Lavieu
Lavieu
La commune de Lavieu possède le relief typique d’une commune de montagne, une succession de petits plateaux entrecoupés par des ravins. Deux émergences basaltiques dominent la commune : Le Suc, situé au sud, qui culmine à 766 mètres et le piton rocheux, sur les flancs duquel sont installées les maisons du bourg, dont le sommet est situé à 734 mètres. Le paysage se traduit par une couverture boisée très importante limitant très fortement la prospection. Aujourd’hui, Lavieu est la plus petite commune et la moins peuplée du canton.
Le passé archéologique de la commune se résume à une seule mention datant du XVIIIe siècle. Elle indique la présence d’un pavé en mosaïque, indiqué comme romain, dans une maison située à l’entrée du bourg. Cette information n’a pas été confirmée.
Les prospections du GRAL, réduites par le manque de parcelles cultivées, ont été néanmoins fructueuses en quatre points. Des fragments de tuile à rebords et d’amphores furent retrouvés dans des tas de pierres situés sur les pentes où s’étage le bourg. Des fragments de tuile à rebords proviennent de parcelles situées vers La Côte et Trémolin. Le site de La Grande Pierre est énigmatique. Il regroupe trois éléments actuellement sans lien apparent. Le premier est une structure en creux, aménagée dans un affleurement granitique. Sa forme est quasiment rectangulaire, légèrement trapézoïdale (0,50 m de largeur à une extrémité et 0,46 m à l’autre extrémité, 0,72 m de longueur, 0,30 m de profondeur). Les hypothèses envisagées (bachà : réserve d’eau pour les animaux, sépulture rupestre) n’ont pas trouvé d’argumentation satisfaisante et sa destination reste inconnue. Le deuxième est une pierre dressée, située en arrière, à l’origine du nom du lieu-dit. Le troisième est la présence de matériel gallo-romain dont un fragment de sigillée à décor daté du IIe siècle de notre ère.
Le passé médiéval de la commune est lié à la présence d’un château du Comte du Forez et installé au sommet du pic. Cet ensemble important, représenté par Guillaume Revel dans son armorial, fut complètement rasé vers la fin du XVIe siècle si l’on en croit les textes retrouvés. Un travail de relevé à main levée des microreliefs sur l’emplacement de la forteresse a été effectué par le GRAL. La destruction ancienne du site a favorisé le réemploi des pierres sculptées ou moulurées que l’on retrouve dans l’habitat proche et éloigné du bourg. L’église dédiée à Saint Jacques, remarquable par son portail flanqué de chapiteaux sculptés, a été étudiée par le GRAL. Une chronologie des différentes phases visibles de ses agrandissements et modifications a pu être établie.
Bulletin n° 13, 2002