Magneux-Haute-Rive
Magneux-Haute-Rive
La commune de Magneux- Haute-Rive est installée en plein centre de la plaine du Forez, en bordure de la Loire, sur sa rive gauche. Une large partie de son territoire, situé à l’est, est formée par le lit majeur de la Loire ; le reste est constitué par une terrasse, en lègère pente, au bord de laquelle le bourg est installé.
Les prospections ont permis l’identification de quatorze zones contenant des indices archéologiques de sites. Comme pour les autres communes situées en bord de Loire, le lit majeur a été très occupé aux périodes antiques.
La période protohistorique est très présente. Au sud-ouest du bourg, en plusieurs points, de nombreux indices composés d’éclats de silex et plusieurs pointes de flèches (à ailettes et pédoncules, tranchantes) ont été ramassés. Dans le lit majeur, près d’un ancien méandre du fleuve, associé à des éclats de silex, de la céramique non tournée unie et à décor (incisions, cannelures) a été récoltée. Près de la Tuilière, les indices sont composés de céramique non tournée à décor de cordons digités, associé à des amphores d’importation de type Dressel 1 et des fragments de meules. Au nord-est, vers Tournon, le même type d’association a été constaté. Des fouilles effectuées à Cornecul avant la création d’un lotissement, ont permis l’identification de deux périodes d’occupation : Bronze Final et Tène Final. Des négatifs de poteaux sont les témoins de la présence probable de deux bâtiments de plan longiforme à deux nefs et abside.
Les gallo-romains se sont aussi installés dans le lit majeur du fleuve. Vers les Vorzes, il s’agit vraisemblablement d’un habitat lié à un établissement agricole : tuiles à rebords, céramique commune variée, céramique peinte, céramique fine lisse et à décor, céramique sigillée. Vers les Chambons, le site ressemble au précédent, avec le même type de matériel mais il a connu une réoccupation au Moyen-Âge, liée peut-être à la traversée du fleuve. Plusieurs autres parcelles contiennent des indices souvent limités à des fragments de tuiles à rebords et quelques tessons de céramique, attribuables à de petites dépendances ou à de petits établissements agricoles. A Tournon, il s’agit peut-être d’un petit habitat sur lequel a été ramassé de la tuile à rebords et des éléments variés de céramique. La particularité de ces sites repose sur le fait d’avoir retrouvé, sur trois d’entre eux, de la sigillée luisante. Cette céramique datant de l’antiquité tardive, indique une occupation pouvant aller jusqu’aux IV/Ve siècles de notre ère. Cette présence gallo-romaine se retrouve aussi sur la terrasse, à l’ouest du bourg d’où provient des fragments de tuiles à rebords et des tessons de céramique mais aussi au sud, en limite avec la commune de Chalain-le-Comtal où la densité de tessons et de tuiles retrouvée inciterait à placer un habitat.
La voie antique, connue sous le nom médiéval de voie Bolène forme la limite est de la commune. Un autre itinéraire, venant de Feurs à travers le lit majeur semble traverser la commune en diagonale.
Siège d’une seigneurie, une étude a été effectuée sur ses différents possesseurs. Quelques vestiges médiévaux liés à une demeure nommée château vieux sur l'ancien cadastre ont été relevés. L’église dédiée à saint Martin, a été reconstruite au XIXe siècle sur un emplacement différent de celui qu’elle occupait à l’origine. Il en de même pour l’ancien cimetière ; seule une croix gothique en conserve l’emplacement. Il existait aussi un petit prieuré connu sous le nom de Saint-Nicolas de Bolène, cité en 984, mais dont la trace se perd au XVe siècle. Nous citerons aussi une pierre saint Martin dont l'emplacement se situe à la limite avec la commune de Chambéon, au nord.
Bulletin n° 15, 2005