Lézigneux
Lézigneux
La commune de Lézigneux est située au sud de la ville de Montbrison. Elle s’étage sur les premières pentes ou piedmonts des monts du Forez. On y distingue deux composantes géographiques situées de part et d’autre de la Vidresonne. La première à l’ouest, forme un large plateau, entaillé par de nombreux ruisseaux et dominé par le Pic Bœuf et celui de Janeysset. La seconde à l’est, dont le relief est relativement plus doux s’étend jusqu’à la limite de la plaine de Forez.
Deux sites avaient fait l’objet d’études et de signalisations. Le premier, situé près du hameau de Valensanges avait fourni un matériel lithique abondant daté du Néolithique final : pointes de flèche (à ailettes et pédoncule, foliacées) ; racloirs ; burins ; perçoirs ; lames et lamelles retouchées ; haches polies. Le second, près de Vidrieux, est une villa romaine que les prospections n’ont pas permis de retrouver.
Les prospections du GRAL ont confirmé et élargit le périmètre de ramassage de matériel lithique : un nucléus près de Champannet ; des racloirs et des esquilles de nucléus près de la Verpillère ; une lamelle retouchée, un racloir et un talon de hache polie à Mérigneux ; des éclats provenant du gisement de Ruffieux (commune de Précieux).
Des éléments Gallo-romains sont largement présents. Tout d’abord autour du hameau de Valensanges où plusieurs gisements ont été identifiés. Le plus important, situé non loin des premières habitations contient outre de la tuile à rebords, des tessons de céramique commune et de la céramique sigillée. A la Verpillère, les silex étaient accompagnés de fragments de tuiles à rebords et de quelques tessons d’amphores. A Mérigneux, la présence d’une villa paraît plus assurée : fragments de tuiles à rebords ; éléments de chauffage par hypocauste ; fragments de meules et d’amphores ; tessons de céramique variée ; céramique sigillée à décor ; céramique à paroi fine et métallescente ; fragment de verre milliaflore. Une habitation semble possible aussi un peu plus bas dans le relief, près des Cartales : tuiles à rebords ; fragments d’amphores ; tessons de céramique commune variée ; céramique sigillée lisse ; petit morceau d’anneau coloré en pâte de verre. Sur les piémonts, à l’est du territoire de la commune la densité de gisements est importante : aux Vernes, en limite avec la commune de Saint-Georges-Hauteville, ce sont des fragments de tuiles à rebords, des fragments d’amphores et des tessons de céramique commune qui ont été ramassés ; à Vidrieux des fragments de tuiles à rebords et des tessons d’amphores ; à Noailleux quelques tuiles à rebords. Cette densité pourrait trouver une explication par la position de ces coteaux, exposés à l’est, situés au sud-ouest de la ville thermale d’Aquae Segetae (Moingt) et au nord-ouest du bourg artisanal/commercial de Cheyzieu (Saint-Romain-le-Puy).
Le territoire de Lézigneux était à l’époque médiévale partagé en plusieurs entités : une partie dépendait des châtellenies de Lavieu et d’Ecotay l’Olme ; il existait une petite seigneurie à Mérigneux et le domaine de Vidrieux constituait une rente noble. De ce passé, il reste encore quelques éléments. De nombreuses pierres moulurées (encadrements de fenêtres ou de portes de l’ancienne demeure seigneuriale ?) à Mérigneux ; plusieurs croix des XVIe et XVIIe siècles ; une chapelle dédiée à saint Roch au lieu-dit Vidrieux, édifiée en 1630 ; des remplois de pierres moulurées dans plusieurs hameaux. L'étang de Vidrieux constitue un exemple parmi les plus anciens de la création artificielle d'une retenue d'eau.
L’ancienne église dédiée à saint Martin a failli être détruite complètement à la fin du XIXe siècle (seuls le chœur et les sacristies ont été démolis) date du XVe siècle. Un édifice plus ancien est mentionné au XIe siècle. Son plan est asymétrique, constitué par 3 nefs comportant 3 travées. Le clocher s’appuie sur la troisième travée du côté droit. C’est un édifice trapu dont la décoration intérieure se limite à celle des retombées d’arcs en ogive et des clés de voûte. Le blason de la famille Bourbon apparaît plusieurs fois.
Bulletin n° 14, 2003