Saint-Just-Saint-Rambert
Saint-Just-Saint-Rambert
La commune de Saint-Just-Saint-Rambert était encore, il y a quelques années, séparée en deux entités distinctes. Morphologiquement les deux anciennes communes présentent un relief tout à fait différent. Le paysage de Saint-Just est composé de collines, de petits plateaux et de vallées ; il est bordé à l’ouest par la Loire. Saint-Rambert a un relief de plaine dans la majeure partie de son territoire, seul le sud de la commune présente un paysage plus accidenté ; elle est bordée à l’est par la Loire.
D’après les différents textes, on dénombre trois gués sur le fleuve entre les deux rives. Le plus connu, sans doute le plus fréquenté, est celui d’Asnières, puis viennent ceux de la Roche et de la Giraudière. Il existait peut-être un pont à l’époque gallo-romaine. Au Moyen-Age, un autre ouvrage d’art lui a succédé.
Une occupation néolithique près du gué d’Asnières et des ramassages de haches en silex ont été mentionnés anciennement. Les prospections du GRAL n’ont révélé que des trouvailles isolées d’éclats ou de fragments de lames. D’autres ramassages unitaires furent effectués près de Saint-Côme et dans la large périphérie du Bonson.
Des indices d’occupations gauloises (amphores de type Dressel 1) sur une vaste surface, le long de la rivière du Bonson, ont été retrouvés. Ils pourraient être liés, par un principe de gémellité, à l’oppidum d’Essalois situé sur la commune proche de Chambles.
De nombreuses traces gallo-romaines ont été repérées : le long d’anciennes voies, notamment dans le quartier de Saint-Just-sur-Loire ; sur la balme longeant la Loire, près du Calvaire. La présence d’une ou de plusieurs villae occupées entre le Ier et le IVe s. (tegulae, céramique commune et céramique sigillée à décor, fragments de tubuli d’hypocauste, éléments de maçonnerie, …) a été mise en évidence ; le long de la rivière du Bonson, en continuité avec l’occupation gauloise ; au sud de la commune où un habitat de hauteur semble avoir connu une réoccupation ou une continuité au Haut Moyen-Age. Dans l’ancien Saint-Just, deux secteurs ont connu une occupation gallo-romaine. Le premier se situe aux alentours des lieux dits Avernay et la Méarie où des découvertes anciennes ont été effectuées. Le second se trouve le long de la voie allant du gué d’Asnières en direction d’Etra ou des fragments de tuiles à rebords témoignent d’une occupation.
Les vestiges de l’époque médiévale proviennent principalement de la ville de Saint-Rambert , l’ancienne Occiacum :
- une enceinte urbaine et une enceinte prieurale représentée en 1450 sur l’Armorial de Guillaume Revel. La première était percée de quatre portes s’ouvrant aux quatre points cardinaux et flanquée de nombreux ouvrages de défense dont certains sont encore visibles aujourd’hui. La seconde, préservée en grande partie, contenait les édifices religieux et les bâtiments servant à la vie du prieuré ;
- l’église prieurale et une chapelle adjacente conservant des traces anciennes. La chronologie de l’église prieurale, dédiée à Saint-André, peut être décomposée en 3 périodes : la tour de l’ouest du IX ou Xe s. ; l’élévation de la nef du XIe s. ; le transept, le chœur, les absides, les absidioles et le clocher du milieu du XIIe s. On ne connait guère le plan de l’église originelle dont certains auteurs datent la fondation au VIIe s. Cette église dans laquelle furent transférées les reliques de saint Rambert, est l’un des plus beaux monuments de notre département ; on y observe de nombreuses sculptures (modillons du chœur et des absides) mais aussi des remplois gallo-romains (cippe, appareil réticulé, inscriptions, etc.). La chapelle adjacente, connue sous le nom de chapelle Saint-Jean, est vraisemblablement l’ancienne chapelle dédiée à saint Côme et saint Damien déplacée en périphérie de la ville. Les travaux les plus récents ont mis en évidence un état antérieur au XIe s., pouvant remonter à l’antiquité tardive. A l’intérieur, on remarque deux gros chapiteaux dont l’un représente deux hommes assis sur un même siège, figuration habituelle de Côme et de Damien ;
- nombreux habitats urbains des XVIe et XVIIe s. s’élevant en bordure des rues étroites : portes à accolades parfois ornées de blasons ; fenêtres à croisée et meneau ; façades à colombage ; pierres sculptées ; escaliers tours
- réseau hydraulique complexe pour alimenter la ville, les fossés de l’enceinte et des moulins situés dans la partie nord.
Deux autres chapelles existent sur le territoire de la commune, ce sont celles de Grangent et de Saint-Côme. La première est liée au château et la seconde à un cimetière de pestiférés. Des sondages anciens ont découvert des sarcophages près de Saint-Côme ; d’autres travaux, plus récents, ont montré que l’édifice s’élève sur un bâtiment gallo-romain, sans doute un habitat ; une étude du bâti, réalisée par le GRAL, a révélé plusieurs états et le remploi de pierres provenant certainement d’un autre édifice (fragments de chapiteaux, pierres moulurées, …).
Deux autres édifices fortifiés se trouvent sur la commune : le château de Grangent, déjà cité, aujourd’hui sur une ile formée par la retenue du barrage ; celui de la Baraillère, lieu-dit cité au XIVe s. et dont la construction actuelle daterait du milieu du XVIIe s.
Il découle des divers lieux de traversée du fleuve un réseau routier dense. Côté rive droite, on trouve un premier itinéraire vers Firminy et la vallée de l’Ondaine, un second en direction de la Vallée du Gier et vers Saint-Etienne ainsi qu’un troisième, plus ouvert, en direction de Feurs mais aussi de Saint-Galmier et au-delà de Lyon. Sur la rive gauche, une première voie au nord-est conduit à Monbrison via Saint-Romain-le-Puy. Une seconde, vers l’ouest se dirige vers Saint-Bonnet-le-Château via Saint-Marcellin-en-Forez. Une troisième, au sud-ouest, par Saint-Maurice-en-Gourgois rejoint la Haute-Loire et le Puy-en-Velay.
Bulletin n° 5, 1994