Unias
Unias
Unias se situe en bordure de la Loire, sur la rive gauche. Les fluctuations du fleuve mais aussi, sans doute, l’activité humaine font qu’une partie de son territoire, composé d’anciennes gravières, se trouve sur l’autre rive du fleuve. Le nord-ouest de la commune est inscrit dans un large méandre du fleuve tandis que le reste du territoire est formé par une terrasse haute.
Pour les périodes préhistorique et protohistorique, quelques éléments lithiques, principalement des fragments de lames et de lamelles ont été ramassés lors des prospections du GRAL, ce sont des découvertes isolées ne permettant pas de conclure à une installation.
Malgré son statut de zone inondable, le lit majeur a connu une occupation à l’époque antique. Le tirage par les travaux agricoles et le lessivage par les crues ont dispersé des indices archéologiques dans de nombreuses parcelles du lit majeur. Deux zones, situées légèrement en hauteur par rapport au reste du paysage, contiennent une densité importante de témoins archéologiques.
Dans la première, située au nord de la plaine alluviale d’Unias, quelques éléments de céramique et des fragments d’amphores de type Dressel 1 placent une première occupation à la Tène Finale. Le reste des indices est typiquement gallo-romain : fragments de tuiles à rebords ; tessons de céramique commune, peinte, à paroi fine et sigillée. Cette dernière, lisse ou à décor, indique une occupation couvrant, au minimum, les deux premiers siècles de notre ère.
La seconde est située au lieu-dit Les Gargottes. Les premières prospections avaient mis en évidence la densité et la variété des indices archéologiques : tuiles à rebords, tessons de céramique commune, peinte, à paroi fine et céramique sigillée. Cette dernière, grâce aux formes et aux décors avait permis d’avancer une datation couvrant les deux premiers siècles de notre ère. Une marque de potier appartenant au potier FIRMO avait été ramassée. Des blocs de maçonnerie, des enduits blancs et colorés, ainsi que des éléments appartenant à un chauffage par hypocauste indiquaient la présence d’une villa gallo-romaine. Des sondages réalisés par le GRAL en 1997, complétés par un petit décapage de surface lors d’une étude géomorphologique en 2005 ont mis au jour les vestiges, très arasés, d’une villa gallo-romaine. Le relevé des structures montre l’existence de plusieurs pièces dont deux étaient chauffées par un système d’hypocauste et une terminée par un mur en demi-cercle. Deux états ont été identifiés. Dans le premier, une seule pièce était chauffée et le mur en hémicycle n’existait pas. L’arasement en dessous des niveaux de sol a empêché d’esquisser une destination aux différentes parties, hormis le praefurnium, pièce en sous-sol qui permettait de faire fonctionner le chauffage. C’est dans le comblement de ce local que l’essentiel du matériel archéologique a été retrouvé.
Quelques indices ont aussi été ramassés sur la terrasse, en deux points. Les deux parcelles contiennent principalement des fragments d’amphores de type Dressel. La première se situe au sud, à la limite avec la commune de Craintilleux et la seconde, à l’ouest, à la frontière avec celle de l’Hôpital-le-Grand. Cette derniere paraît avoir été entamée par les travaux de construction de l’autoroute A72.
Unias était au Moyen-Age le centre d’une seigneurie, dont les premiers seigneurs connus étaient la famille des Lavieu, la branche dite de Riverie. Elle passa ensuite dans celle des Mays, seigneur de Cuzieu. Cette seigneurie se trouvait située de l’autre côté du fleuve.
L’église, citée au XIe siècle, a pour caractéristique notamment d’avoir son abside bâtie en petits moellons carrés dont l’origine gallo-romaine est probable. Il pourrait s’agir de pierres issues de la destruction de la villa des Gargottes.
Bulletin n° 7, 1996
Bulletin n° 8, 1997