Margerie-Chantagret

 Margerie-Chantagret


 

 Vue aérienne du bourg de Margerie-Chantagret La commune de Margerie-Chantagret est une commune de montagne. Elle est bordée, au nord, par la Curraize et au sud par la Mare, deux rivières qui coulent au fond de profondes vallées, aux pentes souvent escarpées. Entre les deux, se trouve un plateau s’élevant vers l’ouest. A l’angle sud-est se trouve le Mont Marcoux et à l’ouest le suc de Bussy, deux reliefs d’origine volcanique.

  Deux zones géographiques avaient fait l’objet de mentions et de découvertes importantes au XIXe siècle. Au Suc de Bussy, des sépultures furent mises au jour. Le matériel décrit, bien que différent selon les sources utilisées, Céramique métallescente à décorlaisse penser à la présence d’une petite nécropole du IVe siècle. La profondeur de la découverte (environ 0,70 m) n’a pas permis un repérage de ce site en prospection. Par contre, nous avons ramassé sur plusieurs parcelles situées autour ou près du Suc des indices archéologiques : fragments de tuiles à rebords, céramique commune et fragments d’amphores de type Dressel I.Tessons de céramique sigillée

  La seconde zone de découverte se situe près du Mont Marcoux. Les mentions et les localisations étaient assez floues. La découverte d’une statue de Mercure sur les lieux ainsi que la toponymie avaient été à l’origine de tous les écrits, notamment la présence supposée d’un temple dédié au dieu Mercure. Nos prospections ont permis de constater une occupation assez importante à l’époque gallo-romaine, principalement sur la pente ouest de la montagne. En plusieurs points, nous avons ramassé des fragments de tuiles à rebords et vers le lieu-dit le Brêt, ces fragments étaient accompagnés de céramique commune, de quelques tessons de céramique sigillée et de céramique métallescente.

  Les autres sites, se répartissent le long de deux voies importantes. Il s’agit tout d’abord de la voie Bolène qui entre sur la commune à l’est pour en ressortir au sud. Le second itinéraire permettait depuis Saint-Rambert de rejoindre l’Auvergne, Croix de Bussyen passant par Saint-Marcellin. Il permettait aussi de joindre le pont de Vérines ou pont du diable. Ces deux voies se croisaient à l’emplacement du village.

  Le matériel archéologique ramassé sur ces sites est en général assez pauvre : fragments de tuiles à rebords, céramique commune, fragments d’amphore de type Dressel I. Un seul site contenait de la céramique sigillée, très érodée, près du Lac de Rivoire.Le Christ bénissant de la croix du Casson

  La période médiévale n’a pas laissé beaucoup de traces dans le bourg de Margerie-Chantagret, seulement quelques remplois de pierres sculptées ou moulurées. L’église n’a été construite qu’au XIXe siècle.

  La maison forte ou château du Rousset, cité dès 1260, fait depuis quelques années l’objet de travaux de sauvegarde et de restauration par les propriétaires actuels et aussi un suivi du GRAL. Les éléments conservés de ce petit château montrent plusieurs états, attestant des remaniements et des modifications.

  Deux croix méritent un intérêt. Celle de Bussy ou croix des Sarrasins, est un losange de granit formant une cuvette, surmonté d’un croisillon. En son centre se trouve une billette entourée de quatre autres plus petites. La croix du Casson, fait partie des croix les plus anciennes du département. Inscrit dans un quadrilobe, se trouve un Christ dont l’attitude ressemble plus à celle d’un Christ bénissant qu’à celle d’un Christ crucifié. Sur l’autre face, figure une Vierge à l’Enfant.

  

Bulletin n° 10, 1999