Saint-Marcellin
Saint-Marcellin-en-Forez est une commune située dans l’angle sud-ouest de la plaine du Forez. Elle a donc toutes les caractéristiques liées à cette position. Son territoire à l’ouest et au sud est composé des premiers reliefs des monts du Forez tandis que le reste forme une plaine s’abaissant vers l’est. Seule, la colline de Batailloux en émerge. Deux rivières ont largement entaillé le relief : le Bonson forme en grande partie la limite est de la commune ; la Mare coule dans la partie ouest. L’argile est une composante importante du sous-sol de la plaine tandis que les coteaux bien exposés ont été dans les temps anciens largement plantés en vignes. Le site du Pic de l Violette, connu pour son occupation datant du Néolithique Chasséen et du 1° Age du Fer, se trouve en partie sur le territoire de la commune. Elle le partage avec celle de Périgneux. La présence de quelques silex, souvent isolés, complète modestement l’occupation de la commune à la préhistoire et à la protohistoire. Près du Bonson, des ramassages dispersés sur une très grande surface ont fait apparaître une occupation d’époque gauloise. Cette présence a été confirmée par la présence de nombreux murs et d’une quantité importante d’amphores d’importation de type Dressel 1 apparus lors de travaux de drainage. Les prospections aériennes ont aussi montré la présence de bâtiments, de fossés, d’enclos et de ce qui pourrait être une voie d’accès au site. L’occupation des lieux s’est poursuivie à l’époque gallo-romaine en plusieurs points ; il s’agit probablement de petites fermes accompagnées de bâtiments agricoles. Près du Batet, une occupation a perduré puisqu’on y ramasse quelques fragments d’amphores du Ier siècle et qu’un trésor monétaire datant du début du IVe siècle a été anciennement découvert. Aux environs des Plantées, la présence d’un atelier de potiers de cette période est soupçonnée. Lors de travaux de construction, un nombre élevé de couvercles en terre cuite a été trouvé. Dans la périphérie deux autres parcelles contiennent tous les éléments liés à un habitat : tuiles à rebords, céramique commune, à paroi fine, sigillée. Parmi cette dernière figurait une marque de potier appartenant à ABITVS de la Graufessenque (Aveyron). Plusieurs décors sur ce type de céramique figurent parmi les ramassages. La présence de tuiles à rebords et de céramique commune a aussi été constatée dans plusieurs parcelles situées sur les piedmonts du relief. Ces occupations sont souvent modestes et les ramassages limités à des fragments de tuiles à rebords, de la céramique commune, des tessons de vases de stockage et des fragments de moulin à bras. Saint-Marcellin-en-Forez était au Moyen-Age une possession des comtes de Forez. Au XVe siècle, la ville était dotée d’une double enceinte, comme on peut le voir sur la représentation laissée par Guillaume Revel. La première, de forme carrée, contenait le « château » et l’église. A chaque angle se trouvait une tourelle en encorbellement et un donjon imposant s’élevait sur un des côtés du quadrilatère. Un fossé entourait l’ensemble ; sa présence a été confirmée par des travaux récents. Une seule porte d’accès est visible sur le dessin. Un second passage, diamétralement opposé, est supposé mais peut-être pas contemporain. La seconde enceinte venait en appui sur la première et enfermait le bourg. Une porte, surmontée de mâchicoulis, a été représentée par G. Revel. Une seconde, la porte Gaillard, est supposée là où figure une tour surmontée de hourd. Cinq tours rondes et une tour carrée sont visibles sur le pourtour. Ultérieurement, d’autres portes ou passages ont été ouverts dans la fortification. Actuellement, le visiteur peut suivre sans difficulté une grande partie des remparts et observer les vestiges de plusieurs tours rondes. Outre l’église, conservant des éléments de sa période romane, plusieurs bâtiments datant des XVe et XVIe siècles sont visibles, comme par exemple la maison châtelaine. Au détour des rues, il est aussi possible de trouver de nombreux remplois de pierres moulurées ou d’éléments de sculptures. La chapelle dédiée à sainte Catherine a été désacralisée depuis de nombreuses années. Ce bâtiment datant de la fin du XIIe ou début du XIIIe siècle est situé hors les murs. Elle conserve un charme certain et une fresque située dans le tympan du portail représentant le martyre de la sainte. A l’opposé, en arrière de la première enceinte, se trouve la belle demeure du Colombier. Dans la large périphérie du bourg se trouvait le chastel d’Aboën dont-il ne reste rien hormis un plan caractéristique sur le cadastre Napoléon. La ferme ou maison des Angérieux à la Lande n’a pas laissé plus de vestiges. Le fief de Batailloux, d’origine plus récente, n’a laissé de sa splendeur que quelques éléments en élévation visibles encore il y a quelques années et le plan d’un grand jardin à la française. La commune conserve aussi l’un des rares ponts du Moyen-Âge de notre département. Il se trouve près du lieu-dit de Vérines et porte le nom de pont du Diable. C’est un ouvrage à deux arches asymétriques formant un dos d’âne dont le pavage est conservé. Plusieurs croix de pierre méritent un intérêt ainsi qu’un curieux bachat ou sarcophage creusé dans le rocher à Grézieux.