Trelins
Trelins
La commune de Trelins, située sur le côté ouest de la plaine de Forez, se partage entre une composante de plaine et une partie montagneuse.
La première forme la partie est de son territoire. Elle est limitée au nord par la rivière du Lignon. Cette rivière tumultueuse sort de la montagne jusqu’alors contenue dans un lit encaissé et trouve sur Trelins la première occasion de s’étendre. Son lit majeur est donc large et les variations de son lit principal ont été nombreuses. Au lit majeur succède une plaine s’élevant au sud vers Marcoux et à l’ouest pour atteindre les piémonts. Ces derniers s’élèvent vers le nord jusqu’au plateau où est établi le bourg de Trelins ; l’ensemble forme un éperon naturel. La partie ouest de la commune est montagneuse. On retrouve le Lignon en tant que limite communale avant qu’il ne fasse le grand tour du massif montagneux. Il a formé à cet endroit une vallée profonde. Dans ce relief ingrat, nous retrouvons trois plateaux ou replats sur lesquels les principaux hameaux se sont établis : celui de Cromorel/leClos planté de vignes, puis celui de Montaillard/Matorge et enfin celui de Chorigneux. Hormis le Lignon, nous retrouvons deux petits ruisseaux, ceux de la Goutte de Reigneu et de la Goutte du Petit Pont.
Les découvertes archéologiques anciennes sur la commune de Trelins datent essentiellement du XIXe siècle. Lors du transfert du cimetière de l'église vers son emplacement actuel des vestiges d'époque gallo-romaine ont été mis au jour : tuiles à rebords, céramiques, monnaies... Un puits cylindrique fut aussi fouillé dans le bourg. D'autres trouvailles gallo-romaines, mal localisées et mal documentées, ont été signalées à l'ouest du bourg, à Chorigneux, au Clos, et au Mortier.
Un bilan effectué par l'Inventaire du Patrimoine, montre que la période comprise entre le XVIe et XVIIIe siècle est bien représentée notamment par l'église, portant une des dates les plus connues de l'histoire de France, celle de 1515. Elle passe pour être l'une des plus belles représentantes du style gothique forézien. Il existe aussi, dans une des anciennes maisons du bourg, un souterrain découvert en 1877. Le GRAL en a réalisé des relevés en 1992 (Bulletin n° 4, 1993).
Les prospections pédestres ont été accompagnées de quelques survols aériens. Près du hameau des Foriats, sont apparues les traces de deux carrés imbriqués, placés au centre d'un enclos. Ce schéma pourrait être celui d'un fanum ou petit temple rural. Ce type de structure, gallo-romaine, mais de tradition gauloise n’est connu à ce jour qu'en un seul exemplaire dans le département de la Loire : à Chalain d’Uzore, commune proche. Les recherches dans l’entourage de ce possible bâtiment ont montré une large occupation, couvrant les périodes gauloise et gallo-romaine. Quelques indices plus anciens, à confirmer, ont été ramassés.
Dans la large périphérie, à Assieux et aux Places, des traces d'une présence gallo-romaine ont été repérées. L'occupation du petit plateau sur lequel est établi le bourg se confirme en plusieurs points par la présence de tegulae et de céramiques gallo-romaines, notamment en arrière de l’église. Le plateau où est situé la ferme de Cromorel a, lui aussi, connu une occupation gallo-romaine, sans doute un habitat. Des tegulae et de nombreux tessons de céramiques variées furent ramassés en quantité importante. En continuant notre ascension, vers le hameau de Montaillard, quelques éléments gallo-romains, mélangés à des céramiques médiévales ont été retrouvés. Ils appartiennent vraisemblablement à un petit château, dépendant de la seigneurie de Couzan, signalé au XIXe siècle sous le nom de château de Matorge.
Quelques éléments en silex, au sud du hameau de Chorigneux, éclats et fragments de lames, sont à ce jour les éléments les plus anciens retrouvés sur le territoire de la commune.
Quelques éléments d’archéologie industrielle datant des XVIII/XIXe siècles ont été recensés : four à tuiles dans la vallée du Lignon et les piedmonts ; four à chaux ; moulin de Mérizat.
La position géographique de Trelins en bordure de deux voies de communication importantes explique cette riche et ancienne occupation : la première, une voie d'Aquitaine, à la sortie de la vallée du Lignon, voie de passage et de pénétration vers l'Auvergne. La seconde, une voie nord-sud, connue sous son appellation médiévale de chemin du Forez, dont les vestiges des piles d’un pont sont encore visibles au Mérizat.
Bulletin n° 23, 2013