Champdieu

Champdieu


  

  Champdieu est situéeVue aérienne du bourg de Champdieu au nord de Montbrison, à cheval sur la plaine et sur les premières pentes des monts du Forez. Huit ruisseaux ont façonné son relief et s’écoulent dans la plaine. Ils ont créé des zones humides, des marécages et des étangs, aujourd’hui maîtrisées. Située près de Montbrison, la commune est en expansion : une zone artisanale et de nombreux lotissements ont été créés, limitant les zones de prospections dans le piedmont et les premiers reliefs. Vignoble réputé localement, la commune a gardé des traces dans son habitat et son parcellaire de son passé vinicole.

   Les prospections systématiques ont identifié une douzaine de zones contenant des indices archéologiques. Vers Le Garet, quelques éléments céramiques peuvent être attribués à l’Age du Bronze et aux alentours, des éléments lithiques, isolés, ont été ramassés. Un peu plus haut, près de Pinasse plusieurs parcelles contiennent des indices gallo-romains Meule à bras gallo-romainesous forme de fragments de tuiles à rebords. Sur une de ces zones figurait aussi de l’amphore type Dressel 1. Vers le Muret, le sud de la Corée et les Jovittes, ce sont aussi des éléments lithiques isolés qui ont été trouvés ; parmi eux se trouvait un nucléus.

   A Jobert, à la limite avec une parcelle en friche, les éléments ramassés indiquent un habitat possible. Vers le Roset, le matériel céramique varié et dense pourrait lui aussi indiquer un lieu d’habitat, peut-être plus vaste que le précédent. Vers la ferme de la Vallon, seul lieu en zone humide où des indices ont été ramassés, il semblerait que nous soyons sur l’emplacement d’un bâtiment à vocation agricole si l’on en croit le ramassage de plusieurs gros fragments de meule à bras.

   Le bourg est connu pour son prieuré fortifié qui constitue la seconde enceinte d’un ensemble représenté au milieu du XVème siècle par Guillaume Revel. Les vestiges des fossés et des remparts sont inscrits dans le parcellaire mais aussi en élévation. Des ouvrages de défense, il ne reste que la touMeurtrière de la porte de la viller flanquant la porte et les vestiges plus ou moins bien conservés de trois autres tours. La conception du rempart est originale pour notre région. Il est constitué d’une série d’arcs brisés se succédant à un rythme à peu près régulier. Ces arcs sont très frustes. Ce système « d’arcades aveugles » a pour conséquence de faire supporter la charge du rempart aux piles entre chaque arc et d’alléger la construction par un remplissage avec des pierres, des galets ou des fragments de terre cuite liés au mortier de chaux. Cette économie de matériaux était un des buts recherchés ; en plusieurs points la construction en arcade est suivie d’une élévation en pisé et à une partie terminale en pierres pour asseoir le chemin de ronde.

  Cette construction à l’économie est typique de régions pauvres en pierres, ce qui n’est pas le cas ici. Il faut peut-être y voir une économie de coût liée à l’achat des fournitures et à leur transport. L’absence de livres de compte ou d’informations sur les conditions de la construction ne permet pas d’en savoir plus. Des relevés et un inventaire le plus exhaustif possible des structures conservées ont été effectués.

   De nombreux éléments  médiévaux ont été inventoriés : habitats situés dans le bourg ou dans les hameaux, croix des XVIe et XVIIe siècles, remplois de pierres moulurées ou figurées. Trois gués pavés ont été relevés : deux sur le ruisseau de Ruillat et un sur celui de Champeau. Il sont sans doute liés au passage de la grande voie du Forez.

 

Bulletin n° 20, 2010