Bonson

Bonson



La commune de Bonson se situe au sud de la plaine du Forez, en bordure du fleuve. Elle porte le nom de la rivière qui la traverse, au sud-est, et qui se jette dans la Loire sur la commune voisine de Saint-Cyprien, dans une zone où les gravières ont fortement modifié le paysage. Son territoire n’est pas très étendu mais la densité du bâti, résidentiel et industriel, est importante et les parcelles en état d’être prospectées sont par conséquent très limitées.

Les découvertes archéologiques sont peu nombreuses mais ce qui ne signifie pas que son territoire n’a pas été occupé dans des temps anciens. Quelques indices d’une présence gallo-romaine ont été ramassés sous la forme de fragments de tuiles à rebords dans le lit majeur de la Loire, au lieu-dit les Littes ; de la tuile a aussi été ramassée accompagnée de quelques tessons de céramique commune vers Esserterie.

Les diagnostics successifs effectués par les archéologues de l’Inrap entre 2008 et 2013 lors de l’établissement de la ZAC Les Plaines, située à l’ouest de la commune de Bonson ont donné quelques résultats positifs. Cette zone englobe aussi une partie du territoire des communes de Sury-le-Comtal et de Saint-Marcellin-en-Forez. Un horizon néolithique a été mis en évidence ainsi que quelques structures antiques. La plus présente est une petite nécropole, sans doute familiale, datant des Ier et IIe siècles, ainsi que des traces du bucher de crémation. Elle se situait non loin du bourg moderne de la ville. Des drains et des fossés dont certains sont antiques (un des fossés a été daté de l'Antiquité Tardive) montre une parcellisation ancienne de l’endroit.

En 1903, au lieu-dit la Tuilière, près du hameau du Béchet, un sarcophage bâti en dalles de calcaire a été exhumé lors de travaux agricoles. Aucun élément permettant une datation n’a été retrouvé à l’intérieur ou aux alentours ; il a néanmoins été avancé le XIIe siècle comme datation la plus ancienne lui étant attribuable.

Si l’on consulte l’ancien cadastre de 1811, nous constatons que ce qui constitue aujourd'hui le bourg moderne était alors inexistant. Quelques domaines isolés et les deux groupements de Lurieu et du bourg de Bonson constituaient les seuls habitats. C’est la conjonction de plusieurs facteurs qui contribuèrent au développement du nouveau bourg et l’abandon progressif de l’ancien qui se trouvait en dehors des voies de communications : l’intersection de deux routes nouvelles avec celle venant de Saint-Bonnet-le-Château (celles de Montbrison à Saint-Etienne par Saint-Rambert et par Andrézieux) ; la construction du pont d’Andrézieux ; le passage du chemin de fer et la création de la gare.Anciennement, c'était le lieu-dit actuel de la Chapelle qui constituait le centre de vie de la commune.

La chapelle Notre-Dame de Bonson possède en commun avec d’autres édifices de ce type, la légende accompagnant sa création, au XIe siècle. Une statue de la Vierge fut découverte par un berger dans le creux d’un arbre. Elle fut emportée par les habitants, mais elle revint d’elle-même plusieurs fois vers le lieu de découverte où fut alors élevé la chapelle. Une Vierge sculptée datant du XVe s. a été dérobée dans les années 1980-90 ; ce n’était donc pas la Vierge primitive.

Le bâtiment est construit en bordure de la balme qui domine le lit majeur du fleuve et le bief des moulins. La façade possède un clocher mur et un campanile à deux chapiteaux sculptés (oiseau et motifs végétaux). Le portail date de la construction ; il est surmonté d‘une petite fenêtre. On distingue aussi sur cette façade les agrandissements effectués au cours du XVIe siècle par l’adjonction de chapelles latérales. Celle de gauche est dédiée à Saint Joseph, la première de droite, plus richement décorée a été financée par la famille Gonyn (Abbé Signerin) et la seconde consacrée à Notre Dame. Le chœur actuel, a trois pans, date de 1866 et il a remplacé un chœur plus ancien avec une abside en cul de four.

La croix des Rameaux que l’on trouve à l’entrée du hameau mais dont l’emplacement initial a été a modifié, a subi de nombreuses rénovations : le socle et le dé sont du XVIe s., le fût du XVIIe s., le chapiteau du XVIIIe s., l’entablement du XIXe s. et le croisillon du XXe s. (voir base de données Lapis crucem).

Sury le Comtal

Sury-le-Comtal



Chapelle Saint-EtienneLa commune de Sury-le-Comtal est installée dans le quart sud-ouest de la plaine du Forez. Sa partie ouest empiète sur les piedmonts des monts du Forez. Elle est traversée par la rivière de la Mare et celle d’Ozon qui se rejoignent au nord de la ville. On trouve dans son sous-sol de l’argile et du calcaire qui a donné lieu à une activité de fabrication de chaux. Fait rare dans la plaine, il existe aussi un filon de silex. De couleur blanc laiteux, il ne se retrouve malheureusement pas dans les sites préhistoriques ou protohistoriques situés aux alentours, indiquant peut-être que le gisement n’était pas accessible à cette époque.

Plusieurs découvertes archéologiques ont été faites lors du creusement du canal du Forez. Tout d’abord une grande lame en silex à deux tranchants, près du pont-canal. Ensuite près du lieu-dit d’Aubigny où « Un vase romain, des monnaies impériales, des fragments de vases et des restes humains et animaux qui avait été incinérés », ainsi qu’un bâti voûté, ont été retrouvés. Toujours près du même lieu, une occupation protohistorique a laissé quelques traces sous la forme de quelques céramiques à décor digité et d’éclats de silex.

La présence gallo-romaine est très présente sur le territoire de la commune, souvent mélangée avec de l’amphore Dressel pouvant indiquer une présence laténienne sous-jacente. Qualitativement, les sites se limitent souvent à des tessons de tuiles à rebords et à quelques fragments de céramique commune. Les lieux de découvertes ont été regroupés en plusieurs pôles :

  • Chapelle Saint-Etienne tout le long de rivière de la Mare où un fragment de sigillée à décor de l'atelier de Lezoux (63) a été ramassé ;
  • autour du hameau d’Ozon, où ce sont surtout des fragments de tuiles à rebords et de céramique commune qui ont été retrouvés en plusieurs points;
  • vers Amancieux, où ont été effectués des ramassages de fragments de tuiles à rebords et de céramique commune ;
  • vers les hameaux de Sancieux et du Mont, où ce sont essentiellement des fragments de tuiles à rebords qui ont été retrouvés.

La présence de pierres à trous de louve dans les chaînages d’angle ainsi qu’un petit appareil réticulé en remploi dans la chapelle Saint-Étienne du cimetière pourraient appartenir à un bâtiment important qui se trouvait sur place mais pourrait aussi appartenir au même ensemble que les trouvailles d’Aubigny. La zone située à l’est du territoire s’est révélée pauvre en vestiges archéologiques.

Lors des différentes tranches de travaux de la ZAC des Plaines et de la déviation routière de Bonson et de Sury-le-Comtal, des sondages et fouilles ont permis de mettre en évidence de nombreuses traces d’occupations anciennes sur ces deux communes et sur celle de Saint-Marcellin-en-Forez. Deux puits ont été fouillées (Ferber, Inrap, 2010), le premier pourrait dater du Ier Age du Fer et le second de la période augustéenne. Parmi les nombreux fossés liés à des parcellaires, souvent érodés, formant une trame en partie antique, un charbon de bois a permis d‘avancer pour une de ces structures une datation des IIIe-IVe siècle.

Dans la quatrième tranche des travaux de la déviation, au plus près du bourg de Sury, d’autres éléments archéologiques ont été trouvés (Isnard, Inrap, 2016). Outre des éléments du parcellaire, il a été fouillé une fosse du Néolithique et le dépôt d’une céramique protohistorique ; ce sont deux découvertes isolées. Il est apparu aussi, un petit établissement rural médiéval. Il est composé d’un petit bâtiment et de structures périphériques, d’un puits et d’un chemin d’accès empierré.

La première mention de la ville date de 1092. Elle s’est développée autour de son château qui au fil des siècles a connu de nombreuses modifications. Les plans anciens montrent l’existence de trois enceintes. La première est celle qui entourait le château et dont le tracé est difficile à suivre à cause des extensions et des embellissements qui ont été effectués. La seconde enceinte s’observe beaucoup plus facilement sur un plan de 1750 ou directement sur le terrain. Elle était percée de trois portes : la porte d’Amancieux au nord-est ; la porte de la Farge au sud-est et la porte du Fort à l’ouest. La troisième enceinte a été construite dans le prolongement, au sud, de la précédente. Pour sa construction, la forme circulaire ou ovoïde a été abandonnée au profit d’un plan rectangulaire. Elle s’ouvre par une porte unique, la porte des Fours à Chaux. La représentation qu’a fait Guillaume Revel de la ville autour de 1450 est une des plus réussies de son Armorial.

Au XVe siècle, en remplacement d’un édifice plus ancien, l’église dédiée à Saint-André a été construite. Elle sera modifiée ou agrandie plusieurs fois entre le XVIe et le XIXe siècle. Une crypte, servant d’ossuaire, se trouve sous le bâtiment.

Une petite chapelle dont il est dit qu’elle a remplacé un oratoire appartenant à l’Hôtel-Dieu a été construite au XVIIe siècle sous le vocable de Notre-Dame de Mercy ; elle se trouve près de la porte du Fort. La chapelle du cimetière constitue le troisième édifice religieux de la ville. C’est un très bel édifice dont la base est romane.

Une maladrerie existait sur le chemin qui conduit de Sury-le-Comtal à Saint-Romain-le-Puy, près d’Amancieux où le toponyme a été conservé dans les matrices cadastrales anciennes. A l’époque ce chemin était celui qui reliait Montbrison à Saint-Rambert et au pont de Saint-Just.

Le paysage de la commune est marqué par la présence de nombreux sites d’extraction de calcaire et aussi d’argile. Le calcaire était transformé en chaux dans des fours dont nous retrouvons la trace et l’implantation dans les matrices cadastrales pour les plus récentes. Plusieurs tuileries ou tegularia figurent dans les mentions anciennes et dans les mêmes matrices.

Chazelles-sur-Lavieu

Chazelles-sur-Lavieu


Le bourg de ChazellesLe territoire de la commune est caractérisé par un sol accidenté, couvert de bois sur sa partie supérieure. Le reste du relief consiste en un étroit plateau, où sont installés le bourg et les différents hameaux. Cette bande de terre se fracture brutalement sur la Curaize à l’est et s’étale en douceur au sud et à l’ouest.

Les prospections archéologiques ont été limitées à plusieurs parcelles situées sur l’étroit plateau qui se déploie en dessous du bourg et à quelques parcelles isolées. Des indices de site, sous la forme de fragments de tuiles à rebords ont été retrouvés entre Chatelville et le Suc. D’autres éléments ont été ramassés en plus grande quantité, à la limite de la commune vers le Suc de Bussy. Catillus en remploi

Rabot nucléus

Outre de la tuile à rebord, de la céramique commune et peinte, il a été ramassé un silex verdâtre qui a conservé une partie de son cortex et sur lequel on aperçoit des traces de débitage. Il s’agit d’un outil appelé « rabot nucléus ». Un autre indice de l’occupation antique de la commune est la présence d’un catillus de meule d’époque romaine, en pierre basaltique, trouvé en remploi dans la maçonnerie d’une maison du bourg.

Comme pour la plupart des communes de montagne, le patrimoine bâti concernant la période des XVIe/XVIIe siècles y est important. L’inventaire des habitats conservant des traces ou des remplois des périodes XVIe/XVIIe siècles : fenêtres à croisée et meneau ; portes à accolade avec ou sans blason portant des sculptures ou des dates ; pierres moulurées. Il représente une douzaine de constructions à l’intérieur du bourg dont une maison supposée forte ; cinq habitats au hameau de Chatelville dont la tradition raconte qu’il a été construit ou reconstruit avec les pierres de la forteresse démantelée de Lavieu (l’importance des remplois tendrait à donner une réalité à cette tradition) ; quatre habitats disséminés dans d’autres hameaux comme ceux de Vanel ou aux Salles.

Sous l’ancien régime, le territoire de Chazelles, relevant de la châtellenie de Lavieu, était partagé entre deux seigneuries pourvues de maisons-fortes :

- Chazelles, dont dépendait le bourg de Chazelles et toute la partie ouest de la paroisse. Au XVe siècle, la maison-forte de Chazelles tombant en ruine, la famille Ronzault, titulaire de la seigneurie, fera construire le château de la Pierre, à l’extérieur du village. Le premier seigneur connu est Damas Verd de Perers qui en rendit hommage au comte de Forez, le 13 juillet 1334. Le 12 mars 1674, Georges Ronzault rendit hommage, pour la première fois, du château de La Pierre, à Chazelles-sur-Lavieu.Façade sud de La Pierre Il semblerait, que le château fut seigneurie de La Pierre-Duron jusqu’à la moitié du XVIIIe s. Le bâtiment a fait l'objet d'une étude.Elle met en évidence les différents rôles que le château a tenu durant son existence : maison forte et lieu de pouvoir comme le montre sa tour nord ; centre d’un domaine agricole et d’exploitation forestier comme l’indiquent les dépendances et l’organisation des lieux ; maison et lieu de séjour comme le montrent les nombreux aménagements réalisés pour en améliorer le confort et l’aspect extérieur.

- Le Poyet, au sud-est, qui avait juridiction sur les villages de Vioville et de Châtelville.Il était tenu en alleu et inféodé en 1260. Le premier propriétaire connu est Guichard du Says qui en rendit hommage au comte de Forez le 22 avril 1312.Le Poyet au début du XXe s. Il se vit octroyer la justice de la seigneurie en 1341. Le château est alors qualifié de simple maison forte. Les constructions ont fait l'objet d'une étude partielle. Par le fait que le château du Poyet a subit de nombreux remaniements dont les plus importants datent des XVIIIe et XIXe s. mais aussi parce que l’étude ne porte que sur une partie de l’ensemble, il est difficile de proposer une datation rigoureuse des différentes composantes de l’édifice. Néanmoins, les éléments en présence, notamment les ouvertures anciennes (fenêtres et meurtrières), souvent en remploi, suggèrent une datation de la fin du XVe/début du XVIe s. pour les éléments les plus anciens. Il est toutefois concevable que des parties de murs ou des soubassements soient antérieures, mais il n’est pas possible d’en juger en l’état. Plusieurs tours en élévation donnent au château son aspect très médiéval.

Clocher et portailLe clocher gothique datant du XVe siècle est la seule partie restante de l’ancienne église ; elle est sous le vocable de saint Michel et nous la trouvons citée dès 969. De cette époque, il ne subsiste rien. En 1665, le chœur était voûté et de chaque côté se trouvait une chapelle : une sous le vocable de saint Blaise et l’autre de saint Jean. Le cimetière, autour de l’église, était clos de murs et fermé par des grilles aux entrées. Le portail, bel élément gothique, présente un décor très élaboré typique du XVe s. Il se compose d’une archivolte à triples claveaux (triples voussures moulurées) reposant sur des jambages décorés, de chaque côté, de colonnettes à bases prismatiques et ornées de décors à feuillages. Trois écussons décorent le linteau de la porte d’entrée. Le tympan de l’ogive est ajouré d’enroulements de style flamboyant. L’ensemble est couronné d’un gâble triangulaire, se terminant par un fleuron, dont les courbures sont surmontées de feuilles d’acanthe en relief. Son centre est orné du blason IHS. De part et d’autre du portail des colonnettes sont surmontés de fleurons et agrémentés de décors floraux.

Deux croix du XVIe s. présentent un intérêt. La plus remarquable est la grande croix de l‘église dont le croisillon à écots est sculptée de la crucifixion du Christ et d’une Vierge à l’enfant accompagnée par deux saintes femmes. Une statuette d’un saint, présente sur le fût, est peut-être la représentation de saint Michel.

Bulletin n° 17, 2007

Saint-André-le-Puy

Saint-André-le-Puy


 

Vue aérienne Saint André

 

La commune de Saint-André-le-Puy est typiquement une commune de plaine, située sur la rive droite de la Loire. Elle est traversée d’est en ouest par la rivière d’Anzieux.

Son passé archéologique est lié à la découverte au XIXe siècle, d’un trésor monétaire enfoui au lieu-dit le Villain. Il était composé de 201 pièces, se répartissant entre cinq empereurs : Dioclétien, Maximien-Hercule, Constance Chlore, Galère-Maximien et Sévère. Cette suite homogène permet de dater l’enfouissement du tout début du IVe siècle de notre ère.

La prospection de la commune, effectuée en 1999, a permis d’étoffer largement la présence humaine ancienne sur son territoire.

Les indices les plus anciens, proviennent des environs du lieu-dit le Granjeon. Ils sont composés de tessons de céramique non tournée, attribués, sous toutes réserves, à l’Age du Bronze.

Au lieu-dit les Enfers, deux sites proches ont été identifiés. Le premier contient du matériel pouvant suggérer une occupation gauloise (amphore Dressel 1, fragments de meules et tessons de céramique) et le second des éléments typiquement gallo-romains (tegulae et céramiques). Une double occupation de même type se retrouve vers les Rivières, dans des proportions différentes. Pour la période gallo-romaine figurent aussi des fragments de céramique sigillée.

La présence de fragments de tuiles à rebords, indices d’une construction, a été mise en évidence au nord-ouest de la commune, à la limite avec la commune de Marclopt et aux Rompets, en bordure de celle de Saint-Cyr-les-Vignes.

Le site gallo-romain des Gouttes contient des éléments plus variés. Outre de la tuile à rebords, de l’amphore et de la céramique commune, il a été ramassé de la céramique sigillée et métallescente. Près du Grand Sey, le même type de matériel a été retrouvé auquel nous pouvons ajouter de la céramique peinte. Plusieurs résidus métalliques, à demi sphériques, sont apparus lors des prospections. Ils sont l’indication d’un possible atelier de métallurgie.

Cadastre Napoléon, St AndréVue extérieure de l'église

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’église de Saint-André est citée en 1153, comme possession de l’abbaye d’Ainay. L’étude effectuée en 1997 par Christian le Barrier a mis en évidence dix états successifs du bâtiment. Depuis la petite église romane des origines, les étapes importantes identifiées sont : les états IV et VI où la nef est rallongée d’une travée en façade et de deux travées vers le chœur et l’état VIII où les bras du transept sont construits au niveau de la troisième travée. Une litte funéraire, associée aux seigneurs de la Liègue (St-Cyr-les-Vignes), a été retrouvée lors des travaux de réfection intérieure. Une croix, datant du XVIe siècle, très restaurée, figure au devant de la façade.

Le passé de la commune semble lié au passage d’une voie ancienne, que l’on retrouve au XIVe siècle sous le nom de viam Lyoneysa ou viam lugdunensem. Elle apparaît, en partie, sur le cadastre de 1828 dans un tracé un peu moins rectiligne que la route actuelle. L’habitat de la commune sur ce cadastre ancien se concentre autour des lieux Saint André et le Puy. Quelques belles constructions, principalement du XIXe siècles sont visibles.

Bulletin n° 10, 1999

Saint-Maurice-en-Gourgois

 Saint-Maurice-en-Gourgois


 

Avant l'opération de prospection systématique, le bilan archéologique de la commune de Saint-Maurice-en-Gourgois était vierge. Les prospections ont permis, la localisation de trois sites gallo-romains situés respectivement vers les lieux-dits Les Prés, Les Clotres et Le Rachat.

Céramique gallo-romaine

Sur les deux premiers des indices ont été ramassés en quantité importante, sur une large surface : fragments de tuiles à rebords ; céramiques communes à cuisson oxydante et réductrice ; tessons à pâtes d'amphores ; céramiques sigillées. Aux Prés, la présence de fragments de tubuli d’hypocauste indique la présence d'une pièce chauffée, donc d'un habitat. Au Rachat, il semble que les parcelles recelant quelques indices (fragments de tuiles à rebords, tessons de céramique commune et sigillée) se trouvent en bordure d'une zone plus riche mais aujourd'hui lotie.

Une prospection particulière a été effectuée, en hiver, sur tous les points hauts de la commune et notamment ceux dominants la vallée de la Loire, à la recherche d'occupation protohistorique. Hormis les vestiges de culture en terrasse, aucune trace d'aménagement ou d'occupation datant de cette période n'a été mise en évidence.

Vue aérienne du bourgBlason des St Bonnet

 

 

 

L'inventaire des vestiges médiévaux et plus récents de Saint-Maurice-en-Gourgois est d'une très grande richesse.

L'histoire de ce territoire est tout d'abord très particulière.

À l'origine il appartenait à la puissante famille de Saint Bonnet (le Château) dont le territoire allodial couvrait une grande partie de cette marche des monts du Forez. Robert de Saint Bonnet, sans héritier direct et sans doute âgé, multiplia sur la fin de sa vie les fondations pieuses et les dons à l'église. En 1239, il partagea le territoire de Saint-Maurice :

Sculpture, le bourg-      la partie située à l'ouest semble être restée sous sa domination et suivre le destin de la seigneurie ; elle fut vendue au comte de Forez en 1291.

-      le village de Saint-Maurice-en-Gourgois fut donné au prieuré de Saint Rambert par l'intermédiaire de son frère Humbert, alors prieur du lieu.

-      le hameau de Château-le-Bois fut donné au Hospitaliers du Puy-en-Velay, en échange de la promesse de leur part de recevoir son neveu Autard dans leurs rangs. Il leur fit aussi don de la moitié de la grande dîme.

-       le hameau de Lyaont, aujourd'hui Gland, fut donné aux Templiers ainsi que l'autre moitié de la grande dîme.

A cette période, au sein de ce territoire figuraient aussi de petites seigneuries comme celle de Gourgois ou de Prunerie. Les seigneurs de Gourgois, habitués au château de Cornillon, fournirent plusieurs châtelains tandis que les seigneurs de Prunerie assumèrent plusieurs fois la charge de châtelain de Saint-Bonnet-le-Château. Plus récemment, d'autres seigneuries, agglomérats de biens autour d'une maison ou d'un hameau, virent le jour. Ce riche passé a laissé de nombreuses traces et vestiges de bâtiments plus ou moins remaniés et de nombreux remplois dans presque tous les hameaux. Voici un rapide énoncé des éléments inventoriés :

- Antouilleux : plusieurs habitats anciens ; moulin ; remplois.

- Chaise Neuve : quelques éléments appartenant à une maison "noble XVIIe s.

- Château-le-Bois : vestiges du château des Hospitaliers ; chapelle dédiée à Saint-Jean ; habitats ; remplois ; souterrain.

- Cohérette : structure circulaire avec possible clôture et tour. Plusieurs habitats des XVIe/XVIIe s en partie conservés ; plusieurs moulins en cascade.

- Ecolèze : ferme ou maison noble du XVIe s. ayant subi des effondrements et modifications ; remplois.

- Gabelon : structure circulaire du hameau avec possible clôture ; habitats des XVIe/XVIIe s. ; moulin ; chapelle modifiée au XIXe s. dédiée à Notre Dame des Anges ; souterrain.

- Gland : remplois ; siège d'une ferme templière située à peu de distance du hameau : la Commanderie de Lyaont..

- Gourgois : chapelle dédiée à saint Isidore ; habitats ; remplois.

- La Chaise : vestiges d'une maison noble du XVIIe s. ; remplois.

- La Goutte : vestiges d'un habitat des XVIe/XVIIe s.

- La Rivière : bâtiment lié à l'installation des Oratoriens de Notre-Dâme de Grâce.
Chazelet

- Le Bourg : plusieurs habitats des XVIe/XVIIe s., en partie conservés ; église du XIXe s. avec des vestiges du XVe s. ; deux chapelles en style gothique (XIXe s. ?).Croix du Theil

- Le Chazelet : siège d’une petite seigneurie et d'un domaine, quelques vestiges.

- Le Fressonet : remplois  liés à un habitat ; moulins.

- Le Theil : remplois ; chapelle signalée au XIXe s., dédiée à la Sainte Trinité, aujourd’hui disparue ; possible souterrain.

- Les Mures : remplois d’éléments de bâti et d'un chapiteau de la chapelle du Theil ; vestiges d'un moulin.

- Morier, Pommerlet, Pommerol : remplois.

- Prunerie : vestiges de la maison forte ou noble des seigneurs de Prunerie ; remplois.

- Sabonnaire : remplois.

- Vareilles : maison noble du XVIIIe s. avec vestiges des XVIe/XVIIe s. ; souterrain.

Il faut ajouter une quarantaine de croix plus ou moins récentes. Le quart de ces croix se répartissent le long d'un itinéraire médiéval provenant du gué/pont de Saint-Rambert et conduisant au Puy-en-Velay. L'itinéraire est bien conservé et fait l'objet de plusieurs mentions au Moyen Âge. L'antériorité antique est possible (la voie aurait pu desservir l’oppidum d’Essalois (commune de Chambles) mais non prouvée.

 

Hors série, Saint Maurice au pays de Gourgois