon. Elles sont situées au pied du château pour l’une et dans la vallée du Claveau pour les autres. Quelques vestiges de bâtiments sont encore visibles.

 

Bulletin n° 16, 2006

Andrézieux-Bouthéon

Andrézieux-Bouthéon


 

  Bracelet en pierreLe relief d’Andrézieux-Bouthéon se partage entre une plaine alluviale incluse dans un méandre de la Loire et une plaine sur une terrasse ancienne. Son urbanisation est très importante et les terrains en état d’être prospectés se limitent à la basse plaine, à une bande située à l’est du territoire et quelques terrains sur la terrasse.

  Les trouvailles archéologiques anciennes se résument à un petit habitat datant du IIe siècle de notre ère, au lieu-dit Migalon, situé en pleine zone industrielle et fouillé partiellement en 1982.Sigillée à décor : petit cheval

  Les prospections dans la plaine alluviale ont permis la découverte de plusieurs sites situés sur un interfluve, entre le cours actuel du fleuve et un ancien chenal, qui constitue un relatif point haut. Pour la préhistoire récente, la présence de silex est assez récurrente sur les interfluves et dans leur proche environnement. Les éléments ramassés sont souvent isolés et peu significatifs : fragments de lames ou éclats. Seul un site, situé près de l’ancien Port de Bouthéon se démarque par la trouvaille d’une lame de silex associée à un fragment d’anneau disque en pierre polie.
Deux autres sites contenant du silex ont été inventoriés aux deux extrémités de la zone prospectée.

  Pour la période gallo-romaine, six sites contenant des indices ont été recensés. La moitié de ceux-ci ne contiennent que de la tuile à rebords associée à des fragments de vase de stockage et sur un des sites, de la céramique peinte et de la céramique à paroi fine. La céramique sigillée, par les formes et les décors, a permis de dater les autres sites du second siècle de notre ère. Ces découvertes contribuent à mettre un peu plus en exergue la Timbre sur amphore : EMdensité d’occupation des terrains situés en zone inondable. Deux sites inventoriés se trouvent en plein milieu de la zone urbanisée : les premiers indices se résument à deux éclats de silex associés à des tessons très érodés, non tournés et de facture grossière. Les seconds, se composent d’une quantité non négligeable de tuiles à rebords et de quelques fragments d’amphores. Vue aérienne du château de BouthéonDes travaux récents à proximité du bourg de Bouthéon ont permis de recueillir d’autres tessons d’amphores de type Dressel 1 dont deux rebords avec des timbres. Enfin, à l’est du territoire de la commune, au lieu-dit La Tuilerie, de nombreux fragments de terre cuite parmi lesquels nous retrouvons de la tuile à rebords, des fragments de vases de stockage et d’amphores de type Dressel 1 ont été ramassés.

  La période médiévale est bien représentée : un château ayant connu de nombreux remaniements, un bourg castral dont il reste quelques éléments de remparts et une porte.

  De la céramique médiévale a été ramassée au lieu-dit le Port de Bouthéon associée à des éléments du néolithique et de l’antiquité montrant ainsi une continuité d’occupation lié au franchissement du fleuve.

 

Bulletin n° 12, 2001

Saint-Marcellin

Saint-Marcellin-en-Forez est une commune située dans l’angle sud-ouest de la plaine du Forez. Elle a donc toutes les caractéristiques liées à cette position. Son territoire à l’ouest et au sud est composé des premiers reliefs des monts du Forez tandis que le reste forme une plaine s’abaissant vers l’est. Seule, la colline de Batailloux en émerge. Deux rivières ont largement entaillé le relief : le Bonson forme en grande partie la limite est de la commune ; la Mare coule dans la partie ouest. L’argile est une composante importante du sous-sol de la plaine tandis que les coteaux bien exposés ont été dans les temps anciens largement plantés en vignes. Le site du Pic de l Violette, connu pour son occupation datant du Néolithique Chasséen et du 1° Age du Fer, se trouve en partie sur le territoire de la commune. Elle le partage avec celle de Périgneux. La présence de quelques silex, souvent isolés, complète modestement l’occupation de la commune à la préhistoire et à la protohistoire. Près du Bonson, des ramassages dispersés sur une très grande surface ont fait apparaître une occupation d’époque gauloise. Cette présence a été confirmée par la présence de nombreux murs et d’une quantité importante d’amphores d’importation de type Dressel 1 apparus lors de travaux de drainage. Les prospections aériennes ont aussi montré la présence de bâtiments, de fossés, d’enclos et de ce qui pourrait être une voie d’accès au site. L’occupation des lieux s’est poursuivie à l’époque gallo-romaine en plusieurs points ; il s’agit probablement de petites fermes accompagnées de bâtiments agricoles. Près du Batet, une occupation a perduré puisqu’on y ramasse quelques fragments d’amphores du Ier siècle et qu’un trésor monétaire datant du début du IVe siècle a été anciennement découvert. Aux environs des Plantées, la présence d’un atelier de potiers de cette période est soupçonnée. Lors de travaux de construction, un nombre élevé de couvercles en terre cuite a été trouvé. Dans la périphérie deux autres parcelles contiennent tous les éléments liés à un habitat : tuiles à rebords, céramique commune, à paroi fine, sigillée. Parmi cette dernière figurait une marque de potier appartenant à ABITVS de la Graufessenque (Aveyron). Plusieurs décors sur ce type de céramique figurent parmi les ramassages. La présence de tuiles à rebords et de céramique commune a aussi été constatée dans plusieurs parcelles situées sur les piedmonts du relief. Ces occupations sont souvent modestes et les ramassages limités à des fragments de tuiles à rebords, de la céramique commune, des tessons de vases de stockage et des fragments de moulin à bras. Saint-Marcellin-en-Forez était au Moyen-Age une possession des comtes de Forez. Au XVe siècle, la ville était dotée d’une double enceinte, comme on peut le voir sur la représentation laissée par Guillaume Revel. La première, de forme carrée, contenait le « château » et l’église. A chaque angle se trouvait une tourelle en encorbellement et un donjon imposant s’élevait sur un des côtés du quadrilatère. Un fossé entourait l’ensemble ; sa présence a été confirmée par des travaux récents. Une seule porte d’accès est visible sur le dessin. Un second passage, diamétralement opposé, est supposé mais peut-être pas contemporain. La seconde enceinte venait en appui sur la première et enfermait le bourg. Une porte, surmontée de mâchicoulis, a été représentée par G. Revel. Une seconde, la porte Gaillard, est supposée là où figure une tour surmontée de hourd. Cinq tours rondes et une tour carrée sont visibles sur le pourtour. Ultérieurement, d’autres portes ou passages ont été ouverts dans la fortification. Actuellement, le visiteur peut suivre sans difficulté une grande partie des remparts et observer les vestiges de plusieurs tours rondes. Outre l’église, conservant des éléments de sa période romane, plusieurs bâtiments datant des XVe et XVIe siècles sont visibles, comme par exemple la maison châtelaine. Au détour des rues, il est aussi possible de trouver de nombreux remplois de pierres moulurées ou d’éléments de sculptures. La chapelle dédiée à sainte Catherine a été désacralisée depuis de nombreuses années. Ce bâtiment datant de la fin du XIIe ou début du XIIIe siècle est situé hors les murs. Elle conserve un charme certain et une fresque située dans le tympan du portail représentant le martyre de la sainte. A l’opposé, en arrière de la première enceinte, se trouve la belle demeure du Colombier. Dans la large périphérie du bourg se trouvait le chastel d’Aboën dont-il ne reste rien hormis un plan caractéristique sur le cadastre Napoléon. La ferme ou maison des Angérieux à la Lande n’a pas laissé plus de vestiges. Le fief de Batailloux, d’origine plus récente, n’a laissé de sa splendeur que quelques éléments en élévation visibles encore il y a quelques années et le plan d’un grand jardin à la française. La commune conserve aussi l’un des rares ponts du Moyen-Âge de notre département. Il se trouve près du lieu-dit de Vérines et porte le nom de pont du Diable. C’est un ouvrage à deux arches asymétriques formant un dos d’âne dont le pavage est conservé. Plusieurs croix de pierre méritent un intérêt ainsi qu’un curieux bachat ou sarcophage creusé dans le rocher à Grézieux.

Rivas

Rivas


 

Vue aérienne du bourg de Rivas  La commune de Rivas est située sur la rive droite de la Loire, en bordure du fleuve. L’essentiel de son territoire est installé dans le lit majeur. Seule l’extrémité est occupe une position un peu plus élevée sur les contreforts de la terrasse ancienne.

  Aucune découverte archéologique n’était connue sur ce territoire.

  La prospection systématique effectuée par le GRAL a mis en évidence un potentiel très intéressant, malgré une surface de prospection réduite, dans un contexte de zone inondable et d’exploitation de la pointe ouest par des gravières.

  Les indices les plus anciens ont été trouvés près du lieu-dit Le Lac. Il s’agissait de tessons de céramique non tournée, érodés et peu exploitables. Ces ramassages sont des indices d’un site protohistorique. Son existence fut, par la suite, confirmée par des sondages au lieu-dit La Roche. Ils mirent en évidence une occupation du Néolithique Chasséen et de l’Age du Bronze. Une seconde intervention sous la forme d’un diagnostic de l’Inrap, près de Tempier, confirma la présence diffuse de tessons du Néolithique et des indices d’une occupation de l’Age du Bronze datée par des tessons de céramique.

Silex (dessin V. Georges)  Les autres indices datent de la période gallo-romaine. Près du Crozet, il a été ramassé des fragments de tuiles à rebords en quantité importante, des morceaux de tubuli d’hypocauste, des éléments de maçonnerie (chaux + pierres), de la céramique commune, peinte et sigillée. La densité et la présence de matériaux de construction inciteraient à croire à l’implantation d’un petit habitat. Malheureusement, un lotissement est venir recouvrir l’ensemble sans que l’on puisse en apprendre plus.

  Quelques fragments de tuiles et d’amphores proviennent d’un creusement Croix des Mariniersde fondation près de La Cote. L’absence de terre cultivée aux alentours ne permet pas de confirmer une occupation.

  Près du Lac, sur une surface étendue, il a été récolté : des fragments de tuiles à rebords ; des fragments d’amphores ; des fragments de meule à bras ; de la céramique commune, peinte, métallescente, à paroi fine, grise décorée, à pâte blanche et sigillée. La datation de cette dernière couvre les deux premiers siècles de notre ère. La présence d’un habitat est possible.

  Près de La Vorzillière, les indices sont moins abondants. Ils ont été retrouvés en bordure de la parcelle sans possibilité de poursuivre au-delà. Le matériel est composé de : fragments de tuiles à rebords ; fragments d’amphores ; morceau de meule à bras ; céramique commune et sigillée. Cette dernière, en petite quantité et de petite taille semble indiquer une datation du Ier siècle de notre ère.

  Sous L’Hermitage, des fragments de tuiles à rebords ont été trouvés en plusieurs points, jusque dans le pavage du chemin sans qu’une origine précise ait été trouvée.

  Au Moyen-Age, Rivas était une petite seigneurie donnée par le comte de Forez à son banquier Guillaume du Verney. Il existait un petit prieuré cité en 1225. Nous ignorons si l’église dédiée à saint Blaise était commune à la paroisse et aux moines. Le village est situé en bordure du fleuve près duquel se trouve une croix, dite croix des Mariniers, datant de 1515 et ornée de quatre personnages.

  Il y avait sur la commune un point de franchissement du fleuve, désigné sous le nom du Port, en aval du pont actuel. Il existait aussi un ouvrage d’art portant le nom de pont de Rivas bien que situé entre les communes de Veauche et Veauchette. Cité dans deux actes de la fin du XIIIe siècle, il n’apparaît plus ensuite. Redécouvert dans les années 1970, il fut détruit complètement.

 

Bulletin n° 9, 1998

 

Margerie-Chantagret

 Margerie-Chantagret


 

 Vue aérienne du bourg de Margerie-Chantagret La commune de Margerie-Chantagret est une commune de montagne. Elle est bordée, au nord, par la Curraize et au sud par la Mare, deux rivières qui coulent au fond de profondes vallées, aux pentes souvent escarpées. Entre les deux, se trouve un plateau s’élevant vers l’ouest. A l’angle sud-est se trouve le Mont Marcoux et à l’ouest le suc de Bussy, deux reliefs d’origine volcanique.

  Deux zones géographiques avaient fait l’objet de mentions et de découvertes importantes au XIXe siècle. Au Suc de Bussy, des sépultures furent mises au jour. Le matériel décrit, bien que différent selon les sources utilisées, Céramique métallescente à décorlaisse penser à la présence d’une petite nécropole du IVe siècle. La profondeur de la découverte (environ 0,70 m) n’a pas permis un repérage de ce site en prospection. Par contre, nous avons ramassé sur plusieurs parcelles situées autour ou près du Suc des indices archéologiques : fragments de tuiles à rebords, céramique commune et fragments d’amphores de type Dressel I.Tessons de céramique sigillée

  La seconde zone de découverte se situe près du Mont Marcoux. Les mentions et les localisations étaient assez floues. La découverte d’une statue de Mercure sur les lieux ainsi que la toponymie avaient été à l’origine de tous les écrits, notamment la présence supposée d’un temple dédié au dieu Mercure. Nos prospections ont permis de constater une occupation assez importante à l’époque gallo-romaine, principalement sur la pente ouest de la montagne. En plusieurs points, nous avons ramassé des fragments de tuiles à rebords et vers le lieu-dit le Brêt, ces fragments étaient accompagnés de céramique commune, de quelques tessons de céramique sigillée et de céramique métallescente.

  Les autres sites, se répartissent le long de deux voies importantes. Il s’agit tout d’abord de la voie Bolène qui entre sur la commune à l’est pour en ressortir au sud. Le second itinéraire permettait depuis Saint-Rambert de rejoindre l’Auvergne, Croix de Bussyen passant par Saint-Marcellin. Il permettait aussi de joindre le pont de Vérines ou pont du diable. Ces deux voies se croisaient à l’emplacement du village.

  Le matériel archéologique ramassé sur ces sites est en général assez pauvre : fragments de tuiles à rebords, céramique commune, fragments d’amphore de type Dressel I. Un seul site contenait de la céramique sigillée, très érodée, près du Lac de Rivoire.Le Christ bénissant de la croix du Casson

  La période médiévale n’a pas laissé beaucoup de traces dans le bourg de Margerie-Chantagret, seulement quelques remplois de pierres sculptées ou moulurées. L’église n’a été construite qu’au XIXe siècle.

  La maison forte ou château du Rousset, cité dès 1260, fait depuis quelques années l’objet de travaux de sauvegarde et de restauration par les propriétaires actuels et aussi un suivi du GRAL. Les éléments conservés de ce petit château montrent plusieurs états, attestant des remaniements et des modifications.

  Deux croix méritent un intérêt. Celle de Bussy ou croix des Sarrasins, est un losange de granit formant une cuvette, surmonté d’un croisillon. En son centre se trouve une billette entourée de quatre autres plus petites. La croix du Casson, fait partie des croix les plus anciennes du département. Inscrit dans un quadrilobe, se trouve un Christ dont l’attitude ressemble plus à celle d’un Christ bénissant qu’à celle d’un Christ crucifié. Sur l’autre face, figure une Vierge à l’Enfant.

  

Bulletin n° 10, 1999

Chamboeuf

 Chamboeuf


 

Vue aérienne de l'église du prieuré de JourceyLa commune de Chamboeuf a son territoire très allongée dans le sens est-ouest et sa géographie est partagée entre deux types de reliefs : une partie en plaine et une partie vallonnée formée par les premières pentes des Monts de Lyonnais. Au niveau hydrographique, la Coise forme la limite nord sur une faible longueur, tandis que le Volvon s’étire sur toute la limite sud et remonte ensuite vers le nord.

  Le passé archéologique est constitué par la découverte au XXe siècle, dans les déblais du curage d’une mare, de matériel daté de l’époque gallo-romain au lieu-dit La Tallodière. Lors des sondages suivants, il fut découvert un talon de hache polie, ainsi qu’une lampe à huile portant la marque de FORTIS. La seconde trouvaille est celle d’une monnaie romaine datant du second siècle de notre ère près du prieuré de Jourcey ; elle fut attribuée à l’empereur Antonin le Pieux.

  La prospection du GRAL a montré un potentiel intéressant et au total, onze sites ou indices de sites nouveaux ont été inventoriés. Quatre d’entre eux se trouvent dans la plaine. Au lieu-dit Luminaire, deux parcelles contenaient, en petiteMarque FORTIS et fragment de hache polie quantité, des fragments de tuiles à rebords et de céramique commune ; prés de l’abbaye de Jourcey la densité de tuiles à rebords était beaucoup plus importante mais aucun matériel céramique n’a été ramassé (il faut peut-être mettre en relation ces indices avec la découverte monétaire) ; prés du lieu dit La Grange c’est encore quelques fragments de tuiles à rebords qui ont été récupérés. Les sept autres sites se retrouvent dans la partie montagneuse, autour des lieux-dits Précuminal et Grande Combe. Ce sont tous des sites gallo-romains. Deux des gisements ne possèdent que de la tuile à rebords en surface (un peson, découpé dans une tuile a été trouvé). Le matériel recueilli dans les cinq autres est beaucoup plus varié. Ils contiennent de la tuile à rebords, des céramiques communes, des fragments d’amphores, des fragments de moulins à bras, des tessons de vases de Chapiteaux de Jourceystockage et pour certains de la céramique à paroi fine, de la céramique métallescente, peinte et sigillée. Une grande partie de ces indices se trouve à peu de distance d’une voie de crête remontant au nord de la vallée de la Coise (au pont Chambon ou pont des romains). Elle traverse tout l’est de Chamboeuf, pour entrer sur la commune d’Aveizieux après avoir franchi le Volvon par un gué, puis se dirige vers le sud.

 Cul de lampe sculpté de l'église La période médiévale est représentée par l’église, citée au XIIe siècle, mais reconstruite en grande partie au XIXe siècle. A l’origine, il semblerait qu’elle appartenait à un petit prieuré uni à celui de Veauche, non pérenne. Les vestiges les plus anciens visibles ont vraisemblablement ceux d’un édifice plus récent datant des XVe/XVIe siècles. A l’extrémité ouest de la commune se trouve l’ancienne abbaye de Jourcey. Sa fondation a pour origine le don effectué vers 1145 de la terre de Jourcey à l’abbaye de Fontevrault par Pierre Ronin et son frère dit Le Palatin. Les dons effectués par les plus riches familles foréziennes firent de ce prieuré un propriétaire foncier de première importance. Les vestiges de bâtiments de l’abbaye sont à l’intérieur d’un clos privé et donc non visitables. De l’ensemble de ceux-ci, il ne reste que l’église, amputée de son chœur qui servait de remise agricole.

 

Bulletin n° 12, 2001

Saint-Bonnet-les-Oules

 Saint-Bonnet-les-Oules 


 
Vue aérienne du bourgLa commune de Saint-Bonnet-les-Oules se situe sur la frange est de la plaine du Forez, en partie sur les premiers contreforts des Monts du Lyonnais dont elle forme le coin sud-est. Une légère élévation, à la limite avec la commune de La Fouillouse, ferme la plaine du Forez au sud. Le relief plat mais aussi les premières pentes sont caractérisés par un sol et un sous-sol très argileux. La partie montagneuse s’élève assez rapidement. Elle est entrecoupée de petites vallées dans lesquelles s’écoulent des ruisseaux ; le Volvon forme la limite nord.

  Quelques éléments antiques avaient été découverts au XIXe siècle sur le territoire de la commune, notamment des monnaies romaines au lieu-dit Bénières, ainsi que des tessons d’amphores et des fragments de tuiles à rebords près de Lapra et près du lieu dit le Milieu.

  Les prospections effectuées par les membres du GRAL ont permis d’étoffer largement les connaissances sur l’occupation antique de la commune. Les éléments les plus anciens proviennent des environs du lieu dit La Plaine. Ce sont des traces ténues d’une occupation protohistorique : tessons érodés et fragment de lame en silex blond. 
  Une dizaine de parcelles répertoriées contiennent des indices gallo-romains. Elles sont situées dans la plaine et sur les premiers contreforts des collines. Le ramassage de tessons d’amphores et de tuiles à rebords a confirmé les découvertes anciennes de Lapra. Près du hameau de La Cartala, mélangés avec du matériel plus récent, des fragments de tuiles à rebords, un quart de rond en terre cuite et de la céramique commune peuvent être les indices de la présence d’un petit habitat. Sur les premiers contreforts, au lieu-dit Les Roches, des fragments de tuiles à rebords, d’amphores et un morceau de moulin à bras sont ici aussi associés à des éléments plus récents. Au sud de ce lieu, un second sitePlanche de céramique médiévale semble plus important et contient, outre les classiques fragments de tuiles à rebords, des morceaux de tubulii appartenant à un système de chauffage par hypocauste. Ces éléments sont accompagnés de céramique commune, de fragments d’amphores et de trois éclats de silex.

  Sur l’éperon, entre le bourg de Saint-Bonnet-les-Oules et le hameau de Sourcieux, une des rares parcelles trouvées en état d’être prospectées contient quelques éléments de tuiles à rebords.

  Le matériel archéologique ramassé dans deux parcelles près du lieu-dit Les Ogiers, semble appartenir à un habitat. Une première zone, dans laquelle des fragments d’amphores et de la céramique commune de couleur sombre, dont un fragment de panse à décor peigné parait antérieur à la période gallo-romaine, ont été ramassés ; il s’agit vraisemblablement d’une occupation datant de l’époque gauloise. La seconde zone, d’époque gallo-romaine, contient de la céramique très érodée : on reconnaît des fragments de tuiles à rebords, de la céramique commune, de la céramique à pâte blanche (fragment de mortier ?), de la céramique sigillée et de la céramique peinte, type bol de Roanne.

  Le passé de la commune lié à l’exploitation de l’argile est connu de longue date. Le toponyme oule accolé à celui de saint Bonnet est la preuve la plus visible du passé lié à la poterie de la commune. Les prospections anciennes et récentes montrent une présence importante de tessonnières ou d’emplacements possibles de fours datant des XVIIe et XVIIIe Cadastre Napoléon du bourgsiècles. Une fabrication plus ancienne, attestée par des textes, a aussi été mise en évidence par les prospections en plusieurs lieux. Près de Lapra deux cercles charbonneux d’environ 4 m de diamètre autour desquels la céramique médiévale abonde, sont sans doute les vestiges de deux fours. Les caractéristiques des produits qui y ont été fabriqués sont : mode de cuisson majoritaire en mode B’ ; pâte très riche en quartz  ; éventail de décors réduit : cordons lisses, digités ou écrasés, digitations, rares rainures ; rebords de trois types : rebords à bandeau, rebords éversés et rebords droits.

  Saint-Bonnet-les-Oules était le siège d’une seigneurie appartenant à partir du XIIIe siècle à la famille d’Angérieu pendant trois siècles. Elle passa ensuite au gré des ventes ou des mariages entre différentes mains. L’étude du château, fortement modifié au fil des âges, reste à faire. Selon la légende, c’est lors des translations des reliques de saint Bonnet que l’église lui fut consacrée. Le bâtiment actuel qui a succédé à deux autres bâtiments, date du XIXe siècle.

 

Bulletin n° 13, 2002

Boisset-Saint-Priest

 Boisset-Saint-Priest


 

Maison de Fontvial  La commune de Boisset-Saint-Priest est installée sur les premiers contreforts des Monts du Forez. Ses limites ouest et sud/est sont formées par la profonde vallée de la Mare et ses ravins escarpés et boisés. Le centre est formé d’un étroit plateau s’élevant par paliers dans le sens nord/sud et se déroulant en pente douce jusqu’aux bois de Bazourges et la plaine dans le sens ouest/est. Le territoire est irrigué par de nombreux cours d’eau. Les centres de vie se sont développés sur le plateau et sur les pentes qui descendent vers la plaine. La commune ne connaît pas de centre proprement dit mais contient de nombreux gros hameaux (Boisset, Saint-Priest, Fontvial, Lucenol). Les terres en état d’être prospectées ne représentent que 20% environ du territoire de la commune.

   Le passé archéologique de la commune était inexistant et aucune trouvaille ancienne n’y avait été signalée. Les prospections ont révélé la présence d’indices archéologiques en huit points du territoire. Ces sites datent tous de la période gallo-romaine et ils sont pauvres en matériel archéologique de surface. A première vue, ils n’indiquent pas la présence d’habitats mais plutôt de bâtiments dont la vocation serait agricole. Les indices archéologiques ramassés se limitent souvent à quelques fragments de tuiles à rebords répartis sur de petites surfaces.

 Eglise St Priest : le clocher Voûte d'ogives de l'ancienne église de BoissetPlan de l'église de St PriestLe passé médiéval est représenté par un habitat rural des XVIe et XVIIe siècles partiellement conservé ou visible sous la forme de réemplois. Deux églises ont été étudiées. La première est celle du bourg de Boisset, amputée de sa façade, d’une partie de la nef, d’une chapelle latérale par des travaux routiers. Ce qu’il en subsiste a été réutilisé en salle commune. On notera la présence de lambeaux de fresques dans les combles. La seconde est l’église de Saint-Priest dont les bases sont romanes. Des travaux d’agrandissement successifs n’ont laissé de l’édifice originel que la nef.

  Le réseau routier a été étudié et il montre une grande densité de chemins importants liés d’une part à une voie conduisant au Livradois et d’autre part au pont de Vérines, ouvrage franchissant la rivière La Mare, située à la limite sud de la commune.

 

Bulletin n° 13, 2002

Pralong

Pralong


 

Vue d'ensemble du bourg  Pralong est située au nord de Montbrison. C’est une commune de piedmont : elle se situe en bordure de la plaine du Forez et occupe les premières pentes des monts, assez haut dans le relief. Ce dernier est composé d’une succession de combes, de plateaux plus ou moins déclives et de collines. Ce n’est pas une grande commune en terme d’étendue, mais au total, ce sont 22 zones contenant des indices archéologiques qui ont été identifiées ou retrouvées.

  La grande majorité de ces indices date de la période gallo-romaine et se limite souvent à une petite densité de tuiles à rebords. Parfois une antériorité, datant de la Tène finale, est envisagée par la présence d’amphore de type Dressel 1.

  Le site de La Sarra ou Sarrée, connu depuis le XIXe siècle, parait être l’emplacement d’un grand habitat où les fouilles et les ramassages anciens (les parcelles sont aujourd’hui plantées de prairies) ont montré la présence d’un chauffage par hypocauste, de matériel céramique varié et de quelques objets en bronze.

  Deux autres sites, situés respectivement près des hameaux de la Corée et de celui de Ceyrieux pourraient être des lieux dédiés à l’habitat, car la présence de matériaux de construction et une quantité de tessons de céramique dense Boucle de ceinture gallo-romaineet variée Boucle de ceinture gallo-romaineen sont des marqueurs importants. Les autres zones sont plus difficiles à identifier : peut-être des occupations liées à l’agriculture bien que certaines pourraient d’ailleurs n’être que le résultat d’un épandage.

  L’église de Pralong, citée au XIIIe siècle a conservé quelques éléments de cette période. Mais c’est surtout au XVIe siècle, puis au XIXe, qu’elle a connu de gros travaux. Elle est qualifiée « d’exemplaire tardif de gothique flamboyant, probablement milieu XVIe, d’une qualité médiocre ». Pourtant, c’est un édifice émouvant dans sa simplicité car il est le reflet de la dévotion d’une population aux revenus modestes qui a voulu édifier un lieu de prière avec ses simples moyens. Elle est aussi un exemple parmi les nombreux petits édifices gothiques religieux du Forez.

  Un ensemble ferme et habitat, situé au hameau de Say, présente un noyau ancien, sans doute du XVIe siècle, autour duquel s’est développé au fil du temps tout un ensemble de constructions qui font de ce lieu un site remarquable.

 

Bulletin n° 20, 2010

Champdieu

Champdieu


  

  Champdieu est situéeVue aérienne du bourg de Champdieu au nord de Montbrison, à cheval sur la plaine et sur les premières pentes des monts du Forez. Huit ruisseaux ont façonné son relief et s’écoulent dans la plaine. Ils ont créé des zones humides, des marécages et des étangs, aujourd’hui maîtrisées. Située près de Montbrison, la commune est en expansion : une zone artisanale et de nombreux lotissements ont été créés, limitant les zones de prospections dans le piedmont et les premiers reliefs. Vignoble réputé localement, la commune a gardé des traces dans son habitat et son parcellaire de son passé vinicole.

   Les prospections systématiques ont identifié une douzaine de zones contenant des indices archéologiques. Vers Le Garet, quelques éléments céramiques peuvent être attribués à l’Age du Bronze et aux alentours, des éléments lithiques, isolés, ont été ramassés. Un peu plus haut, près de Pinasse plusieurs parcelles contiennent des indices gallo-romains Meule à bras gallo-romainesous forme de fragments de tuiles à rebords. Sur une de ces zones figurait aussi de l’amphore type Dressel 1. Vers le Muret, le sud de la Corée et les Jovittes, ce sont aussi des éléments lithiques isolés qui ont été trouvés ; parmi eux se trouvait un nucléus.

   A Jobert, à la limite avec une parcelle en friche, les éléments ramassés indiquent un habitat possible. Vers le Roset, le matériel céramique varié et dense pourrait lui aussi indiquer un lieu d’habitat, peut-être plus vaste que le précédent. Vers la ferme de la Vallon, seul lieu en zone humide où des indices ont été ramassés, il semblerait que nous soyons sur l’emplacement d’un bâtiment à vocation agricole si l’on en croit le ramassage de plusieurs gros fragments de meule à bras.

   Le bourg est connu pour son prieuré fortifié qui constitue la seconde enceinte d’un ensemble représenté au milieu du XVème siècle par Guillaume Revel. Les vestiges des fossés et des remparts sont inscrits dans le parcellaire mais aussi en élévation. Des ouvrages de défense, il ne reste que la touMeurtrière de la porte de la viller flanquant la porte et les vestiges plus ou moins bien conservés de trois autres tours. La conception du rempart est originale pour notre région. Il est constitué d’une série d’arcs brisés se succédant à un rythme à peu près régulier. Ces arcs sont très frustes. Ce système « d’arcades aveugles » a pour conséquence de faire supporter la charge du rempart aux piles entre chaque arc et d’alléger la construction par un remplissage avec des pierres, des galets ou des fragments de terre cuite liés au mortier de chaux. Cette économie de matériaux était un des buts recherchés ; en plusieurs points la construction en arcade est suivie d’une élévation en pisé et à une partie terminale en pierres pour asseoir le chemin de ronde.

  Cette construction à l’économie est typique de régions pauvres en pierres, ce qui n’est pas le cas ici. Il faut peut-être y voir une économie de coût liée à l’achat des fournitures et à leur transport. L’absence de livres de compte ou d’informations sur les conditions de la construction ne permet pas d’en savoir plus. Des relevés et un inventaire le plus exhaustif possible des structures conservées ont été effectués.

   De nombreux éléments  médiévaux ont été inventoriés : habitats situés dans le bourg ou dans les hameaux, croix des XVIe et XVIIe siècles, remplois de pierres moulurées ou figurées. Trois gués pavés ont été relevés : deux sur le ruisseau de Ruillat et un sur celui de Champeau. Il sont sans doute liés au passage de la grande voie du Forez.

 

Bulletin n° 20, 2010

Marclopt

Marclopt


 

 Sarcophage de Titus Audax Marclopt est située sur la rive droite de la Loire. Son territoire, très allongé dans le sens est/ouest, est limité dans cette dernière direction par un méandre de la Loire. Son relief se partage entre une terrasse alluviale ancienne et une plaine alluviale occupée par des chambons. Cette partie du territoire conserve des traces des divagations du fleuve ; on devine dans les ondulations du relief d’anciens chenaux ou bras du fleuve.La seconde caractéristique, évidente sur le cadastre ancien, est la présence très importante des étangs qui occupent le quart de la surface de la section B des Martinons (à l’est de la commune).
  Tous ces éléments géomorphologiques ne sont pas sans influence sur son archéologie et sur les résultats des prospections.

  La commune était déjà connue archéologiquement par la présence d’un des rares sarcophages monumentaux antiques du département. Il est daté du IIe siècle de notre ère. A Tassin, la plaque funéraire en bronze de Julius Lucanus a été découverte accompagnée du matériel céramique gallo-romain. Au sud de l’église, parmi des sépultures (mérovingiennes ?) une fosse contenant des céramiques gallo-romaines a découverte lors de travaux.

  La présence d’indices archéologiques isolés (silex, céramique grossière, fragments de tuiles à rebords,Nucléus tessons de céramique) dans la plaine alluviale n’est pas rare. Il semble que les crues aient tenu un rôle non négligeable dans cet apport d’indices archéologiques. Néanmoins, trois zones où la densité de matériel est importante ont été localisées : une première comportant des indices gallo-romains (tuiles à rebords, céramique commune), une zone avec présence de matériel attribuable à l’Age du Bronze (lithique et céramique non tournée) et une zone contenant des éléments médiévaux, située au pied du bourg (céramique).

  Au nord de la commune, en bordure de la balme qui domine cette plaine une parcelle contient des éléments assez hétéroclites : Néolithique et Age du Bronze (nucléus, fragments de lame et céramique à décor peigné), Gallo-romain en petite quantité (tuiles àTessons de céramique protohistorique rebords, fragment de tubuli d’hypocauste, céramique commune et sigillée).

  Des indices d’occupation gallo-romaine (tuiles à rebords et céramique commune) ont été ramassés à l’est du bourg médiéval, venant confirmer des trouvailles faites vers 1970 au sein même de l’enceinte fortifiée. Dans une autre parcelle, situé plus au nord, a été ramassé une quantité anormale de fragment de verrerie antique accompagné de céramiques et de tuiles à rebords. La photo aérienne montre à cet endroit, plusieurs structures (bâtiments ?) et plusieurs fosses.

  A l’est de la commune vers les lieux-dits Chatelard et Chantagret quatre parcelles distinctes ont été localisées contenant respectivement : des indices de l’Age du Bronze (céramique non tournée et matériel lithique), des indices de la période de la Tène Finale (amphores de type Dressel 1 et céramique), des indices gallo-romains (fragments de tuiles à rebords pour une parcelle et tuiles à rebords accompagnées de céramique commune et céramique sigillée pour l’autre).

Chapiteau du choeur

Abside de l'église dédiée à saint Martin  

Pour la période médiévale, une recherche en archive a permis de mieux connaître l’ancienne maison forte, aujourd’hui détruite. Une étude du bourg ancien fortifié et de l’Armorial de Revel a été effectuée ainsi qu’une étude sur l’église dédiée à Saint-Martin. La partie la plus remarquable de cet édifice est son chœur, daté des XIe/XIIe siècles dont l’abside est en cul de four à trois arcatures. Les arcs retombent sur des chapiteaux décorés.

 

Bulletin n° 16, 2006

Magneux-Haute-Rive

 Magneux-Haute-Rive



  La commune de Magneux- Haute-Rive  est installée en plein centre de la plaine du Forez, en bordure de la Loire, sur sa rive gauche. Une large partie de son territoire, situé à l’est, est formée par le lit majeur de la Loire ; le reste est constitué par une terrasse, en lègère pente, au bord de laquelle le bourg est installé.

  Les prospections ont permis l’identification de quatorze zones contenant des indices archéologiques de sites. Comme pour les autres communes situées en bord de Loire, le lit majeur a été très occupé aux périodes antiques.

  Pointe de flèche à ailettes et pédonculeLa période protohistorique est très présente. Au sud-ouest du bourg, en plusieurs points, de nombreux indices composés d’éclats de silex et plusieurs pointes de flèches (à ailettes et pédoncules, tranchantes) ont été ramassés. Dans le lit majeur, près d’un ancien méandre du fleuve,Pointe de flèche à ailettes et pédoncule associé à des éclats de silex, de la céramique non tournée unie et à décor (incisions, cannelures) a été récoltée. Près de la Tuilière, les indices sont composés de céramique non tournée à décor de cordons digités, associé à des amphores d’importation de type Dressel 1 et des fragments de meules. Au nord-est, vers Tournon, le même type d’association a été constaté. Des fouilles effectuées à Cornecul avant la création d’un lotissement, ont permis l’identification de deux périodes d’occupation : Bronze Final et Tène Final. Des négatifs de poteaux sont les témoins de la présence probable de deux bâtiments de plan longiforme à deux nefs et abside

  Décor sur céramique sigillée : félinLes gallo-romains se sont aussi installés dans le lit majeur du fleuve. Vers les Vorzes, il s’agit vraisemblablement d’un habitat lié à un établissement agricole : tuiles à rebords, céramique commune variée, céramique peinte, céramique fine lisse et à décor, céramique sigillée. Décor sur céramique sigillée à engobe noire : amourVers les Chambons, le site ressemble au précédent, avec le même type de matériel mais il a connu une réoccupation au Moyen-Âge, liée peut-être à la traversée du fleuve. Plusieurs autres parcelles contiennent des indices souvent limités à des fragments de tuiles à rebords et quelques tessons de céramique, attribuables à de petites dépendances ou à de petits établissements agricoles. A Tournon, il s’agit peut-être d’un petit habitat sur lequel a été ramassé de la tuile à rebords et des éléments variés de céramique. La Tessons de sigillée luisanteparticularité de ces sites repose sur le fait d’avoir retrouvé, sur trois d’entre eux, de la sigillée luisante. Cette céramique datant de l’antiquité tardive, indique une occupation pouvant aller jusqu’aux IV/Ve siècles de notre ère. Cette présence gallo-romaine se retrouve aussi sur la terrasse, à l’ouest du bourg d’où provient des fragments de tuiles à rebords et des tessons de céramique mais aussi au sud, en limite avec la commune de Chalain-le-Comtal où la densité de tessons et de tuiles retrouvée inciterait à placer un habitat.

 Cadastre Napoléon de l'ancienne église dédiée à saint Martin La voie antique, connue sous le nom médiéval de voie Bolène forme la limite est de la commune. Un autre itinéraire, venant de Feurs à travers le lit majeur semble traverser la commune en diagonale.

  Siège d’une seigneurie, une étude a été effectuée sur ses différents possesseurs. Quelques vestiges médiévaux liés à une demeure nommée château vieux sur l'ancien cadastre ont été relevés. L’église dédiée à saint Martin, a été reconstruite au XIXe siècle sur un emplacement différent de celui qu’elle occupait à l’origine. Il en de même pour l’ancien cimetière ; seule une croix gothique en conserve l’emplacement. Il existait aussi un petit prieuré connu sous le nom de Saint-Nicolas de Bolène, cité en 984, mais dont la trace se perd au XVe siècle. Nous citerons aussi une pierre saint Martin dont l'emplacement se situe à la limite avec la commune de Chambéon, au nord.

 

Bulletin n° 15, 2005

 

Chalain le Comtal

Chalain le Comtal


  

Chalain-le-Comtal fait partie des communes de bord de Loire dont une portion du territoire se trouve dans le lit majeur du fleuve. Elle se situe sur la rive gauche. Le bourg est établi sur la terrasse.

Pointe en silex  Les ramassages effectués au XIXe s. par l’Abbé Valendru forment une base archéologique solide et fournie, principalement située dans la large périphérie du village. Une douzaine de secteurs ont ainsi été répertoriés. Certaines localisations ont pu être vérifiées et confirmées. La plupart des trouvailles sont des lots de silex et de céramiques non tournées. Le matériel lithique, daté de différentes sous-périodes du Néolithique est composé de pointes de flèches (pointes losangiques, foliacées, ovalaires), de grattoirs, de lames et lamelles parfois retouchées, de nucléus. On trouve aussi quelques indices de la Tène Finale et Gallo-romain.Hache polie
  Les prospections du GRAL ont confirmé cette importante présence du Néolithique et de nouveaux gisements potentiels ont été identifiés : éclats, pointes de flèches (à ailettes et pédoncules, tranchantes), racloirs, nucléus, lames et lamelles, parfois accompagnés de céramique non tournée. Des tessons à décor de l’Age du Bronze ont aussi été récoltés. Les aires de ramassages sont sensiblement les mêmes, autour du bourg, hormis pour Montazy, où une petite hache en pierre polie a été recueillie dans un contexte où plusieurs périodes sont mélangées. Quelques éléments ont été aussi ramassés en bordure du lit majeur.

Monnaie gauloiseLa période Gallo-romaine est aussi très présente. Autour de Fontanes, il apparaît plusieurs zones de ramassages rapprochées qui pourrait faire penser à une agglomération de plusieurs bâtiments. S’agit-il d’un grand ensemble ou plusieurs petites fermes ? Le matériel retrouvé laisse penser à une large occupation du lieu comprise entre le Ier s. av. J.-C. (amphore de type Dressel 1) jusqu’à l’Antiquité Tardive (céramique sigillée luisante). Le reste du matériel est très varié : tuiles à rebords ; céramique commune, fine, peinte et sigillée ; fragments de meule. A une centaine de mètres de ce lieu, sur une surface moins importante, nous retrouvons le même type de matériel avec ici aussi, deuxDécor sur céramique sigillée : personnage en toge zones de ramassages. Sur la première, quelques silex et fragments de céramique non tournée indiquent une occupation plus ancienne qui connaît une continuité à la période Gauloise (monnaie et céramique) et se poursuit tout au long de la période Gallo-romaine. La seconde zone, avec du matériel plus rustique (tessons de vases de stockage, céramique commune épaisse) apparaît plus comme une dépendance agricole lié à cet habitat. Toujours dans cette zone, un troisième gisement, moins étendue mais concentré contient le même type de matériel : tuiles à rebords ; céramique commune, fine, peinte et sigillée lisse et à décor. Ici aussi, un habitat est supposé. Le ramassage de tuiles à rebords, parfois accompagnée de tessons de céramique,est assez courant aux Petites Varennes, au Poirier, à Beauplan Cippe gallo romain en remploiou encore à Montazy. S’agit-il de petits Céramique estampéeétablissements ou bien des dépendances agricoles ?
  Des deux cippes signalés au XIXe s., il n’en reste plus qu’un, utilisé comme socle de croix à un carrefour, près du lieu-dit le Poirier.

 
  La seigneurie serait, à l’origine, un bien du comte de Forez qui serait passé dans le giron de la famille Lavieu. Du château, il ne reste rien, hormis peut-être quelques assises de murs et la forme circulaire du bourg sur le cadastre ancien. Au XIXe s., il ne restait plus qu’une tour cylindrique et des vestiges de fossés. L’église citée en 1225, a été démolie et d’après l’après l’Abbé Valendru, de nombreux vestiges furent découverts en remploi dans ses murs. La chapelle du cimetière, dédiée à Notre-Dame de Chalain et lieu de pèlerinage et de guérison, a conservé son chœur à 3 pans, caractéristique. La fontaine de Beauplan, aujourd’hui sous les broussailles, était aussi un lieu de guérison dont il faut peut-être rechercher une origine plus ancienne.

  La voie antique, connue sous son appellation médiévale de voie Bolène, forme la limite ouest de la commune. Sa caractéristique principale est sa grande rectitude sur ce tracé.

 

Bulletin n° 14, 2003

Lézigneux

 Lézigneux


  
  La commune de Lézigneux est située au sud de la ville de Montbrison.Hache polie Elle s’étage sur les premières pentes ou piedmonts des monts du Forez. On y distingue deux composantes géographiques situées de part et d’autre de la Vidresonne. La première à l’ouest, forme un large plateau, entaillé par de nombreux ruisseaux et dominé par le Pic Bœuf et celui de Janeysset. La seconde à l’est, dont le relief est relativement plus doux s’étend jusqu’à la limite de la plaine de Forez.

  Deux sites avaient fait l’objet d’études et de signalisations. Le premier, situé près du hameau de Valensanges avait fourni un matériel lithique abondant daté du Néolithique final : pointes de flèche (à ailettes et pédoncule, foliacées) ; racloirs ; burins ; perçoirs ; lames et lamelles retouchées ; haches polies. Le second, près de Vidrieux, est une villa romaine que les prospections n’ont pas permis de retrouver.

   Les prospections du GRAL ont confirmé et élargit le périmètre de ramassage de matériel lithique : un nucléus près de Champannet ; des racloirs et des esquilles de nucléus près de la Verpillère ; une lamelle retouchée, un racloir et un talon de hache polie à Mérigneux ; des éclats provenant du gisement de Ruffieux (commune de Précieux).

   Des éléments Gallo-romains sont largement présents. Tout d’abord autour du hameau de Décor sur céramique sigillée : chevalValensanges où plusieurs gisements ont été identifiés. Le plus important, situé non loin des premières habitations contient outre de la tuile à rebords, des tessons de céramique commune et de la céramique sigillée. A la Verpillère, les silex étaient accompagnés de fragments de tuiles à rebords et de quelques tessons d’amphores. A Mérigneux, la présence d’une villa paraît plus assurée : fragments de tuiles à rebords ; éléments de chauffage par hypocauste ; fragments de meules et d’amphores ; tessons de céramique variée ; céramique sigillée à décor ; céramique à paroi fine et métallescente ; fragment de verre milliaflore. Une habitation semble possible aussi un peu plus bas dans le relief, près des Cartales : tuiles à rebords ; fragments d’amphores ;Anneau en verre tessons de céramique commune variée ; céramique sigillée lisse ; petit morceau d’anneau coloré en pâte de verre. Sur les piémonts, à l’est du territoire de la commune la densité de gisements est importante : aux Vernes, en limite avec la commune de Saint-Georges-Hauteville, ce sont des fragments de tuiles à rebords, des fragments d’amphores et des tessons de céramique commune qui ont été ramassés ;  à Vidrieux des fragments de tuiles à rebords et des tessons d’amphores ; à La vieille église dédiée à saint MartinNoailleux quelques tuiles à rebords. Cette densité pourrait trouver une explication par la position de ces coteaux, exposés à l’est, situés au sud-ouest de la ville thermale d’Aquae Segetae (Moingt) et au nord-ouest du bourg artisanal/commercial de Cheyzieu (Saint-Romain-le-Puy).Vue aérienne de la chapelle saint Roch

 

  Le territoire de Lézigneux était à l’époque médiévale partagé en plusieurs entités : une partie dépendait des châtellenies de Lavieu et d’Ecotay l’Olme ; il existait une petite seigneurie à Mérigneux et le domaine de Vidrieux constituait une rente noble. De ce passé, il reste encore quelques éléments. Plan de l'ancienne église dédiée à saint MartinDe nombreuses pierres moulurées (encadrements de fenêtres ou de portes de l’ancienne demeure seigneuriale ?) à Mérigneux ; plusieurs croix des XVIe et XVIIe siècles ; une chapelle dédiée à saint Roch au lieu-dit Vidrieux, édifiée en 1630 ; des remplois de pierres moulurées dans plusieurs hameaux. L'étang de Vidrieux constitue un exemple parmi les plus anciens de la création artificielle d'une retenue d'eau.

  L’ancienne église dédiée à saint Martin a failli être détruite complètement à la fin du XIXe siècle (seuls le chœur et les sacristies ont été démolis) date du XVe siècle. Un édifice plus ancien est mentionné au XIe siècle. Son plan est asymétrique, constitué par 3 nefs comportant 3 travées. Le clocher s’appuie sur la troisième travée du côté droit. C’est un édifice trapu dont la décoration intérieure se limite à celle des retombées d’arcs en ogive et des clés de voûte. Le blason de la famille Bourbon apparaît plusieurs fois.


Bulletin n° 14, 2003

Trelins

 Trelins


  
  La commune de Trelins, située sur le côté ouest de la plaine de Forez, se partage entre une Tesson protohistoriquecomposante de plaine et une partie montagneuse.

   La première forme la partie est de son territoire. Elle est limitée au nord par la rivière du Lignon. Cette rivière tumultueuse sort de la montagne jusqu’alors contenue dans un lit encaissé et trouve sur Trelins la première occasion de s’étendre. Son lit majeur est donc large et les variations de son lit principal ont été nombreuses. Au lit majeur succède une plaine s’élevant au sud vers Marcoux et à l’ouest pour atteindre les piémonts. Ces derniers s’élèvent vers le nord jusqu’au plateau où est établi le bourg de Trelins ; l’ensemble forme un éperon naturel. La partie ouest de la commune est montagneuse. On retrouve le Lignon en tant que limite communale avant qu’il ne fasse le grand tour du massif montagneux. Il a formé à cet endroit une vallée profonde. Dans ce relief ingrat, nous retrouvons trois plateaux ou replats sur lesquels les principaux hameaux se sont établis : celui de Cromorel/leClos planté de vignes, puis celui de Montaillard/Matorge  et enfin celui de Chorigneux. Hormis  le Lignon, nous retrouvons deux  petits ruisseaux, ceux de la Goutte de Reigneu et de la Goutte du Petit Pont.

Photo aérienne d'un petit temple rural  Les découvertes archéologiques anciennes sur la commune de Trelins datent essentiellement du XIXe siècle. Lors du transfert du cimetière de l'église vers son emplacement actuel des vestiges d'époque gallo-romaine ont été mis au jour : tuiles à rebords, céramiques, monnaies... Un puits cylindrique fut aussi fouillé dans le bourg. D'autres trouvailles gallo-romaines, mal localisées et mal documentées, ont été signalées à l'ouest du bourg, à Chorigneux, au Clos, et au Mortier.

  Un bilan effectué par l'Inventaire du Patrimoine, montre que la période comprise entre le XVIe et XVIIIe siècle est bien représentée notamment par l'église, portant une des dates les plus connues de l'histoire de France, celle de 1515. Elle passe pour être l'une des plus belles représentantes du style gothique forézien. Il existe aussi, dans une des anciennes maisons du bourg, un souterrain découvert en 1877. Le GRAL en a réalisé des relevés en 1992 (Bulletin n° 4, 1993).

 Décor sur céramique sigillée : lièvre

  Les prospections pédestres ont été accompagnées de quelques survols aériens. Près du hameau des Foriats, sont apparues les traces de deux carrés imbriqués, placés au centre d'un enclos. Ce schéma pourrait être celui d'un fanum ou petit temple rural. Ce type de structure, gallo-romaine, mais de tradition gauloise n’est connu à ce jour qu'en un seul exemplaire dans lePeson en terre cuite département de la Loire : à Chalain d’Uzore, commune proche. Les recherches dans l’entourage de ce possible bâtiment ont montré une large occupation, couvrant les périodes gauloise et gallo-romaine. Quelques indices plus anciens, à confirmer, ont été ramassés.

 Céramique grise à décor Dans la large périphérie, à Assieux et aux Places, des traces d'une présence gallo-romaine ont été repérées. L'occupation du petit plateau sur lequel est établi le bourg se confirme en plusieurs points par la présence de tegulae et de céramiques gallo-romaines, notamment en arrière de l’église. Le plateau où est situé la ferme de Cromorel a, lui aussi, connu une occupation gallo-romaine, sans doute un habitat. Des tegulae et de nombreux tessons de céramiques variées  furent ramassés en quantité importante. En continuant notre ascension, vers le hameau de Montaillard, quelques éléments gallo-romains, mélangés à des céramiques médiévales ont été retrouvés. Ils appartiennent vraisemblablement à un petit château, dépendant de la seigneurie de Couzan, signalé au XIXe siècle sous le nom de château de Matorge.

Vue de l'abside de l'église dédiée à saint Maurice  Quelques éléments en silex, au sud du hameau de Chorigneux, éclats et fragments de lames, sont à ce jour les éléments les plus anciens retrouvés sur le territoire de la commune.

  Quelques éléments d’archéologie industrielle datant des XVIII/XIXe siècles ont été recensés : four à tuiles dans la vallée du Lignon et les piedmonts ; four à chaux ; moulin de Mérizat.

  La position géographique de Trelins en bordure de deux voies de communication importantes explique cette riche et ancienne occupation : la première, une voie d'Aquitaine, à la sortie de la vallée du Lignon, voie de passage et de pénétration vers l'Auvergne. La seconde, une voie nord-sud, connue sous son appellation médiévale de chemin du Forez, dont les vestiges des piles d’un pont sont encore visibles au Mérizat.

 

Bulletin n° 23, 2013

Marcoux

Marcoux


 

 Vue aérienne Marcoux, carte postale ancienne Le village de Marcoux est installé sur le flanc ouest de la plaine du Forez. Il fait partie des communes dont le territoire se situe à cheval sur la plaine et sur les Monts du Forez. La composante de plaine est cantonnée à la seule extrémité est. Le relief devient ensuite escarpé et on atteint un plateau où sont établis les deux hameaux de La Bruyère et d’Ecullieux. Il est bordé au nord-ouest par la profonde vallée du Lignon et par celle du ruisseau de Barras ; au sud et à l’ouest par le ruisseau de Drugent. Ces cours d’eau forment les limites communales. Le ruisseau de Barras et le Drugent prennent naissance à peu de distance. C’est entre les deux sources que le passage est le plus aisé et quel’on retrouve le Col de la Pelletièrequi constitue un passage obligé pour ceux qui désirent atteindre Saint-Bonnet-le-Courreau. Dans ce relief, Montaubourg constitue la particularité géologiquede la commune. Il s’agit d’un ancien volcan appartenant  aux plus vieilles manifestations volcaniques d’Europe.

Pierre à cupules de Segotier 
Les découvertes archéologiques anciennes sur la commune de Marcoux étaient limitées à des ramassages de tuiles à rebords, non documentés et non localisés avec précision. Une chapelle dédiée à saint Antoine et un cimetière sont signalés par les chercheurs du XIXe siècle. Les datations varient avec les auteurs.Accès bouché d'une galerie souterraine

  Cette relative pauvreté archéologique a été confirmée par les prospections et  seulement trois zones nouvelles contenant des indices archéologiques furent découvertes. La première, vers le lieu-dit Les Grandes Rases où de la tuile à rebords a été ramassée en bordure de parcelle. Le second, sur un petit plateau vers Prélion où les fragments de tuiles à rebords étaient accompagnés de quelques tessons de céramique. Le troisième, sur le vaste plateau où se trouvent les hameaux d’Eculieux et de La Bruyère. Le matériel, plus diversifié, avec notamment quelques tessons de céramique sigillée, permet d’envisager  la présence d’un habitat rural.

  Sur la colline de Segotier, un ensemble de terrasses ont été aménagées autour d’un bloc granitique. Au sommet, parmi plusieurs cupules d’origine naturelle, l’une d’entre elle semble avoir une origine anthropique. L’utilisation et la datation n’ont pu être définies.Vue aérienne du château de Gouttelas

  Il ne reste pas grand-chose de la maison forte de village abandonnée sans doute au profit du château de Gouttelas, ainsi que de l’église reconstruite en grande partie au XIXe siècle. Les constructions du XVIe siècle, croix et habitats, sont relativement nombreuses et bien conservées. Un souterrain situé sous une maison du bourg a été répertorié. Il est composé d’une salle d’où partent deux galeries aujourd’hui murées. Quelques éléments artisanaux/industriels datant des XVIII/XIXe siècles ont été localisés, notamment quelques tuileries dans le prolongement de celles déjà inventoriées sur la commune de Marcilly-le-Châtel ainsi qu’un four à chaux. Aucune de ces structures ne sont parvenues intactes jusqu’à nous.

 

Bulletin n° 23, 2013 (à paraître)

Mornand

Mornand


 

Vue aérienne de Mornand  La commune de Mornand est située au centre de la plaine du Forez, dans un paysage sans relief marqué, hormis une légère élévation sur son flanc est. Son territoire, allongé du nord au sud, se répartit de part et d'autre du Vizézy. Cette rivière est la composante principale de l'important réseau hydrographique de la commune. Il regroupe plusieurs de ses affluents et de nombreux étangs.

  Le lieu-dit Pommet avait fait l'objet de ramassage de matériel lithique au XIXe siècle : une pointe de lance, des pointes de flèches à ailettes et pédoncule, des grattoirs, des lames et des lamelles. Dans les années soixante, de la céramique de l'Age du Bronze fut aussi ramassée. En 1971, des sondages furent effectués sur les lieux de ces ramassages. Deux fosses contenant de nombreux tessons de céramiques datées de la fin de l'Age du Bronze furent découvertes et une grande jatte à anse avec un décor de cordons digités a pu être reconstituée.

  Les prospections effectuées autour du lieu-dit, par le GRAL, afin de confirmer et de documenter le site, Pointes en silexont permis d’élargir l’occupation et d'identifier une suite de sites protohistoriques établis sur ce côté de la rivière, au nord du bourg : céramiques non tournées datées du Néolithique Chasséen et de l’Age du Bronze avec, ou sans décors (cordons digités, au peigne, cannelés). Du matériel lithique, composé d’éclats, de lames, de lamelles, d’une pointe à base étranglée et d’une petite hache polie figure dans l’inventaire du matériel ramassé.

 Hache polie Cette occupation protohistorique des bords du Vizézy est aussi palpable au sud du bourg. Le matériel est parfois associé avec des éléments d’autres périodes. Par exemple, des tessons de céramique non tournée ont été ramassés à la limite du village, mélangés avec un fragment de moulin à bras, de la céramique noire médiévale et de l’épandage semi-moderne. Plus au sud, vers Les Maréchaux, du matériel lithique et quelques tessons clairsemés ont été ramassés autour et près des étangs. Aux alentours de Champs, sur l’autre rive de la rivière, des tessons attribuables à l’Age du Fer ont été récoltés.

  Si les périodes de la Préhistoire et de la Protohistoire sont bien représentées à Mornand, la période gallo-romaine l’est également.

  A la limite orientale de la commune, le long de la voie Bolène, plusieurs gisements contenant des indices gallo-romains ont été identifiés, notamment autour du lieu-dit Sauvagneux où du matériel archéologique a été retrouvé en cinq points différents. Suivant les parcelles concernées, le mobilier récolté va du simple épandage de tuiles à rebords, accompagné de quelques céramiques communes, au site plus conséquent où de la céramique variée (commune, peinte, fine), de l’amphore Dressel 20, de la céramique sigillée lisse et à décor et une clé mixte fer/bronze ont été retrouvées.Timbre sur amphore

  Autour de Champs, plusieurs gisements figurent dans l’inventaire du GRAL. Celui situé au sud du petit bourg,  peut être scindé en deux zones. Dans la première, le matériel composé de fragments de tuiles à rebords, de tessons d’amphores de type Dressel 1 et 20, de céramique commune et peinte, est assez dispersé. Dans la seconde, le matériel - la céramique commune notamment - est plus varié et plus dense. On y trouve aussi quelques fragments de céramique sigillée dont la pâte et les décors permettent d’avancer une datation du Ier siècle de notre ère. Quelques tessons de céramiques protohistoriques, témoins d’une occupation plus ancienne ont aussi été récoltés.

  Une autre zone de ramassage a été identifiée au nord de Champs. Le matériel disséminé sur une grande surface est composé de fragments de tuiles à rebords et d’amphores ; de tessons de céramiques commune et sigillée. L’occupation couvre une large période allant du Ier au IIIe siècles de notre ère ; on notera la présence d’un décor d’applique, une tête de lion, servant de déversoir à un mortier de type Drag 45.

  Le centre du hameau a livré quelques éléments archéologiques lors de travaux de création d’un rond-point. Deux structures excavées, dans lesquelles figuraient des tessons de tuiles à rebords et du charbon de bois, ont été relevées. Il est à noter que ces découvertes furent faites sur l’emplacement supposé de l’ancienne église dédiée à saint Martin.Décor sur céramique sigillée

  Des fragments de tuiles à rebords, parfois accompagnés de tessons d’amphores et de céramique commune ont été ramassés dans plusieurs parcelles situées autour du lieu-dit Les Maréchaux. Un de ces gisements était plus riche en matériel que les autres ; il contenait : de la céramique commune variée, de la céramique peinte, de la céramique à paroi fine à décor de guillochis et de la céramique sigillée lisse et à décors. Cette dernière a permis d’avancer une datation du IIe siècle de notre ère pour cette installation.

 Décor d'applique à tête de lion A l’ouest du bourg, une autre occupation gallo-romaine a été mise en évidence. Le matériel était composé de fragments de tuiles à rebords, de céramique commune variée, de fragments de moulin à bras, de morceaux de verrerie et de tessons de céramique sigillée à décors. L’ensemble date du IIe siècle de notre ère.Clé gallo-romaine bronze/fer

  Les éléments de la période médiévale sont assez rarement retrouvés lors des prospections. Pourtant, la commune de Mornand recèle plusieurs gisements de cette époque. Les éléments ramassés sont quasiment les mêmes sur tous les lieux de ramassage. Il s’agit principalement de tessons de céramique noire ou grise : rebords à lèvre éversée ou à bandeau ; décors à cordons lisses, digités, crantés ; décors incisés. Des ramassages sporadiques de ce type de céramique sont assez courants autour des hameaux et des villages ; cela a été vérifié autour du bourg de Mornand et du hameau de Champs. Ces découvertes sont plus rares en pleine campagne. C’est pourtant le cas vers Saint-Ange, où de nombreux tessons ont été ramassés sur une parcelle dite terre des macchabées qu’il faudrait peut-être mettre en relation avec un ancien prieuré disparu, celui de Saint-Nicolas-de-Bolène. Des fragments de céramique de ce type ont aussi été ramassés en quantité vers Les Piars, vers La Cotille, de l’autre côté du Vizézy vers Champs et au sud du bourg, en bordure du Vizézy.

  On ne retrouve que quelques vestiges de la maison forte de Champs, centre d’une seigneurie qui passa entre les mains de plusieurs seigneurs dont le comte de Forez. Le bâtiment par lui-même, semble avoir été élevé au XIVe siècle par un seigneur de la famille du Verney.

  De l’église dédiée à saint Martin à Champs, il n’existe plus rien, hormis le négatif sur le cadastre ancien d’un bâtiment et la tradition orale sur son emplacement approximatif. Avec les dernières découvertes effectuées dans le centre du hameau, la probable installation de l’église sur l’emplacement d’un bâtiment antique peut être envisagée.

 

Bulletin n° 17, 2007

Lavieu

Lavieu


 

Le pic de Lavieu  La commune de Lavieu possède le relief typique d’une commune de montagne, une succession de petits plateaux entrecoupés par des ravins. Deux émergences basaltiques dominent la commune : Le Suc, situé au sud, qui culmine à 766 mètres et le piton rocheux, sur les flancs duquel sont installées les maisons du bourg, dont le sommet est situé à 734 mètres.Décor sur céramique sigillée : danseuse Le paysage se traduit par une couverture boisée très importante limitant très fortement la prospection. Aujourd’hui, Lavieu est la plus petite commune et la moins peuplée du canton.

  Le passé archéologique de la commune se résume à une seule mention datant du XVIIIe siècle. Elle indique la présence d’un pavé en mosaïque, indiqué comme romain, dans une maison située à l’entrée du bourg. Cette information n’a pas été confirmée.

  Les prospections du GRAL, réduites par le manque de parcelles cultivées, ont été néanmoins fructueuses en quatre Structure excavéepoints. Des fragments de tuile à rebords et d’amphores furent retrouvés dans des tas de pierres situés sur les pentes où s’étage le bourg. Des fragments de tuile à rebords proviennent de parcelles situées vers La Côte et Trémolin. Le site de La Grande Pierre est énigmatique. Il regroupe trois éléments actuellement sans lien apparent. Le premier est une structure en creux, aménagée dans un affleurement granitique. Sa forme est quasiment rectangulaire, légèrement trapézoïdale (0,50 m de largeur à une extrémité et 0,46 m à l’autre extrémité, 0,72 m  de longueur, 0,30 m de profondeur). Les hypothèses envisagées (bachà : réserve d’eau pour les animaux, sépulture rupestre) n’ont pas trouvé d’argumentation satisfaisante et sa destination reste inconnue. Le deuxième est une pierre dressée, située en arrière, à l’origine du nom du lieu-dit. Le troisième est la présence de matériel gallo-romain dont un fragment de sigillée à décor daté du IIe siècle de notre ère.

  Le passé médiéval de la commune est lié à la présence d’un château du Comte du Forez et installé au sommet du pic. Cet ensemble important, Chapiteau du portail de l'église dédiée à saint Jacquesreprésenté par Guillaume Revel dans son armorial, fut complètement rasé vers la fin du XVIe siècle si l’on en croit les textes retrouvés. Un travail de relevé à main levée des microreliefs sur l’emplacement de la forteresse a été effectué par le GRAL. La destruction ancienne du site a favorisé le réemploi des pierres sculptées ou moulurées que l’on retrouve dans l’habitat proche et éloigné du bourg. L’église dédiée à Saint Jacques, remarquable par son portail flanqué de chapiteaux sculptés, a été étudiée par le GRAL. Une chronologie des différentes phases visibles de ses agrandissements et modifications a pu être établie.


Bulletin n° 13, 2002

Montverdun

 Montverdun



  Vue aérienne du pic de MontverdunLa commune de Montverdun a la forme d’un vague rectangle limité au nord par la rivière de Lignon. Elle s’arrête au sud, au niveau des Monts d’Uzore dont elle intègre la pointe nord. A ses pieds s’étale la plaine avec un léger pendage vers le nord. Il en émerge le pic de Montverdun, autre poussée basaltique. La partie nord est formée par le lit majeur de la rivière.

  La commune a fait l’objet, au cours du XIXe siècle, d’un intérêt accru et de nombreux travaux ou suivis de travaux. Nous pouvons regrouper les découvertes en cinq grands pôles.Couvercle de céramique de Bourchanin (La Diana)

  Le premier se situe à l’ouest du pic, au lieu-dit Bourchanin où un atelier de potiers a été découvert au XIXe siècle. D’après les descriptions, la céramique commune produite était caractérisée par une cuisson oxydante et des rebords micacés. Les travaux anciens, des ramassages et des études plus récentes ont montré une large occupation : une période gallo-romaine précoce, puis une période classique avec présence de moule à céramique sigillée et commune et enfin une période tardive, avec le ramassage de tessons paléochrétiens et d’une monnaie de l’empereur Magnence. Des fouilles plus récentes effectuées par l’Inrap ont mis en évidence une nécropole du Ier siècle de notre ère dans l’environnement proche de l’atelier.

  Le deuxième est constitué par un ensemble situé vers La Coterat/Saint Clément. Les descriptions qui nous sont parvenus laissent supposer la présence d’un habitat gallo-romain (murs, chauffage par hypocauste, béton de tuileau et matériel céramique) dans lequel est venu s’implanter un lieu de culte et un cimetière médiéval (sépultures en sarcophages, en fosse recouvertes de dalles). Des urnes cinéraires dont une, datée du IIe siècle, indiquent la présence d’une nécropole plus ancienne. Les prospections du GRAL ont permis d’élargir l’emprise du site vers l’ouest par la découverte de nouveaux indices gallo-romains.

Pointe en silex  Le troisième pôle se situe au nord-est de la commune, vers le lieu-dit La Loge. Des découvertes de matériel lithique mais aussi de céramiques gallo-romaines sont signalées. Les prospections du GRAL ont permis de retrouver et de cadastrer les sites dont la localisation était vague. D’autres gisements ont été identifiés et mettent en évidence une occupation très dense de la terrasse qui surplombe le lit majeur du Lignon, aux différentes époques depuis le Néolithique (pointes de flèche, racloirs, nucléus, lames et lamelles) jusqu’à la période Gallo-romaine.

  Le quatrième pôle est formé par la partie sommitale des Monts d’Uzore. Elle a fait l’objet de nombreux ramassages. Les indices les plus anciens appartiennent au Néolithique Chasséen (matériel lithique, hache polie et céramique). On trouve ensuite des indices de l’Age du Bronze et du premier Age du Fer (céramique non tournée à grande variété de décors) et du second Age du Fer (fibule). La chronologie se termine par la Tesson de céramique sigilléepériode gallo-romaine (tuiles à rebords, céramique, fibule). Les textes du XIXe siècle évoquent la présence d’un temple romain au sommet. Une occupation gallo-romaine est certaine mais la forme prise par cette installation reste à découvrir. La végétation dense empêche la prospection systématique et c’est au gré de l’exploration de souches que deux éclats de silex furent trouvés.

  Le cinquième pôle est constitué par le pic de Montverdun sur lequel des indices gallo-romainsFenêtre de l'église du prieuré dédiée à saint Porchaire ont été ramassés lors de travaux d’aménagements anciens.

  Parmi les trouvailles du XIXe siècle, il faut ajouter celle d’un four mis au jour sur les premières pentes des monts, lors du creusement du canal du Forez. Sa datation et son usage n’ont pas pu être définis.

  Plusieurs haches ont été découvertes sur le territoire de la commune à différentes périodes : une hache polie à La Pra en 1885 ; une hache à douille au sommet des Monts d’Uzore ; une hache à talon vers 1970 ; des haches du néolithique ou chalcolithiques à Bourchanin au XIXe siècle.

  Parmi les prospections récentes du GRAL, il faut mentionner des ramassages d’indices protohistoriques et gallo-romains vers La Rive, L’Etang César et la Garenne.

  La période médiévale est représentée par le magnifique prieuré installé au sommet du pic et l’église dédiée à saint Porchaire. Il existait au sommet des Monts d’Uzore deux chapelles dédiées à Notre Dame de Lorette et à sainte Geneviève, Elles sont aujourd’hui détruites. Il existait aussi un ermitage saint Roch. A la limite avec la commune de Chalain-d’Uzore, des sarcophages trapézoïdaux, non datés, ont été mis au jour lors de l’exploitation du basalte au XIXe siècle.

 

Bulletin n° 18, 2008

Cuzieu

 Cuzieu


 

  La commune se situe sur la rive droite de la Loire, près du confluent de la Coise et de la Loire.Décor sur céramique sigillée : créature jouant de la lyre La rivière et le fleuve ont fortement influencé son relief. La partie située à l’ouest est inscrite dans un vaste méandre du fleuve et forme son lit majeur. Les traces de divagation du lit mineur au cours des âges y sont encore visibles. On trouve une première terrasse sur laquelle l’essentiel du village moderne est construit ; elle est suivi d’une seconde terrasse, dite terrasse alluviale ancienne sur laquelle se trouvent les bâtiments médiévaux. Elle est limitée à l’est par le cours de la Coise. La confluence ancienne entre les deux cours d’eau a créé un éperon à l’extrémité duquel est bâti le château. Au-delà de la Coise, le relief est en légère déclivité d’est vers l’ouest, puis il forme une butte avant de retrouver une pente similaire à la précédente.

Planche de décors sur céramique sigillée  Les découvertes anciennes étaient limitées au ramassage de surface d’une lame en phonolite et à la découverte au siècle dernier d’une probable sépulture à ustion. Un petit vase dont la panse représente une tête de femme en provient.

  Les prospections effectuées par le GRAL ont montré que la présence antique sur la commune est très importante, une vingtaine de zones contenant des indices archéologiques ont été identifiées.

  Les éléments les plus anciens ramassés vers le lieu-dit Les Enfers remontent au Ier siècle avant notre ère. Il s’agit d’un racloir en silex, de fragments d’amphores de type Dressel 1 et de céramique grossière tournée.

  Une grande partie de ces indices se trouvent dans la large périphérie d’une voie qui entre sur la commune vers le hameau de Bel-Air, traverse la Coise, franchit la terrasse ancienne puis par la Bourgée Froide rejoint le lieu-dit Port d’Unias, toponyme lié à la traversée du fleuve. Sur son tracé, lors d’un curage de fossé, une structure empierrée de 4,70 m de largeur et de 0,50 m d’épaisseur a été repérée. Elle était composée de galets, de fragments d’amphores et de quelques tessons de céramique commune.

  Vers Bel-Air, le gisement est aujourd’hui sous les prés. Il semblerait que l’endroit ait été un carrefour de deux chemins : un de direction est/ouest, confirmé par la prospection aérienne et un d’orientation nord/sud. Cette croisée est peut-être à l’origine d’un regroupement de plusieurs habitats. On y trouvait, en plusieurs points et répartis sur une surface importante : des fragments de tuiles à rebords, des tessons d’amphores, des fragments de moulin à bras, de la céramique commune, de la céramique sigillée lisse et à décor, une marque de potier (BANVVS), de la céramique métallescente et des fragments de béton de tuileau.

Voie vers Bel-Air, prospection aérienne  Vers la Bourgée Froide, trois autres gisements ont été identifiés, le vase à visage féminin en provient. Ils sont situés de part et d’autre de la voie. Des fragments de tuiles à rebords, des tessons d’amphore, de la céramique commune et sigillée ont été ramassés. Sur un des gisements, un fragment de quart de rond en terre cuite associé à de la céramique variée, de la tuile à rebords et de nombreuses pierres pourraient indiquer la présence d’un habitat.

  Vers le Port d’Unias, des fragments de tuiles à rebord, de céramique commune, de céramique sigillée dont une marque intra décorative du potier IVLLINI (Lezoux, fin du IIe siècle), des fragments de béton de tuileau, des morceaux de tubuli d’hypocauste ont été recueillis. Tout ceci indiquant un probable habitat. Non loin de là, la présence de fragments de tuiles à rebord, de tessons de céramique commune et sigillée ainsi qu’une fusaïole pourrait indiquer l’existence de plusieurs bâtiments. Cette possible villa gallo-romaine forme le pendantCadastre Napoléon : château et église Saint-Martin de celle, découverte en 1996 au lieu-dit les Gargottes, située de l’autre côté du fleuve, sur la commune d’Unias.

  Près de Prépieux, les indices ramassés à ce jour, notamment la céramique sigillée provenant des ateliers de la Gaule du Sud, attestent une occupation du Ier siècle de notre ère.

  Toujours, à l’intérieur du lit majeur, vers La Vorzillère, deux parcelles voisines contiennent du matériel gallo-romain. Dans lVestiges de croix : la Charité de saint Martina première on ne trouve que des fragments de tuiles à rebords et quelques tessons de céramique, dans la seconde des fragments de tuiles à rebords, des tessons d’amphores, de la céramique commune et sigillée.

  Ces ramassages, limités à de la tuile à rebords, sont récurrent sur le territoire de Cuzieu : aux Plagnes ;  aux Chambons ; au Boulot ; aux Picards ; à la Grande Bourgée ; au Dalmey.

  La partie médiévale est constituée par un château cité en 1190, détruit et remplacé par l’édifice actuel, daté du XVIIe siècle. Il s’élevait à l’extrémité de l’éperon. Dans le parc se trouve une construction peu courante : une glacière ; le remploi d’un socle de croix portant la date de 1623 dans son entrée donne une date basse de sa construction. L’église Saint-Martin, édifice reconstruit au XVIe siècle jouxte le parc du château. Elle pourrait être, à l’origine, la chapelle castrale si l’on considère le plan relevé lors de travaux de réfection. Un second édifice religieux sous le vocable de Saint-Jean est présent dans les textes ; il a disparu et seule la toponymie en garde la trace. Il existe d’ailleurs un doute sur un éventuel changement ou échange de vocable entre les deux saints.

 

Bulletin n° 9, 1998

Saint-Paul-d'Uzore

Saint-Paul-d'Uzore


 

Plan des fouilles sous l'église de Saint-Paul (La Diana)  La commune de Saint-Paul-d’Uzore est située sur le versant est des Monts d’Uzore et fait le pendant de celle de Chalain-d’Uzore. Son relief se partage entre le flanc de l’émergence basaltique et une plaine très humide où l’on trouve plusieurs étangs ou anciens étangs. Le reste du territoire est constitué principalement de prés ; les parcelles en état d’être prospectées sont donc peu nombreuses.

  Au XIXe siècle, les travaux de creusement du canal de Forez ont été suivis par les archéologues de l’époque et ont permis de mettre en évidence deux pôles archéologiques.

  Le premier se situe sous et autour de l’église de Saint-Paul. Lors des travaux, le bâtiment était en ruines et les dégagements mirent au jour des constructions et du matériel céramique gallo-romain. Des fouilles, menées en deux campagnes, ont révélé la présence de nombreux murs appartenant à ce qui semble être une vaste villa gallo-romaine. L’église, ainsi qu’une nécropole d’où ont été extraits des sarcophages, parait être implantée dans le balnéaire de ce bâtiment.

 

 

 Décor sur céramique sigillée : félin

 

 

 

 

 

 

  Le second centre d’intérêt se situe aux environs du hameau de la Brûlée. Plusieurs découvertes ont été faites : Décor sur céramique sigillée : chevalsubstructions diverses associées à de la céramique gallo-romaine, statuettes en bronze et buste en marbre attribué à Galba. La prospection, effectuée dans les terrains aux alentours, a montré l’existence d’un vaste site implanté dans un vallon. Nous avons trouvé des indices allant de la protohistoire (tessons de céramique non tournée), en passant par la période gallo-romaine classique (tuiles à rebords, éléments d’hypocauste, céramique commune, fine, peinte et sigillée) et tardive (céramique paléochrétienne) jusqu’au Moyen-Age (céramique grise et noire, rebords à bandeau, décors digités). Une plaque boucle mérovingienne complète cette large fourchette chronologique. Dans les bois, on devine, sans possibilité de les dater, des aménagements en terrasse. La prospection a permis aussi le ramassage d’éléments liés à une petite activité métallurgique. Enfin, Plaque bouclel’étude du cadastre ancien, indique tout proche un lieu-dit les cimetières.

   Les prospections du GRAL ont permis le ramassage de quelques éléments lithiques isolés, notamment  près des étangs situés au nord-est de la commune.

  D’autres points d’implantations gallo-romains ont été dénombrés au nord du bourg de Saint-Paul. Ils se situent pratiquement tous sur les pentes du mont. Outre des fragments de tuiles à rebords, on retrouve des éléments de chauffage par hypocauste, de la céramique commune, fine, peinte et sigillée. Cette dernière permet d’avancer des datations comprises entre le Ier et le IIIe siècle de notre ère. Sur un des gisements, quelques tesselles de mosaïque furent ramassées. Il s’agit probablement d’un lieu d’habitat.

  Quelques indices, limités à des fragments de tuiles à rebords et Eglise de Saint-Paul d'Uzoredes tessons de céramique commune, ont été retrouvés vers les lieux-dits les Ronzières et les Peynots

  L’église, en ruine au XIXe siècle, a été rénovée. Elle constitue le seul élément médiéval en élévation de la commune, il est daté des XIe/XIIe siècles. C’est un bâtiment très simple, composé d’une nef rectangulaire prolongée par un chœur de même forme. Les sépultures découvertes au XIXe siècle étaient de plusieurs types et elles n’ont pas été datées : en pleine terre, dans des cercueils ; en coffres de dalles ; en sarcophage.

 

Bulletin n° 19, 2009

Boisset-lès-Montrond

 Boisset-lès-Montrond


 

 

  Vue aérienne de Boisset-lès-MontrondLa commune de Boisset-lès-Montrond est située en bordure et sur la rive gauche de la Loire. Son relief se compose pour une partie, du lit majeur du fleuve et pour l’autre, par une terrasse irrégulière. Au niveau du bourg, une légère élévation forme une colline au pied de laquelle coule la Mare. Cette rivière traverse toute la commune, dans une petite vallée, jusqu’à son confluent avec la Loire.

  À la fin du XIXe s., un vase enPointe en silex bronze contenant environ 300 monnaies fut découvert. Ce trésor, enfoui vers la fin du IIIe siècle de notre ère est un témoin de la période trouble et instable qu’a traversée notre région.

  Les éléments archéologiques les plus anciens, issus des prospections du GRAL, ont été retrouvés au nord de la commune. Il s'agit de plusieurs petits gisements datés de l'Age du Bronze sur lesquels de la céramique non tournée (lisse, à décors digités et incisés) et du matériel lithique (éclats, lames, hache polie) ont été ramassés. Des sondages effectués en 1999 ont confirmé cette implantation mais ont aussi révélé une fréquentation gallo-romaine. Un petit dépôt dans lequel figuraient des tuiles à rebords, des vases miniatures, des monnaies, une clé, des fonds de cruche, un fragment de mâchoire de bovidés, et des meules dormantes a été mis au jour. D'autres éléments lithiques (éclats, lames, lamelles et une seconde hache polie) ont été ramassés en d'autres points, découvertes isolées ou plus souvent mêlés avec des indices plus récents, notamment gallo-romains.

 Appolon sur céramique sigillée 1 À l'est de la commune trois gisements ont été localisés lors de nos prospections. Le premier est formé de deux zones distinctes, une contenait de la tuile à rebords et quelques tessons de céramique commune et l'autre une variété plus importante de tessons : céramique commune, à paroi fine et sigillée. Peut-être s'agit-il d'une ferme et de ses dépendances ? Le deuxième, en partie recouvert par l'autoroute, contient le même type de matériel. On notera le ramassage d'une perle en plomb et d'une autre en fritte. Le troisième, situé sur le flanc d'un petit relief, ne contient que des fragments de tuiles à rebords, peut-être un bâtiment agricole ?

Dans la partie sud-est, formant le prolongement de la plaine alluviale d’Unias, des éléments de construction (fragments de tuiles à rebords, béton de tuileau orné de tesselles de mosaïque blanches) Appolon sur céramique sigillée 2associés à de la céramique variée indiquent la présence d'un habitat.

  En remontant plus au nord, près du lieu de découverte du trésor monétaire, trois autres gisements ont été identifiés. Sur le premier, quelques tessons de céramique commune (vase de stockage) et des fragments de tuiles à rebords sont les indices d’une structure agricole. Le deuxième, situé à une centaine de mètres, contient des céramiques plus variées et notamment de la sigillée à décor et des fragments d’amphores. LeHache polie troisième, plus étendu, livre le même type d'indices ainsi qu’une densité beaucoup plus importante de tuiles à rebords. Ces deux derniers emplacements pourraient être ceux de deux habitats ruraux.

  Entre les deux premiers gisements, une implantation médiévale a été détectée par la présence de tessons de céramique grisCadastre Napoléon du bourg de Boisset-lès-Montronde ou noire : rebords à bandeaux et décor de cordons lisses ou digités. Sa position, près du fleuve, pourrait être liée à une activité de franchissement de la Loire.

  La période médiévale est aussi présente au niveau du bourg. C'est à l'origine, une structure castrale pour laquelle peu de traces ont été conservées. Le cadastre Napoléon a gardé la forme circulaire typique de ce genre d’établissement. Il semble même que l'empreinte fossilisée des douves soit aussi conservée. Le clocher pourrait être à l'origine le donjon du château. L'église ancienne devait être la chapelle castrale. Elle a été fortement remaniée par des campagnes successives.

 

Bulletin n° 8, 1997
Bulletin n° 9, 1998
Bulletin n° 10, 1999

Grézieu-le-Fromental

 Grézieu-le-Fromental


 

Vue aérienne d'une structure de l'Age du Bronze  La commune de Grézieu-le-Fromental se trouve sur la rive gauche de la Loire, au centre de la plaine du Forez. Son relief est à deux composantes : une première, au sud, formée d'une élévation de direction est-ouest ; une seconde, au nord, formée par une dépression en forme de cuvette. Le terrain est très argileux.

    Seule, la présence de fragments de tuiles à rebords et de tessons de céramiques gallo-romaines étaient signalés, à l'est du bourg.

  Les prospections du GRAL ont permis d'étoffer le bilan archéologique de la commune.
  Hormis quelques ramassages de silex isolés, les éléments les plus anciens sont des tessons datant de l'Age du Bronze. Ils ont été recueillis dans une parcelle où une structure rectangulaire fut repérée lors d’une campagne de prospection aérienne. Le ramassage de fragments d'amphores de type Dressel 1, souvent associés avec la céramique commune et des fragments de meule à bras est récurent sur la commune. Ces indices, d'époque gauloise, sont régulièrement mêlés àSigillée à décor : un cavalier des éléments gallo-romains.

  Un premier gisement a été identifié dans l’environnement immédiat du bourg. Seuls des fragments de tuiles à rebords ont été ramassés, en bordure de parcelle.

 Tesson de sigillée luisante Vers les Armands, trois zones distinctes ont été prospectées. Deux contiennent des fragments d'amphores, de la céramique commune et quelques tuiles à rebords. La troisième a livré une plus grande variété de céramique car de la sigillée a été ramassée.

  Les coteaux, versant nord et sud de la colline, ont connu une forte implantation. Tout d'abord au lieu-dit Fontbaril où les ramassages ont été limités : céramique commune, sigilléeSigillée à décor floral à décor et fragment de meule. Ensuite vers la Pommière, figure le même type de matériel mais en quantité plus dense. Il est accompagné de nombreux tessons de sigillée luisante. Ce type de céramique, bien particulier, indique une occupation de l'Antiquité Tardive.

  Vers Lachaud, un autre site contient des tessons d'amphore Dressel 1. Il est accompagné d'une implantation gallo-romaine située dans sa proche périphérie. Cette dernière est assez dense : tuiles à rebords en grande quantité, céramique commune, peinte, sigillée lisse et à décors, à parois fines. Ce site a été daté du IIe siècle de notre ère grâce aux décors et formes de sigillée.

Vue aérienne du bourg de Grézieu  La période médiévale se caractérise par un château, une église et une maladrerie. Le premier, bâti par la famille du Verney, aux XIIIe/XIVe s., a été largement modifié au cours du temps. La seconde dont l'abside datait des XIe/XIIe s. a été entièrement démolie au XIXe s. Dédiée à sainte Catherine, elle possédait des fresques représentant son martyre. La trace photographique de ces œuvres a été conservée. Il ne reste que peu de vestiges de la maladrerie citée au XVe s. Seule la partie basse du bâtiment est encore visible.

  Deux des itinéraires importants se trouvent sur le territoire de Grézieu-le-Fromental. Il s'agit de la voie Bolène qui constitue la limite ouest de son territoire et d'une voie indiquée comme allant d’Unias (où il y avait un gué et/ou un port) à Montbrison. Elle traverse la commune d’est en ouest sur la crête de la colline.

 

Bulletin n° 8, 1997

Marcilly-le-Châtel

 Marcilly-le-Châtel


 

 La butte de Marcilly, château et église  Marcilly est située au nord de Montbrison et au sud de Boën et se trouve à cheval entre les contreforts est des monts du Forez et la plaine du Forez. Elle a pour caractéristique géologique la plus évidente, une butte basaltique au sommet de laquelle s’élevait le vieux château que l’on voit sur l’Armorial de Guillaume Revel.

    La trouvaille archéologique la plus ancienne est celle d’une tombe contenant une épée pliée et des céramiques datées de la Tène D1 au lieu-dit Puy Granet. La prospection dans un milieu partagé entre les bois, les prés et un lotissement n’a pas permis de trouver des traces d’occupation de cette période au sommet et sur les pentes de ce relief.

    Au XIXe siècle, d’autres signalisations, de la part de Vincent Durand nous indiquent des ramassages de tuiles à rebords, des découvertes de sépultures en plusieurs points de la commune et d’éléments de constructions « monumentales ». Ces derniers figurent effectivement sous la forme de fragments de tambour de colonne dans les soubassements du transept droit de l’église avec d’autres remplois dont un possible sarcophage et un élément appartenant à un cippe. Un pilastre cannelé sert aussi de support à un pilier de hangar dans l’enceinte du château neuf. La surprise a été de découvrir un élément de statuaire chez un particulier qui l’avait trouvé, Tête de Bacchus en marbreen remploi dans le soubassement d’un mur en pisé, au hameau du Pavé. Il s’agirait, d’un Hermès bicéphale, coupé en deux, dont il ne reste que la tête de Bacchus, en marbre blanc. Tous ces éléments semblent indiquer la présence d’un édifice monumental ou d’une riche demeure.

    Les prospections sur les premières pentes des monts du Forez, ont montré l’omniprésence d’indices isolés ou regroupés sur de petites surfaces dans un parcellaire morcelé, typique des communes à vocation viticole. Ces indices ont été ramassés majoritairement sous la forme de fragments de tuiles à rebords, mais on retrouve aussi quelques éléments plus anciens, éclats de silex ou céramiques non tournées et des éléments plus récents, tessons médiévaux. L’interprétation de la présence de ce matériel dans ces zones à vocation vinicole est difficile : éléments en place ou simple épandage ?

    Au lieu-dit La Garde comme à Château Gaillard, la densité, la surface importante et la variété des céramiques permettent de supposer la présence de deux habitats. Le second pouvant être lié à un possible atelier de tuiliers découvert à quelques centaines de mètres, au lieu-dit la Morandin.

    A Lugnieux, il s’agit peut-être d’un vaste domaine situé sur le flan sud du relief qui a été découvert. Sa présence détectée au sol a été confirmée par le survol aérien qui montre quelques aménagements. Il semblerait qu’une plateforme ait été construite pour son installation. Ce domaine serait à vocation agricole si l’on comptabilise la quantité importante de tessons de vases de stockage ramassée. La prFusaïole en terre cuiteésence à une centaine de mètres à l’est d’éléments lithiques indique une antériorité de fréquentation du lieu et celles de tessons médiévaux à l’ouest une postériorité du site. Cette dernière est confirmée par les textes qui, dès les Xe/XIe siècles, mentionnent une villa de Liviniacus puis de Luiniacus.

    A Chabet, deux petites zones contenant des indices ont été identifiées. La plus proche du hameau se caractérise par du matériel datant de la Tène Finale : céramiques et quelques rebords d’amphores de type Dressel 1.

       La présence d’éléments gallo-romains est signalée au sommet et sur les flancs de la butte basaltique où est bâti la forteresse. Les travaux de construction du château, sa reconstruction au XIXe siècle et l’exploitation du basalte sont vraisemblablement venus à bout d’éventuelles constructions antiques. Des fragments de tuiles à rebords ont été ramassés sur les pentes nord/est.

 

Bulletin n° 22, 2012

 

Montrond-les-Bains

 

Montrond-les-Bains

 


 

Vue aérienne du château de Montrond  La commune de Montrond-les-Bains est située sur la rive droite de la Loire, en bordure du fleuve. Une petite enclave se trouve sur l’autre rive ; elle porte le nom révélateur du Port. La géographie de la commune est composée d’une plaine alluviale comprise dans un méandre du fleuve. Elle forme quasiment une île, car la Coise la sépare presque entièrement de la terrasse, jusqu’à son confluent avec la Loire. La terrasse ancienne constitue la seconde composante du relief. Elle a tendance à remonter vers l’est. Le Mont Rond, émergence basaltique sur laquelle le château est construit, forme une curiosité géologique.

  C’est en 1991, qu’un bracelet en « pierre » daté du Néolithique a été retrouvé sur l’emplacement du  cimetière. C’est un ramassage isolé. Deux monnaies romaines en argent, sont indiquées comme découvertes au château.

  Les prospections du GRAL ont été limitées par l’urbanisation importante de la terrasse. Quelques éléments lithiques, ramassés autour de Meylieu et près du château, indiquent, pour les parcelles prospectées, une fréquentation ancienne mais pas une réelle installation.

  Dans le lit majeur du fleuve, souvent riches en installations antiques, les ramassages se sont limités à des éléments isolés, souvent roulés par les eaux du fleuve. Des témoignages indiquent la découverte de quelques éléments liés la plupart du temps à une activité de moulinage.

Cadastre Napoléon de Montrond  La période gallo-romaine est mieux représentée. Près du château, des fragments de tuile à rebords, des tessons d’amphore et de la céramique commune et sigillée ont été ramassés. Depuis, cette installation a été confirmée par des diagnostics de l’Inrap. Deux autres gisements ont été localisés autour de Meylieu. Sur le premier, les ramassages se limitent à des fragments de tuiles à rebords. Le second contient en plus des éléments de meule à bras en basalte et quelques tessons de céramique commune. Le même type de matériel, auquel on peut rajouter des tessons d’amphore provient de deux parcelles situées près de Grange-Neuve. Au sud-est de la commune, au pied du petit relief qui monte vers Bellegarde-en-Forez, la variété des céramiques et notamment la présence de sigillée permet de supposer la présence d’un habitat gallo-romain.

  Montrond-les-Bains est connu comme site thermal et l’on connaît le goût des romains pour les plaisirs de l’eau. Mais, à ce jour, rien n’indique une quelconque utilisation de la source à cette période : aucun élément de thermes publiques ou privées n’ont été signalés ; la source actuelle est le résultat d’un forage récent.

  A l’époque médiévale, le territoire de la commune actuelle couvrait deux centres de vies. Le premier était groupé autour du château et de la chapelle devenue ensuite l’église ; le second se trouvait autour de l’église de Meylieu.

  Il est difficile de passer par Montrond et de ne pas remarquer le château qui, malgré les années et les vicissitudes du temps, reste une forteresse impressionnante. Cité dès 1202, il était propriété des comtes de Forez. Cent ans plus tard, le château, tous les biens et les avantages qui lui étaient liés furent échangés à la famille Saint-Germain contre les droits qu’ils avaient à Saint-Germain-Laval. De forme trapézoïdale, le bâtiment Carte postale anciennepossède une tour à chaque angle. Celle située à l’angle sud-est est la tour maîtresse ou donjon. Hormis la façade sud, les trois autres sont encore présentes mais il manque une grande partie des murs intérieurs.

  L’église de Montrond, dédiée à saint Roch, a été rénovée récemment. La partie la plus ancienne parait être le chœur, mais l’essentiel du bâtiment date des XVe et XVIe siècles. A l’origine, simple chapelle du château, elle dépendait de l’église de Meylieu.

  Le petit village de Meylieu, au sud de la commune, se situe en bordure de la terrasse ancienne. Point central  de la vie à l’époque médiévale, il ne reste pas grand-chose de ce passé : quelques pierres en remploi ; un bâtiment appelé le Château dont on ne connaît pas l’époque de construction ; une petite église, dédiée à saint Pierre, citée dès le XIe siècle ; un fût de croix sur lequel figure un personnage tenant dans ses mains un objet (saint Pierre tenant les clés du Paradis ?).

 

Bulletin n° 7, 1997
Bulletin n° 20, 2010